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Jean-Eudes Gannat (Mouvement Chouan) après l’action sur les luttes sociales : « Notre collectif a vocation à mener une guérilla politique » [Interview]

Nous vous avons rapporté la semaine dernière la naissance d’un Mouvement Chouan, du 21ème siècle, qui a mené une action devant Bercy et le Ministère des finances samedi dernier.  Nous avons eu l’occasion d’échanger avec Jean-Eudes Gannat, porte-parole du mouvement et l’un des initiateurs de cette action. Un entretien sur ce nouveau mouvement, ses actions, et la suite des opérations.

Breizh-info.com : Qu’est-ce que le Mouvement Chouan qui a été lancé à Paris samedi dernier ?

Jean-Eudes Gannat (Mouvement Chouan) : Le Mouvement Chouan est une organisation composée de militants identitaires du quart nord-Ouest de l’hexagone qui ont décidé de faire sécession des grands partis et des idéologies mortifères pour agir concrètement autour de trois axes ; tradition, libertés, justice. Nous considérons que dans la France du XXIème siècle, la Touraine, l’Anjou, la Bretagne, la Normandie et la Vendée ont des spécificités communes qui nous incitent à agir ensemble en dépit des découpages administratifs.

Breizh-info.com : En quoi consistait votre action et pour l’avoir mené en dehors du mouvement social actuel ?

Jean-Eudes Gannat (Mouvement Chouan) : Pour notre lancement, nous avons voulu marquer les esprits sur un sujet crucial et d’actualité qui est la lutte sociale et sa confiscation par les mêmes syndicats et partis de gauche qui appellent tous à voter pour un ancien de chez Rotschild dès que le RN est au second tour. Nous nous sommes réunis à quelques dizaines pour une action coup de poing devant le Ministère de l’Economie, en accrochant des militants au pont du métro qui symbolisaient les victimes de la politique de banqueroute, avec une grande banderole frappée du slogan “Inflation, retraites, fiscalité ; Macron, esclave des lobbies, syndicats, complices”.

Il y a 3 raisons qui nous ont poussé à agir en dehors du “mouvement social”;

– La première, c’est cette schizophrénie pointée plus haut, qui n’encourage pas à défiler sous les ordres des alliés du macronisme;

– La deuxième, plus pragmatique, est que l’antifascisme hystérique des manifestations actuelles empêche toute convergence entre les gens de gauche opposés à cette réforme et ceux qui seraient ou de droite, ou patriotes. Les antifascistes pratiquent la chasse à quiconque pense différemment.

– La troisième, enfin, est qu’il nous semble absolument démagogique et ridicule de prétendre sauver le système par répartition instauré par Vichy sans mener une politique nataliste et sans opérer d’une manière générale une révolution politique et sociale de libération fiscale des forces vives de la Nation. Or les organisations de gauche ne proposent rien d’autre que de taxer les milliardaires et les superprofits, propositions auxquelles nous souscrivons évidemment, mais qui ne suffiront pas à établir une politique sociale juste, c’est-à-dire une politique qui permet de “rendre à chacun son dû” selon la formule aristotélicienne. Ce que la gauche propose, c’est l’égalitarisme, pas la justice. Concernant le sujet des retraites, c’est le noeud du problème ; et personne n’ose l’aborder. Il y aurait une multitude de propositions à faire en fonction de la pénibilité des métiers, du nombre d’enfants engendrés, du salaire moyen sur l’ensemble de la carrière, etc.

D’une manière générale, l’argent n’est roi que parce que nous avons un pouvoir mou et décentralisé, esclave des lobbies, au lieu d’avoir un pouvoir fort mais décentralisé, incarnant l’intérêt national.

Breizh-info.com : Certaines internautes ont fait remarquer qu’un drapeau français avec le terme Chouan pouvait prêter à confusion, qu’en est-il ?

Jean-Eudes Gannat (Mouvement Chouan) : Nous sommes au XXIème siècle. Il ne s’agit pas de refaire les guerres contre-révolutionnaires. Nous avons choisi ce nom pour porter une conception, qui était à bien des égards la même que celle des Confédérés : la défense d’une société traditionnelle et enracinée contre le rouleau compresseur idéologique et financier du matérialisme athée. Notre proximité avec les chouans est également sur la méthode ; nous voulons mener une véritable guérilla politique. Enfin, nous avons choisi ce nom pour des raisons géographiques ; au-delà de nos cultures locales propres, la chouannerie et la Vendée militaire représentent une histoire commune forte pour nos petites patries respectives.

Pour autant le drapeau français est le drapeau tricolore. Ce sont les couleurs pour lesquelles sont morts un certain nombre de nos aïeux et des héros que nous révérons. C’est pourquoi il ne nous semble pas incohérent de l’arborer lors de manifestations qui s’adressent à nos concitoyens, même si je vous l’accorde, la France en tant que Nation est en état de mort cérébrale, et que nous préférerions en faire sécession plutôt que d’être demain l’équivalent de l’actuelle Seine St Denis.

Breizh-info.com : Quelle est la vocation de votre collectif ? Quelles ont été les répercussions de cette action ? Il semblerait que la presse ait été très silencieuse sur le sujet ?

Jean-Eudes Gannat (Mouvement Chouan) : Notre collectif se met au service de nos identités locales, de nos libertés qui sont de plus en plus menacées (dans les domaines fiscaux, économiques, familiaux etc), et de la justice sociale. Il a vocation à être le porte-voix et l’espoir de ceux qui n’osent même plus s’exprimer et qui forment pourtant la majorité silencieuse. Le porte-voix, et l’incubateur de communautés, sur le modèle de Tenessoun, la Citadelle ou d’autres.

Il est vrai que l’action de samedi n’a pas eu l’écho médiatique qu’elle méritait ; cependant elle a suscité l’intérêt de nombreuses personnes qui nous ont écrit pour savoir comment nous soutenir. Il y a enfin une masse de curieux, qui attendent de voir ce que cela va donner. Nous allons tout mettre en oeuvre pour les convaincre du bien-fondé et des chances de succès de notre démarche.

J’aimerais ajouter quelques lignes à destination des militants bretons qui regardent avec une bienveillante circonspection notre initiative. Je sais que certains sont partagés entre l’attirance pour ce qui a pu être fait en France (l’Alvarium, Tenessoun etc) et le refus d’intégrer une dynamique qui ne soit pas uniquement bretonne.

Je ne peux pas leur mentir ; le Mouvement Chouan n’a pas vocation à militer pour l’émergence d’un Etat breton indépendant. Avec toute l’affection que j’ai pour des camarades indépendantistes et leur cause que j’ai appris à mieux connaître ces dernières années, je crois qu’en l’état actuel elle relève -pour beaucoup de nos concitoyens bretons eux-mêmes- du folklore. La Bretagne est frappée de plein fouet par les mêmes maux que ceux qui gangrènent la France et l’Europe ; il ne suffira pas d’une partition territoriale pour l’en sauver. Au moins 80% des bretons de souche se sentent également français ; regardez les soirs de matches. À mes yeux le problème n’est pas la France, mais le jacobinisme. Or c’est un ennemi commun à tout l’hexagone, et en particulier à nos provinces de l’Ouest. Je veux donc dire à nos camarades bretons que même s’il ne partage pas toutes leurs vues, ils ont toute leur place au Mouvement Chouan qui défend leur langue, leurs libertés politiques, un statut particulier pour la Bretagne etc.

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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9 réponses à “Jean-Eudes Gannat (Mouvement Chouan) après l’action sur les luttes sociales : « Notre collectif a vocation à mener une guérilla politique » [Interview]”

  1. Alan al Louarn dit :

    Il est certain que pour nous, bretons, l’idée du grand saut et du séparatisme ne dépassera jamais le score de 2% sur lequel se cogne l’emsav. C’est la voie du fédéralisme, celle qui animait la Fête de la Fédération du 14 juillet 1990, qu’il faut pousser pour trouver des alliés dans la partie encore européenne de la France . Par exemple, la seule chance de voir Nantes redevenir bretonne était une fusion temporaire Bzh-Pdl. La stratégie doit être “tout le pouvoir aux élus locaux” et le mot d’ordre public “une France fédérale pour une Bretagne vivante.

    • An dit :

      “Il est certain que pour nous, bretons, l’idée du grand saut et du séparatisme ne dépassera jamais le score de 2% sur lequel se cogne l’emsav. C’est la voie du fédéralisme, celle qui animait la Fête de la Fédération du 14 juillet 1990, qu’il faut pousser pour trouver des alliés dans la partie encore européenne de la France .”
      C’est cette même voie du fédéralisme qui a toujours été majoritaire dans l’espace, quelques soient les générations.
      On voit le résultat…

      “Par exemple, la seule chance de voir Nantes redevenir bretonne était une fusion temporaire Bzh-Pdl. ”
      Stratégie parisienne pour, après le travail de sape sur la bretonnité du 44, que ce soit le tour du 35 (avec la Mayenne en équivalent de la Vendée) qui “ne serait pas seulement et pas tout à fait bretonne”.

  2. Therese Brare-wahl dit :

    Longue vie et succès au mouvement chouan, puisse t’il inspirer des mouvements de résistance dans toute la France et dans toute l’Europe, mais la lutte sera très longue et dépend de minorités prêtes au sacrifice contre l’envahisseur et également contre une majorité d’ “untermenschen”.

  3. An dit :

    Quelle mauvaise blague…

    Ça ose parler de quart nord-ouest, dénomination technocratique ? Ça isole la Vendée du Poitou ? Ça veut inclure la Touraine, base du jacobinisme par la langue (ce n’est pas le dialecte roman parisien que l’on appr à l’école, c’est celui tourangeau) ?
    Et ça veut se la jouer révolutionnaire et tradi ?

    À la limite, si ça se revendiquait du catholicisme, ça aurait un peu de sens, mais même pas.

    Et si c’était vraiment sincère, ça chercherait d’abord à créer un mouvement antijacobin pour toute la France (où l’Hexagone, si on doit utiliser leur sémantique).
    Là, ça aurait le mérite de la cohérence.

    C’est un gloubi-boulga qui pue l’arnaque en soutirant quelques deniers grâce aux dons facilités par internet et ça va éditer des autocollants et quelques t-shirts mzde in Bangladesh.
    Totalement eventé comme stratégie.

    On n’en entendra plus parler dans 6 mois.
    En espérant que d’ici là, s’il y en a vraiment de sincères dans cette affaire, ils dépassent le mauvais marketing pour entrer dans la question politique.

  4. DE MALHERBE Raymond dit :

    La Chouannerie inclut traditionnellement le Maine

    • An dit :

      Le département de la Mayenne plus que la province du Maine.
      Un peu comme le département de la Vendée et non pas l’ensemble du Poitou, les Mauges et non pas l’Anjou.

      Des résistants à la République, la Convention, la conscription, les jureurs, il y en a eu un peu partout.
      Seulement, c’est comme par hasard dans les bords des provinces françaises jouxtant la Bretagne qu’ils ont été les plus forts.
      Les libertés bretonnes n’étant pas pour rien pour l’activité économique en ces lieux.

  5. Libertix Drouiz dit :

    À la grande différence des autres anciennes provinces que je respecte dans leurs identités, cultures, mœurs etc, la Bretagne est dans le droit international toujours indépendante sous occupation française depuis 1532 et cet édit de Nantes, unilatéral. Le réel traité en vigueur est celui de 1499. Alors désolé mais la Bretagne redeviendra indépendante un jour ou l’autre, dans 2 ans ou 200 ans, mais elle le redeviendra. La Bretagne est une nation, ce n’est pas la même chose qu’une province. Vous pouvez souhaiter le fédéralisme, pas la Bretagne. Les bretons vous encourageons toujours dans vos demandes de vos libertés culturelles, économiques et autres, mais n’essayez pas d’y inclure la Bretagne. La Bretagne c’est comme la Corse, le Pays Basque, la Catalogne, l’Alsace…
    Breizh da viken !

    • An dit :

      D’accord dans l’ensemble avec vous.
      Mais une République fédérale française respectant les nations ne serait pas antinomique avec le salut de celle-ci.
      Si l’idée était d’avoir une Bretagne indépendante mais avec infrastructures et cultures soumises à Paris, par corruption notamment, cela ne serait certainement pas mieux.

      Regarder l’Irlande avec l’Angleterre. Elle a réussi à redevenir une nation à part entière mais il est parfois difficile de faire la différence entre les deux pays.
      Dans un autre ordre d’idée, la Wallonie sous influence francaise en permanence.

      Cultiver sa différence peut être plus efficace à l’intérieur d’un modèle.

      Ceci étant dit, Paris préférera la politique de la terre brûlée au fédéralisme.
      Ce qui n’empêche pas de séduire les gens avec cette idée, planter une graine sur la capacité à s’émanciper et le moment venu…

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