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Destruction de la France et amoralité, par Michel Bugnon-Mordan [L’Agora]

Contrairement à Hugo, grand écrivain mais niais politique, Chateaubriand saisissait le déroulement des choses, l’écoulement des événements dans la clarté de leurs amplitudes. S’il revenait aujourd’hui, il comprendrait tout de suite non seulement que les gouvernements européens – et le peut-être futur gouvernement démocrate, usurpé par la fraude, aux États Unis – ont pour tâche de détruire les nations dont ils ont la charge mais qu’ils ne sont que des syndics de faillite, sinistres factotums d’un Mondialisme fossoyeur d’espoir.

« Quand la liberté a disparu, il reste un pays mais il n’y a plus de patrie »

Contemplant la France, il pourrait redire : « Quand la liberté a disparu, il reste un pays mais il n’y a plus de patrie ». Or, quel est le vaste mouvement qui en ce moment même submerge la France ? La mort de la liberté. Celle-ci précède l’abolition de la patrie puisque nos pères meurent deux fois : lors de l’extinction naturelle que fut celle de leur vie et dans leur effacement imposé au fond de nos mémoires. Il ne s’agit point ici, toutefois, de cette « belle mort » que nos pères espéraient accomplir en priant Dieu – auquel il croyaient ou ne croyaient pas, peu importe, – mais d’un effondrement dans le néant de nos cerveaux, privés de ce qui en fait des esprits : un embasement moral.

Une fois encore, l’homme de Combourg est notre guide. La Révolution, qui fut un massacre et un enchaînement de monstruosités (lire Antoine de Meaux, Le Fleuve guillotine, Phébus, 2015), fut la fille de ceux que l’on a indûment appelés les « philosophes », dont l’odieux Voltaire. Conspuant le christianisme et toute notion de transcendance, religieuse ou autre, ils n’ont eu de cesse d’introniser, à l’exclusion de toute autre, les « vertus » purement rationnelles. Or, a écrit Rousseau, « à mesure que les sciences et les arts se sont avancés à la perfection, les mœurs se sont gâtées, nos âmes se sont corrompues ». Pourquoi les arts, dira-t-on ? Parce que tout ce qui participait du non-rationnel : sentiment, douceur, élévation, empathie, compassion, sensibilité, en a peu à peu été évacué. Seul a subsisté la sécheresse du cœur, mâtinée d’ironie ou, chez Voltaire, d’insensibilité sarcastique. Évoquant les Encyclopédistes – qui n’avaient rien inventé, rien découvert, mais se sont contentés de répandre les poncifs rationnels du temps, – Chateaubriand dit justement : « Quel fut donc l’esprit de cette secte ? La destruction. Détruire, voilà leur but ; détruire, leur argument ».

Les Encyclopédistes ont été remplacés de nos jours par les « nouveaux philosophes » et leurs successeurs, pas davantage philosophes, par ailleurs, que leurs prédécesseurs du XVIIIe siècle. Cette secte, que l’on retrouve aussi bien dans le domaine des idées que dans ceux de l’économie, de la sociologie, de la science dure (détournée par les bakchichs irrésistibles du Big Pharma), de la littérature (presque toujours médiocre), de l’historiographie (corrigée par le politiquement correct), veut elle aussi faire du terreau, riche de glèbe créatrice, de notre passé table rase. Contrairement à ce que dit Chateaubriand, toutefois, « à la place des choses présentes » elle n’entend pas substituer « rien ». Son intention est éminemment d’instaurer un système, une logique, une race, un état d’esprit, inclus dans un ensemble qu’elle nomme Nouvel Ordre mondial ou Mondialisme. Le gouvernement mondial qu’elle appelle de ses vœux – vœux qui deviennent de moins en moins pieux et sont de plus en plus concrétisés par des structures, des grands-prêtres et leur valetaille – substituera à des institutions imparfaites une « gouvernance » totale, totalitaire, impérieuse et impériale, oligarchique et dictatoriale, tyrannique à souhait, telle que nos nations n’en ont encore jamais connu.

Lorsque Dickens, écrivain adulé et riche, ou Engels, fils d’industriel fortuné et auteur de La situation de la classe laborieuse en Angleterre, tonnaient contre les ignominies des grands industriels et propriétaires de mines et réclamaient des lois protectrices du prolétariat, ce sont des aristocrates qui les soutenaient parfois et de grands capitalistes bourgeois qui les combattaient, refusant tout accommodement susceptible d’émousser leurs profits. Un tyran peut être un homme ou une femme seul(e), une caste provisoire de privilégiés ou une classe sociale tout entière. Rien n’est pire que cette dernière, dès lors qu’elle ne cultive ni le sens du devoir de la vraie noblesse, ni celui de la peur du châtiment divin brandi par l’Église quelle qu’elle soit. Or, le gouvernement mondial sera celui d’une classe, presque d’une race qui se décrète autorisée à toutes les cruautés, à tous les égoïsmes, à toutes les turpitudes, du simple fait qu’elle se croit supérieure, toute puissante, sans la tempérance qu’impose une âme compatissante et juste, tout bonnement sensible à cette fraternité que dicte la conviction que tout n’est pas matériel, que l’accumulation sans partage des biens palpables et de la richesse monétaire (sonnante et trébuchante ou purement digitale) n’autorise point l’absolu de la possession, au mépris d’une masse non invitée au partage

L’essentiel de la classe politique, en France et ailleurs en Europe, n’a pas plus de consistance que l’actuel président mal élu de la république française.

Si la Révolution, au XVIIIe siècle, « détruit la morale individuelle, lui en substitue une autre, établit de nouveaux critères du juste et de l’injuste, du bien et du mal », assure JeanPaul Clément, du moins la république n’avait-elle « ni amour, ni fidélité, ni respect que pour la patrie » (Chateaubriand, Essai sur les révolutions). Cela est sans doute exact en ce qui concerne le peuple de France. Les principaux chefs de la Révolution, en revanche, Danton en tête, ne feignaient d’encenser la patrie, comme le faisait un Napoléon soucieux de sa seule gloire et de son unique fortune, que pour mieux enchaîner les gogos qui se faisaient tuer pour elle. La révolution d’aujourd’hui, elle, n’établit même plus la patrie en tant que panache blanc à ne pas perdre de vue. Ayant définitivement révoqué tout fondement moral, elle s’apprête à instaurer un régime de terreur globale auquel le stratagème de la pandémie aura servi de marchepied. Les grandes forces planétaires de l’argent, de la confiscation matérielle et de la suprématie idéologique auront usé jusqu’à la corde la vénalité, la médiocrité, techniquement compétente, la bassesse, méprisable, des politiques, instruments indispensables de leur montée au pouvoir suprême. On ne se fait pas faute de remarquer qu’un Macron – mais il n’est de loin pas isolé – paraît vide.

C’est précisément parce que toute entité morale lui fait défaut, parce qu’il n’est qu’un ludion transparent dans son bocal de formol, montant, descendant, s’agitant, parlant sans croire un instant à ce qu’il fait et à ce qu’il dit.

Mais d’autres, à l’image d’un Bruno Le Maire – n’épargnant pas Macron pendant la campagne présidentielle de 2016 puis se hâtant de le rejoindre en acceptant, langue pendante, un ministère, – l’essentiel de la classe politique, en France et ailleurs en Europe, n’a pas plus de consistance que l’actuel président mal élu de la république française. Et si Biden, réussissant son coup d’État, s’installe dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, il aura bénéficié des mêmes ressources, des mêmes trahisons de la part des mêmes ambitieux, sournois et opportunistes : le modèle en est universel autant qu’éternel.

Est-ce à dire qu’il importe absolument d’embrasser une religion pour devenir un être moral, qu’il faille à tout prix croire en une essence supérieure, intemporelle, incarnée ou non, révélée ou pas ? Non point. Faut-il alors avoir une tournure d’esprit religieuse ? La réponse est catégoriquement oui. L’esprit religieux est celui du religare : ce qui « relie ». Notre état, celui de tous les êtres vivants, implique que nous soyons tous liés face au même destin, fait d’une vie que nous devons mener à bien et d’une fin inévitable et identique : la mort.

Vivre, accumuler, apporter aux autres souffrance et humiliation, misère et cruauté, c’est s’en détacher, c’est-à-dire commettre le crime des crimes : la désolidarisation humaine. Mais, objectera-t-on, le contraire, la solidarisation humaine, est pratiquée, tant par nos politiques que par l’oligarchie mondialiste qui leur souffle leur partition. N’accueille-t-on pas à pleines charrettes les migrants ? Objection aussi absurde que de mauvaise foi. Tout acte humain dont 3 le but est le bien procède d’une visée n’amenant pas son contraire. Or, évacuer celui qui, sur sa terre, se trouve être dans sa patrie, la terre de ses pères, n’est pas faire preuve de solidarité mais au contraire trahir la solidarité. On ne chasse pas celui à qui un lieu appartient depuis des siècles pour y installer un étranger, celui qui n’a droit à rien, ni à la terre qu’il envahit ni aux bons soins qui finissent pas manquer injustement à celui à qui ils reviennent de droit et d’histoire.

Raisonnons : il y a en ce moment un milliard trois cent millions d’Africains à qui l’on a appris à nous haïr et qui n’attendent qu’un signe pour déferler sur l’Europe. Combien en inviterons-nous à nous envahir ? Cent millions ? Cinq cent millions ? Un milliard ? Devons- nous disparaître pour que l’on puisse dire de nous que nous avons pratiqué l’indispensable solidarité humaine ? Convient-il de raisonner, d’agir par l’absurde pour être absous de toute malignité égoïste ? Les actes de solidarité de nos gouvernants ne sont que des façades pour que la secte révolutionnaire actuelle nous tue ! Paroles fortes, certes, mais réalistes. Est-on assez naïf pour imaginer que plusieurs dizaines de millions de nouveaux arrivants qui nous haïssent et nous méprisent ne finiront pas par nous massacrer, ce qu’attend d’ailleurs le Nouvel Ordre mondial ? Pourquoi alors la majorité de nos contemporains, au moment de glisser dans l’urne un bulletin, démontrent-ils qu’ils ne croient pas au projet global de nos dirigeants ? Sans aucun doute parce que – ô candeur ! – ils les pensent incapables d’une telle perversité. Mais ils sont pervers ! Sans détour ! Sans scrupule ! Ils vont tuer les peuples d’Europe ! Avec alacrité, la fleur au fusil ! D’ailleurs, ils ont déjà commencé.

Dr Michel Bugnon-Mordant, géopolitologue

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2 réponses à “Destruction de la France et amoralité, par Michel Bugnon-Mordan [L’Agora]”

  1. emile 2 dit :

    ça fait du bien de lire ça
    ça me conforte , alors que sur bien des blogs je ne cesse de critiquer nos “lumières “maçonniques , les” valeurs de la république ” qui sont la cause de nos malheurs , l’universalisme ethnocentré , les illusions sur le genre humain….entre autres
    il serait temps de sortir de ce catéchisme et retrouver un peu de pragmatisme , de bon sens , et défendre notre civilisation et ses peuples

  2. Périscope dit :

    On ne peut plus compter sur Oncle Donald, pour mettre à bas les mondialistes escrocs, Bill Gates, Soros, Big Pharma, etc. mais bientôt, CHEZ NOUS, on mettra dehors TOUS LEURS SUPPOTS !
    Au fait, quand parlait’on des “suppots de Satan” ? Ils sont toujours là, mais par Saint Georges, on va les éjecter au plus vite !

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