Alors que la gestion étatique du COVID, avec des confinements et des restrictions à répétition, plonge l’aéronautique mondiale dans une crise dont elle ne semble pas pouvoir sortir, au mieux, avant 2023, la sous-traitance aéronautique est au cœur de la tourmente. En Loire-Atlantique, une grève a eu lieu ce mardi chez Omega Systeme Atlantique, sous-traitant d’Airbus pour le nez des avions.
La société – une PME fondée il y a 33 ans par Jean-Louis Bretin et rachetée par le groupe américain Web Industry il y a deux ans, compte actuellement 77 salariés, mais le propriétaire veut réduire le nombre d’emplois à 48 ; il a un autre site à Saint-Médard-la-Jalle près de Bordeaux où des suppressions d’emploi sont aussi prévues.
Les salariés s’attendaient à des suppressions d’emploi, mais pas plus de 15 ; ils demandent la mise en place de chômage de longue durée, et des primes supra-légales pour les licenciés (un mois de salaire par année de présence), ce que la direction refuse.
La grève a rassemblé une quinzaine de salariés et est une première pour cette PME industrielle, qui travaille aussi pour STX, Stelia et d’autres. Dans la mesure où la direction américaine campe sur ses positions, le mouvement devrait être prolongé.
Jusque mars 2019 et la première vague du Covid en Europe, elle avait le vent en poupe, une trentaine d’embauches étaient prévues et 3 millions d’euros devaient être investis sur le site. Depuis le 9 avril 2020, et pendant un mois, l’activité a été maintenue en 3×8 pour produire masques et tabliers pour le ministère des Armées, puis arrêtée du jour au lendemain, malgré des objectifs ambitieux.
D’autres sous-traitants aéronautiques connaissent des difficultés et ont du revenir sur des avantages accordés aux salariés, voire supprimer des postes. Chez Stelia, 240 salariés sur 950 ont débrayé mi-décembre à Saint-Nazaire, inquiets de l’application de l’accord sur l’activité partielle de longue durée qui doit pourtant éviter des licenciements. Chez AAA, Assistance Aéronautique et Aérospatiale, 137 postes sont promis à la suppression entre les deux sites de Montoir-de-Bretagne et Carquefou. Chez Daher un gros plan de sauvegarde de l’emploi devait conduire à la suppression de près de 630 postes d’intérimaires et 330 CDI…
Louis Moulin
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