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Un impératif pour la Bretagne : la protection de l’environnement, et particulièrement de  l’océan

En Bretagne nous avons malheureusement l’habitude de sourire à chaque visite ministérielle, à chaque déplacement médiatique qui ne servent à rien à part s’auto-satisfaire du peu qui existe en évitant bien d’aborder les vrais sujets. Il est vrai que nous n’attendons pas grand-chose, sinon rien, de l’État français en ce qui concerne la protection de notre littoral et de notre océan…  et si peu d’un Conseil Régional amorphe et inconsistant.

Un triste constat

Cet océan, immense étendue bleue qui caractérise la Terre, se transforme chaque jour un peu plus en dépotoir. La plupart des déchets produits sur la terre ferme aboutit tôt ou tard dans la mer. Alors l’océan serait-il devenu un grand cocktail de substances toxiques ?

On peut définir la pollution marine comme l’introduction directe ou indirecte de déchets, de substances d’origine humaine, qui entraîne ou qui est susceptible d’entraîner des effets nuisibles pour les ressources vivantes et les écosystèmes marins, avec pour conséquence, un appauvrissement de la biodiversité, des risques pour la santé humaine, des obstacles pour les activités maritimes, notamment la pêche, une altération de la qualité des eaux et une réduction de la valeur d’agrément du milieu marin. Cette pollution marine est causée par la présence dans l’océan de grandes quantités de produits toxiques, physiques ou chimiques rejetés dans l’environnement par les activités humaines. Les pollutions d’origine terrestre, comme les pollutions agricoles avec le rejet de fertilisants et de pesticides, ou encore les déchets non traités, sans oublier les déchets plastiques, représentent près de 80% de la pollution marine à l’échelle mondiale. L’excès de fertilisant provenant des égouts et des rejets agricoles ont entraîné une multiplication des zones à faible teneur en oxygène (hypoxiques) aussi appelées zones mortes, où la majeure partie de la vie marine ne peut pas survivre, entraînant la destruction de certains écosystèmes. L’excès d’azote peut également amplifier la prolifération d’algues et de micro-organismes. Ces proliférations sont souvent très nocives (efflorescences algales nuisibles, HAB). Elles provoquent la destruction massive de poissons, la contamination par toxines des produits de la mer et altèrent les écosystèmes. Un de ces problèmes récurrents concerne les apports en nitrates (pollution chimique) qui génèrent ce que l’on appelle les « marées vertes ». Au-delà des nuisances d’ordres visuel et olfactif, la décomposition des algues sur place a des conséquences sanitaires liées directement aux émissions d’ammoniac et d’hydrogène sulfuré, néfastes pour les espèces vivantes du milieu mais également pour l’homme. 

Les mers et les océans deviennent des cimetières de plastique

Les macro déchets sont eux constitués de matériaux solides persistants d’origine humaine et composés principalement de matière plastique, bois, métal, verre, caoutchouc, filets de pêche, textile ou papier. Ces déchets affectent tous les compartiments du milieu marin. On estime que 15 % sont rejetés sur la plage, le signe le plus évident de cette pollution, 15 % flottent en surface ou dans la colonne d’eau et la majorité, 70 %, coulent et se déposent sur les fonds marins. Les détritus plastiques posent particulièrement problèmes dans la mesure où la dégradation des polymères dont ils sont constitués conduit à leur fragmentation en microparticules. A noter que ces plastiques légers et résistants et tous les objets en plastique à usage unique comme les sacs ou les bouteilles, que nous avons mentionné précédemment, représentent un véritable fléau pour les mers. Ils flottent sur l’océan libérant des substances polluantes lorsqu’ils se désagrègent en microparticules toxiques que les animaux confondent avec de la nourriture. Les poissons et les oiseaux peuvent s’étouffer avec ces particules qui les rendent malades lorsqu’elles s’accumulent dans leurs estomacs.

Les mers et les océans deviennent inexorablement des cimetières de plastique. « Chacun peut agir pour réduire sa consommation de plastique et éviter que cette pollution ne prenne encore plus d’ampleur » nous rappelle Isabelle Autissier, présidente de WWF. De son côté, l’ONG préconise l’élaboration d’un traité mondial pour l’élimination de toute pollution plastique et toute fuite supplémentaire dans les océans. Elle s’appuie sur le succès du protocole de Montréal pour la protection de la couche d’ozone.  

Ces diverses pollutions arrivent dans le milieu marin par le ruissellement de surface et les cours d’eau suivant la dynamique des bassins versants mais aussi par l’air du fait du régime des vents.   

En Bretagne

La Bretagne, située à l’entrée du plus important couloir maritime du monde et ouverte sur l’océan sur trois de ses quatre façades avec près de 3000 kilomètres de côtes, est évidemment touchée par tous ces problèmes environnementaux avec quelques spécificités liées aux activités bretonnes. Il s’agit principalement de l’impact du transport maritime très important au large des côtes bretonnes et les déversements d’hydrocarbure qui restent la première source de préoccupation. La Bretagne a en effet été lourdement marquée par une série de marées noires, l’Erika (décembre 1999), le Tanio (mars 1980), l’Amoco Cadiz (1978), l’Olympic Bravery et le Boehlen (1976), le Torrey Canyon (mars 1967) et plus récemment l’échouage du TK Bremen dans le Morbihan (décembre 2011). Cet important trafic maritime génère également un nouveau type de risques liés aux pertes de containers. Lors des tempêtes de janvier 2014, des centaines de containers sont ainsi tombés à la mer générant à la fois un risque très important pour la navigation, mais également une source supplémentaire de déchets. Les containers coulent, flottent ou libèrent leurs contenus qui à leur tour coulent ou sont rejetés sur les plages. 

Mais, concernant la Bretagne, l’État français assure-t-il vraiment la protection du littoral breton ? Non bien évidemment. Il en va de même pour la vocation maritime de notre Bretagne annihilée par la politique et la  volonté d’une France qui redoute toute émancipation du peuple breton.  

Restons toutefois optimistes même si dans le monde entier, les habitats marins sont contaminés. Il n’est pas encore trop tard en dépit des inventaires et études dépeignant l’avenir des océans en des termes bien sombres et il est encore possible de rendre aux milieux marins leur propreté et leur vitalité. 

Concernant la Bretagne, son avenir de nation majeure et maîtresse de son destin passe par ce combat.

Mael Le Cosquer

Article extrait de la revue War raok, et reproduit avec l’autorisation de la rédaction.

Illustrations : DR
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