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Villes à 30km/H. Un frein pour la sécurité routière ?

À l’instar de la ville de Rennes, qui a annoncé il y a quelques jours que la quasi-totalité de ses rues seraient limitées à 30 km/h à partir de septembre prochain, de plus en plus de municipalités font le choix de réduire la limitation de vitesse sur la globalité de leur réseau routier. Mais contrairement aux objectifs exprimés, la mesure affiche des résultats plutôt mitigés en termes de sécurité routière.

Ce lundi 22 mai 2023, l’association « 40 millions d’automobilistes » mettait en garde les élus municipaux contre l’abaissement généralisé de la vitesse en ville, présenté par certains comme la solution miracle contre l’accidentalité routière. La mesure n’a en réalité pas fait ses preuves, et s’exerce même à l’encontre du bon sens en provoquant une diminution de la vigilance des usagers.

Les usagers « vulnérables », premières victimes de la route en ville

En 2021, près de 600 usagers ont été tués sur une route située en agglomération. La majorité est constituée par des usagers dits « vulnérables » : piétons, motocyclistes, cyclomotoristes et cyclistes. Pour lutter contre ce fléau, de nombreuses villes ont adopté ces dernières années la limitation de vitesse abaissée à 30 km/h.

Une fois n’est pas coutume, l’idée est venue de Graz, en Autriche, première commune européenne à avoir limité toutes les rues de son territoire à 30 km/h, dès 1992. En France, quelques communes de région parisienne font figure de pionnières, à partir de 2005 : Fontenay-aux-Roses, Nogent-sur-Marne, Sceaux. Du côté des grandes agglomérations, Grenoble est la première à franchir le pas en 2016. La mesure se propage ensuite à partir de 2019 : Besançon, Nancy, Lille, Strasbourg, Bordeaux, Metz, Nantes, Paris, Clermont-Ferrand, Montpellier, Tours, Lyon, Toulouse, Limoges et désormais Rennes mettent en œuvre les 30 km/h de façon généralisée.

« Comme souvent en matière de ‘sécurité routière’, les mauvaises idées se diffusent beaucoup plus vite que les bonnes…, regrette Philippe NOZIÈRE, président de « 40 millions d’automobilistes ». Concernant les 30 km/h, il est nécessaire de rappeler qu’il s’agit à l’origine d’une vitesse abaissée à titre exceptionnel, parce que la situation demande une vigilance accrue de la part de l’usager au regard d’une situation particulière : les abords d’une école, d’un hôpital, la présence de piétons en grand nombre, des intersections où la visibilité est diminuée… C’est ainsi que la limitation de vitesse à 30 km/h fonctionne le mieux, parce que son caractère exceptionnel attire l’attention et amène son adhésion et son respect », explique Philippe NOZIÈRE.

Des aménagements de voirie pour favoriser la sécurité de tous

« Lorsque les 30 km/h étaient cantonnés à des zones peu étendues et clairement identifiées, cela faisait sens dans la tête de l’usager : 30 km/h = danger. Il adaptait alors son comportement et se montrait particulièrement vigilant, parce qu’il percevait immédiatement que c’était nécessaire pour la sécurité de tous. Mais en imposant une limitation de vitesse abaissée sur l’ensemble des voies, indifféremment des situations de conduite, on la banalise aussi. Et on fait disparaître de l’esprit de l’automobiliste l’idée que certaines configurations peuvent comporter plus de risques que d’autres, ce qui est totalement contre-productif », analyse Pierre CHASSERAY, délégué général de l’association.

Plutôt qu’une limitation de vitesse abaissée sur toutes les routes, l’association « 40 millions d’automobilistes » milite pour une adaptation des infrastructures et des aménagements routiers : « des pistes cyclables sécurisées et entretenues, une meilleure visibilité des passages piétons, une synchronisation des feux tricolores qui favorise une conduite souple et régulière, plutôt que des chicanes et dos d’âne qui obligent à freiner avant et encouragent à réaccélérer après… Évidemment, cela a un coût – c’est un peu plus onéreux que de remplacer un 5 par un 3 sur des panneaux – mais ce sont des mesures qui ont fait leurs preuves, et qui permettraient une véritable baisse de l’accidentalité routière en ville », estime Pierre CHASSERAY.

L’association souligne enfin le fait que la mesure d’abaissement généralisé de la vitesse à 30 km/h dans les villes n’a aucun impact significatif sur les émissions polluantes des véhicules motorisés, alors que l’argument écologique est largement défendu par les « Villes 30 ».

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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7 réponses à “Villes à 30km/H. Un frein pour la sécurité routière ?”

  1. BCG dit :

    Dans quelques années, vous verrez qu’ils nous pondront une loi nous obligeant à acheter une voiture, de l’assurer tous risques, mais avec interdiction de s’en servir ! Si Si !

  2. Jean-Louis Demarche dit :

    30 km/h sur des secteurs vraiment à risques (écoles etc..) d’accord mais partout en ville c’est complètement débile pour les raisons invoquées dans l’article. Encore une idée de tordus et d’écolos. De même, la limitation à 80 km/h sur les routes est également absurde d’un point de vue écologique et contraire à l’idée que cela réduira les émissions de CO2. Beaucoup de voitures modernes sont en sous-régime en 6eme vitesse, à 80 km/h : le moteur peine et il faut alors rétrograder en 5eme et donc polluer davantage. Et on ne parlera pas de l’état lamentable des routes secondaires devenues dangereuses faute d’entretien. Mais on vous répondra que c’est la vitesse qui est en cause comme on ne vous dira jamais que la drogue et l’alcool sont les premiers responsables des accidents mortels sur les routes.
    Les contradictions chez les tordus d’esprit, ce n’est pas nouveau. En tous cas ça permet aux Pieds Nickelés qui nous gouvernent de traire toujours davantage les vaches à lait.

    • Jacques René Allemmoz dit :

      Très bien résumé

    • Hadrien Lemur dit :

      Vous avez tout à fait raison pour les 80kmh. J’ai une voiture à boite auto robotisée à 7 rapports, si je roule à 80, la boite tombe en 6ème à 1750 tours/minute et je consomme 5.9 litres en étant au régulateur. Si je roule à 90 la boite passe en 7ème, le moteur tourne à 1500 trs/m et là je consomme 5.5 litres aux cents. Donc l’argument écolo est bidon, encore une fois. C’est quand même un monde que peux de personnes ne parle de cette ineptie, à commencer par les constructeurs automobiles si prompt à nous fourguer des bagnoles électriques.

  3. Yob dit :

    >>>30 km/h sur des secteurs vraiment à risques (écoles etc..) d’accord mais partout en ville c’est complètement débile pour les raisons invoquées dans l’article.
    ] C’est faux. La preuve à Lyon où l’accidentologie a baissé de l’ordre de 20 à 25% en un an après mise en place de limitation généralisée à 30km/H sur 80% des axes routiers. Ne pas oublier que de 30 à 60km/h on passe de 10% à 90% de chance de tuer un piéton. Ce sont des vies sauvées, des séjours à l’hôpital couteux humainement et financièrement qui sont évités.
    >>>Encore une idée de tordus et d’écolos. De même, la limitation à 80 km/h sur les routes est également absurde d’un point de vue écologique et contraire à l’idée que cela réduira les émissions de CO2. Beaucoup de voitures modernes sont en sous-régime en 6eme vitesse, à 80 km/h : le moteur peine et il faut alors rétrograder en 5eme et donc polluer davantage.
    ] Là encore, c’est faux. Renseignez-vous sur l’éco conduite. https://www.securite-routiere.gouv.fr/chacun-son-mode-de-deplacement/dangers-de-la-route-en-voiture/mieux-conduire-en-voiture/eco
    Il est possible d’économiser du carburant en roulant un peu moins pied au plancher et en connaissant le rythme de fonctionnement de sa voiture (cycle d’Atkinson dans les hybrides, etc.)
    >>>Et on ne parlera pas de l’état lamentable des routes secondaires devenues dangereuses faute d’entretien.
    ] L’état de nos routes est effectivement globalement à améliorer. En revanche, restons conscient que nous avons un maillage routier très dense. Pour un meilleur réseau, il faudrait prioriser les axes à reprendre et sécuriser ceux-ci, au vu du coût que cela représente.
    >>> Mais on vous répondra que c’est la vitesse qui est en cause comme on ne vous dira jamais que la drogue et l’alcool sont les premiers responsables des accidents mortels sur les routes.
    Les contradictions chez les tordus d’esprit, ce n’est pas nouveau.
    ] C’est là aussi faux, car cette affirmation repose sur une confusion. En effet, le bilan de la sécurité routière de 2006 mentionnait que 20% des accidents mortels étaient liés à une vitesse dépassant la vitesse maximale autorisée, mais le ministre de l’Intérieur de l’époque a parlé de «vitesse» tout court. Cela change tout, car on peut très bien avoir des accidents dont la cause est la vitesse s’il y a par exemple défaut de maîtrise du véhicule à une vitesse bien en dessous de la vitesse maximale autorisée! (pas d’adaptation liée à la présence de pluie, distance de sécurité…)
    En tous cas ça permet aux Pieds Nickelés qui nous gouvernent de traire toujours davantage les vaches à lait.
    Je ne vois pas en quoi nous sommes des vaches à lait. L’augmentation des impôts n’est pas justifiée par ces arguments. Personne ne vous force à commettre des excès de vitesse qui sont couteux, et qui aujourd’hui ne vous retirent parfois plus de points (!)

    • Jean-Louis Demarche dit :

      @ Yob
      Je vous répondrai sur quelques points essentiels puisque vous pensez que dans mon commentaire « tout est faux » et que vous détenez la Vérité. En s’informant auprès de la « Ligue de défense des conducteurs » on constate, chiffres officiels à l’appui, que la vitesse n’est pas « LA » raison majeure de la mortalité, drogue et alcool étant les plus grands fléaux de la route.
      Concernant le documents dont vous donnez la source, relatif à « l’écoconduite», il s’agit d’un document estampillé «Gouvernement sécurité routière» qui préconise, entre autre, de ne pas mettre le pied au plancher et de conduire en souplesse pour économiser le carburant et par là réduire les émissions de CO2. À part les petits enfants, tout conducteur, même n’ayant pas le baccalauréat, sait cela parfaitement. Ce que vous n’avez pas compris dans vos objections c’est qu’à 80 km/h sur route vous êtes obligé, sur les véhicules modernes, de rouler sur un rapport inférieur pour ne pas user prématurément le moteur. De ce fait, vous consommez et vous polluez davantage.
      On peut certes avoir des accidents dont la cause est la vitesse et vous donnez le chiffre de 20%, qu’on ne conteste pas. Mais la vitesse est aujourd’hui le prétexte à une chasse en règle des conducteurs pourtant prudents qui, pour un simple dépassement de 5 km/h, se voient infliger de grosses amendes. Pour calmer les colères légitimes, Darmanin a promis qu’il n’y aurait pas de retrait de points pour ce petit «délit». « Faire du chiffre » avec les vaches à lait est une réalité qui doit vous échapper.
      Il faut encore savoir que la limitation de vitesse est mieux respectée sur les routes limitées à 90 km/h que sur celles à 70 km/h ou 80 km/h. On observe pour toutes les catégories de véhicules un meilleur respect de la VMA sur les sections à 90 km/h que sur celles limitées à 70 km/h et 80 km/h. Simplement parce que le conducteur respectueux sait où est la dangerosité et adapte sa conduite en conséquence. Là encore, beaucoup de restrictions à 70 km/h ou 80 km/h relèvent de l’idéologie anti conducteurs, permettent de faire du chiffre et non de réduire la mortalité.
      C’est pourquoi, 43 départements ont abandonné la limitation de 80 km/h et sont repassés aux 90 km/h sur une partie de leur réseau routier, en démontrant clairement que l’abaissement de la vitesse n’avait eu aucun impact sur la mortalité routière.
      Pour terminer, on s’accordera sur l’évidence que moins on roule vite plus on réduit la mortalité. Mais faut-il pour autant acheter un âne pour se rendre au travail afin «d’éviter des séjours coûteux à l’hôpital». Et pourquoi n’interdirait-on pas la voiture le Dimanche (hors temps du travail) afin de ramener la mortalité routière à zéro ? Les excès ne sont pas toujours du côté des conducteurs mais de ceux qui promulguent des lois pour des raisons pas toujours en rapport avec la sécurité routière.
      Bien à vous,

  4. Buchet dit :

    Bonjour

    Je peux vous assurer que cela a réduit de façon très importante le nombre d’accidents corporels et Fontenay aux Roses est devenue l’une des villes les plus sûres. Il faut comprendre que la vitesse a diminué d’une vingtaine de km/h même si le 30 n’est pas toujours respecté. Le 30 a l’heure en ville est d’ailleurs jamais atteint en moyenne et de loin, la vitesse moyenne dépasse rarement les 20 km/h tout du moins en zone dense comme la région parisienne. Des dispositifs existent comme la ligne verte pour permettre de circuler a moins de 30 pour traverser une ville sans avoir à s’arrêter et moins polluer. Il faut donc beaucoup d’imagination pour réussir la ville 30 comme nous l’avons à Fontenay-aux-roses de fait la première ville 30 de France.

    En tant que médecin hospitalier,m devenu maire pendant 20 ans, je tenais à tout faire pour réussir cet objectif de sécurité routière et de ville apaisée pour tous.

    A votre disposition

    Pascal Buchet
    Maire honoraire de Fontenay aux Roses

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