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Les doux moments de Bruges

En partant de Clisson (Pays de Retz), on peut aller à Bruges, la « capitale des béguines »…Mieux qu’Armand Lanoux et son rendez-vous de malade qui aboutit chez les fous, emportez en poche le dernier roman d’Anne Mesdon, la singulière. Bercé par la digestion du « Stoemp » — cet écrasé de pommes de terre très belges — ou du « Waterzooï » gantois, je vous conseille de découvrir le nouveau livre de cette familière de Bruges. Vous serez tranquille… et ne perdrez pas votre temps. Que se passe-t-il dans Bruges en cet hiver des années 2015-2020 ? Deux amies d’enfance vont se retrouver, la cinquantaine atteinte. Et s’en est poignant… On suit tout au long la longue quête de Mathilde qui va de sa « maison d’hôte » en salons de thé et de restaurants bons-chics-bons-genres en tripots moyenâgeux où l’on déguste le « paling in ‘t groen » (« l’anguille au vert »). Sans oublier les magnifiques églises et musées qui offrent les merveilleux tableaux d’une cohorte de peintres flamands autant que wallons. La liste est difficilement mesurable tant les 15e et 16e siècles furent productifs. Ne sont-ils pas les deux plus beaux siècles de notre histoire en Occident ? Tout au moins en peinture…

Ce « Jeux d’ombres à Bruges » (editions-maia.com) mérite qu’on s’y attarde. On commence dans une gare où l’on prend le train pour Bruges (de Nantes c’est facile en passant par Bruxelles-Midi venant de Paris-Nord qui maintenant est un peu « chienlit »)… On se souvient d’un rendez-vous chez un notaire qui annonce à Mathilde le décès de sa génitrice : une certaine Jeanne Bouvet, laquelle lui laisse de quoi vivre. Une fois à Bruges, qui vit naître le grand Charles Quint… fils de Philippe le Beau et de Jeanne-la-Folle… Mathilde s’introduit peu à peu dans un cercle d’artistes où elle apprend ce que son amie, Daphné, est devenue… et découvre l’existence d’Emma Broed, une « demi-soeur » (façon de parler, pourquoi « demie » ?). A moins d’être un adepte du croustillant, on pourra jeter un œil (pas deux !) sur les années qui ont vu la Bouvet appartenir au ballet très ollé-ollé du Murray’s, un établissement de Soho, quartier chaud de Londres. C’est un séjour central au milieu des années 1957-1963 qui vit le scandale Profumo éclore dans le Londonistan… Tss ! Et qui se rallongea d’une gangrène prosoviétique dans le beau style du KGB (sinon du GRU) de l’époque. Ce nouveau roman d’Anne Mesdon ne met pas Bruges en décor, ç’aurait été trop facile. Mathilde, au terme de son séjour, se noie carrément dans cette vieille ville de Flandre qui fut, il y a bien longtemps, la capitale de la meilleure des « moitiés du monde ».

MORASSE

* Anne Mesdon, « Jeux d’ombres à Bruges », éditions Maia, 140 p., 18 €

Crédit photo : DR
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