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Paris, c’est autre chose ! Réponse à Anne-Sophie Hamon [L’Agora]

Une tribune libre, publiée le 02 aout dernier sur notre site d’information favori, Breizh-info, et intitulée « L’âge de la corniauterie » traie la question des parisiens et celle de leur identité avec véhémence. Éléments de réponse, en toute camaraderie !

A en lire le texte de Mme Hamon, Paris serait « Le terminus. Terminus d’un exil. Début d’une aliénation ».

Capitale nationale et européenne, Paris est devenue depuis longtemps un carrefour et un lieu central en France et en Europe. Création artistique (faut-il vraiment des exemples ?), vie culturelle (et on ne parle pas ici du centre Beaubourg, évidemment), centre économique, lieu de rencontre diplomatique, de décision politique, Lutèce s’est imposée comme un point de passage incontournable et bien souvent obligatoire. Faut-il y voir seulement la faute d’un jacobinisme centralisateur ? Ne peut-on pas en déduire que la ville a quelques atouts ? Devons-nous oublier tout cela et le céder ?

Le procès en déracinement intenté à l’encontre des urbains, spécialement parisiens, est un grand classique. On peut même parler de marronnier. Pourtant, cela revient à vite trancher la question identitaire : est-il bien acquis qu’il n’y a pas d’identité parisienne ? Il existe un type parisien, bien éloigné des « bobos » tant fantasmés, pour le rencontrer il suffit de sortir des chemins battus, de quitter l’autoroute du sophisme et du cliché !

L’enracinement ne peut se résumer au simple fait d’habiter une région ayant une identité bien établie en apparence. Il s’agit d’abord et avant tout d’un processus individuel et intérieur : je suis qui ? je viens d’où ? je vais où ?

Notre identité se décompose en trois temps, la patrie (la terre de nos pères), le pays et la civilisation. Dans quelle mesure le fait d’être parisien est-il un obstacle à cela ?

Il serait sans doute bon de faire une distinction entre les parisiens et les immigrés, les touristes et les migrants, les enfants issus de couples mixtes ethniquement (les métisses donc) et les enfants issus de couples dont les deux parents viennent simplement de régions différentes de la France (des français finalement ?).

Cet effort n’est pas fait et l’exemple du petit « Pablo » mélange ces différentes catégories. Or, on ne tire pas de conclusions à partir d’un cas particulier, encore moins à propos d’une ville dont la population se compte en millions d’habitants.

Il est tout à fait possible de réécrire l’exemple donné par Mme Hamon, voici une proposition :

Grégoire vient de naitre, sa mère est aveyronnaise, son père vient du Pas de Calais. Grégoire incarnera à la perfection l’expression « français d’Europe », il saura que ses ancêtres furent contraints de quitter leur région mais surent entretenir la flamme de l’identité, il connaît d’ailleurs parfaitement l’histoire et les traditions de ses régions d’origine, les revendique.

Il découvrira la riche histoire de la ville dans laquelle il est né : Notre Dame, Montmartre, Nicolas Flamel, Etienne Marcel, la Commune, les Croix de Feu, les Apaches, les Titis, la tradition culinaire et gastronomique… et tout le reste ! Grégoire ne devrait pas éprouver trop de difficultés à avoir un « sentiment national ». Bien entendu, il y a une condition à tout cela : il faut que ses parents lui inculquent.

Un peu comme ailleurs, finalement : ce n’est pas le lieu qui crée une identité, mais bien la transmission et l’incarnation d’idées, de traditions, d’actions, bref : la nature vivante et libre. Un petit breton éduqué devant TikTok & Gulli n’aura de breton que le drapeau qu’il emmènera à la marche des « fiertés ».

Évidemment, il n’en demeure pas moins que la ville est aussi une mégalopole mondialisée, centre de tous les trafics, envahie par l’immigration, détruite par la consommation. Mais existe-t-il encore une ville, une région en France qui ne le soit pas ? Chacun à son échelle sans doute.

Alors, il est clair que non, Paris n’est pas un terminus. Paris c’est autre chose, c’est un passage : on y vient un jour en quête d’études, de travail, d’amour ou parfois les trois à la fois. On en repart en général avec des amitiés solides, une formation, une expérience et la certitude d’avoir vu le monde, de l’avoir pratiqué.

Et quelques fois on y reste, parce qu’après tout on y est pas si mal !

François Charmot

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.
Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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13 réponses à “Paris, c’est autre chose ! Réponse à Anne-Sophie Hamon [L’Agora]”

  1. Hadrien Lemur dit :

    J’ai bien peur de voir en votre description Emily in Paris plutôt que la réalité. En tout cas, ce n’est pas cette vision là que j’ai capté lors de ma dernière visite. Le sentiment que j’ai éprouvé en franchissant pour la toute dernière fois la porte d’Orléans, c’est que je sortais d’une immense poubelle en travaux. Quand à votre description du coté culturel, économique, diplomatique et décisionnaire il y a bien longtemps que la culture et la mode se font ailleurs, l’économie se règle à Londres, New York ou Davos, la diplomatie Française n’est plus qu’u fantôme (voir Mali et Niger) et les décisions qui nous concernent se prennent à Bruxelles. J’aimerais bien voir un espoir dans votre article d’autant que vous semblais aimer sincèrement Paris, mais j’ai l’impression de voir une carte postale en noir et blanc plutôt que les couleurs vraies de la capitale.

  2. PL44 dit :

    Cela varie énormément d’un individu à l’autre. Il y a des Parisiens d’adoption qui ont honte d’être d’origine bretonne et des demi-Bretons qui reviennent en Bretagne dès qu’ils peuvent.

  3. An dit :

    Pathétique défense de cette Babylone contemporaine.

    Paris, c’est une des densités les plus importantes au monde.
    A mettre en comparaison avec Mexico ou Tokyo.
    Mais aucune autre métropole européenne.

    Paris, c’est un des centralismes les plus poussés au monde.
    À mettre en comparaison avec Pékin.
    Mais même pas Londres. Qui, si elle aussi a exploiter son pré-carré, n’a jamais cherché à nier l’identité des nations qu’elle a dominé.
    Au contraire de Paris.

    Et si Paris a vraiment été brillante, c’était au Moyen-Âge, Notre-Dame-de-Paris en aura été le zénith.

    Depuis, ce n’est qu’un parasite vivant sur le territoire européen le plus riche qui soit, sans avoir jamais été capable de devancer sur le globe les états italiens, le Portugal, l’Espagne, l’Angleterre, l’Allemagne…
    Toujours, toujours, toujours à la remorque d’un voisin.
    Et encore, parce que toujours remorquée par l’Eglise catholique en premier lieu.

    Reste une hypothèse plus que probable : la chute de l’Europe de l’ouest de déclenchera très certainement par Paris.
    L’Etat français, soit Paris, fera tout pour se maintenir le plus long possible. Mais plus dur sera la chute. Une fois que le système sociale français sera oblitéré, mission de Macron, les Français, quelque soient leurs origines, n’auront pas la résilience morale pour supporter les difficultés quotidiennes comme le font les Britanniques, les Italiens et les autres (ne parlons pas de l’Europe de l’est).
    L’anarchie la plus crasse et violente prendra alors sa place.

    Les JO en sont un parfait exemple.
    Encore l’évocation de la grandeur passée de Paris avec ce centenaire.
    Mais avec des finances publiques dans le rouge. Une population étrangère expressément diffuser dans tout l’Hexagone. Des investissements massifs dans le département 93 qui fait littéralement PEUR au Parisien qui se sait assiégé, espérant encore s’offrir les faveurs de sa population.

    L’Histoire n’est fait que d’imprévu et rien ne va comme le plausible.
    Mais le possible reste incontestablement que le territoire le plus pourri de l’Occident est Paris.

    Alors chercher à la défendre, en osant en plus avancer que c’est la même chose ailleurs en Hexagone…
    Alors oui, la situation n’est pas beaucoup mieux dans le reste, et ce qu’il reste de cet État, mais elle reste plus respectable.
    Chercher à s’accrocher au reste de la France, et la rabaisser, pour maintenir sa tête hors de l’eau ?
    500 ans d’histoire de Paris.

    Mais trop, c’est trop.
    C’est fini.

  4. Pierrick dit :

    Paris est tellement écrit, chanté, visité….une ville aux 300 théâtres, aux milles rencontres et découvertes, une ville où l’on ne s ‘ennuie jamais. Comme le disait André Breton dans Nadja ; Nantes et Paris sont les seules villes de France où j’ai l’impression qu’il peut toujours m’arriver quelque chose qui en vaut la peine.

  5. Jean-Claude Vernier dit :

    Ah ! la France de mon enfance
    Yacine vient de naître, sa mère est algérienne, son père vient de Sidi Bou Saïd en Tunisie.
    Yacine incarnera à la perfection l’expression « français de sol». Ses parents lui apprendront qu’ils quittèrent leur pays où ils crevaient de faim mais surent entretenir chez Yacine la flamme de l’identité originelle. Yacine connaît d’ailleurs parfaitement les traditions du Maghreb, sa religion, ses coutumes et les revendique.
    Yacine n’éprouvera aucun « sentiment national» car ses parents n’ont pas eu le loisir de lui apprendre les valeurs de la République, la laïcité, les US et coutumes de France.

    Comme ailleurs, en définitive, « ce n’est pas le lieu qui crée une identité, mais bien la transmission et l’incarnation d’idées, de traditions, d’actions » et ajoutons « l’école républicaine »  qui, hélas, ne remplit plus depuis longtemps sa fonction d’intégration sociale, ayant choisi délibérément de fabriquer des cancres.

    Un petit Yacine éduqué par les grands frères de la rue, des parents démissionnaires et une école volontairement sabordée par nos élites n’aura donc de Parisien ou de Français que le drapeau Algérien ou Tunisien qu’il agitera en marge des manifestations.

    Évidemment,  « la ville est aussi une mégalopole mondialisée, centre de tous les trafics, envahie par l’immigration, détruite par la consommation. Mais existe-t-il encore une ville, une région en France qui ne le soit pas ? ».
    Il est clair que non, Paris, comme la France en général, est devenu « un Terminus ».
    Ce n’est pas du tout « un passage » car on y vient pour y rester à vie, en quête d’allocations, de logement et de couvert à défaut de travail, de volonté de s’intégrer et de reconnaissance pour le pays d’accueil.
    Et pour ceux qui en repartent, ce n’est que provisoire, seulement pour les vacances, à bord de la Mercedez-Benz, afin de retrouver la famille au pays de ses ancêtres.
    Et on revient toujours vers le pays de cocagne pour y rester, parce que finalement on s’y trouve bien mieux que là-bas.

    • kaélig dit :

      Description réaliste de nombreux « nouveaux français » extra-européens qui n’ont pas du tout l’intention de s’intégrer, encore moins de s’assimiler.
      La France véritable pays de cocagne:
      1) De mon pays d’origine, je garde mes traditions, ma religion, MA langue au sein de MA communauté.
      2) De la France, je revendique MES droits au logement, aux prestations sociales, aux revenus minimum.
      Quant à MES devoirs de citoyens, école, travail, civilités, respect de la loi, je ne m’en sens pas très concerné et d’ailleurs nulle autorité ou si peu m’y contraint par laxisme voire par peur du désordre social.
      L’école du mérite, la promotion par le travail comme l’ont pratiqué pendant des siècles les millions de « souchiens » ruraux émigrants des campagnes pour exercer des métiers ingrats qui ont construit la France…C’est bien trop fatiguant !

  6. Paris n’est pas un point d’encrage mais bien de passage , ses habitants ne sont pour la plupart que des provinciaux en quête de travail (de moins en moins) j’y ai cédé et comme beaucoup d’autres suit rentré au bercail heureux !
    Le breton sauf rare exemption ne se contente pas que de superflus (Tik Tok , Gulli) mais recevra de ses parents et plus largement de son entourage une âme qu’a l’évidence vous n’avez pas perçu !

    • Jean-Claude Vernier dit :

      Tout à fait d’accord. Ma soeur, expatriée pour son travail, a passé 40 ans à Paris puis, à l’âge de la retraite, elle est rentrée soulagée et heureuse au bercail dans la Dordogne natale. Par contre, Paris et les banlieues sont à 90% des « Terminus » pour Yacine ou Mohammed même s’il n’y a jamais la moindre volonté d’intégration.

  7. Durandal dit :

    Bonjour,

    « Grégoire incarnera à la perfection l’expression « français d’Europe » »,
    et il chantera du grégorien aussi, en bon latin ? Laissez moi rire si je ne riais déjà à l’expression
    Français d’europe (et non français d’Europe) qui en dit bien long sur l’identité du type qui se réfère à un pays qui n’existe pas (blanc je comprends, mais europe…) puis ne met pas de majuscule aux gens du peuple qui est le sien. Si c’était pour prouver que les Parisiens avaient une culture, c’est raté…

    Cependant, je reste tout ouïe.

    M.D

    • An dit :

      L’Europe est une réalité bien plus tangible que la France.

      Quant à la couleur de peau, aller donc demander aux Nords-Americains ou Australiens s’ils se sentent un vrai destin avec l’Europe…
      Alors vous me retrouverez qu’entre le Hongrois et le Néerlandais, elle n’est pas beaucoup plus palpable.
      Mais le jour où l’Europe deviendra un réel tiers-monde, la géographie reprendra autant ses droits que la génétique.
      Restera la culture.
      Mais la créolisation française vaudra-t-elle nation face aux créolisations allemandes, belges, britanniques ?
      Peut-être. Ou pas.
      Les enclaves musulmanes des Balkans n’ont pas fait de communautés particulièrement solidaires avec les musulmans d’Afrique ou d’Asie. La pratique musulmane y est bien moins stricte en Albanie ou en Bosnie qu’au Maghreb par exemple.
      Alors que les Géorgiens chrétiens ne sont pas trop mal niveaux illégalités et trafics, eux aussi. Pas trop loin des Tchétchènes. Ces Asiatiques blancs.
      Mais les US et autres joueront leurs jeux sans aucune solidarité, en dehors des marges individuelles, pour l’Europe.

      Nier l’Europe, c’est se nier soi-même.
      Et si c’est l’UE qui est visée, qu’elle soit amalgamée avec l’Europe est signe de soumission mentale.

  8. Thomas dit :

    Hélas , en tant que parisien de 56 ans, je ne peux que souscrire aux avis de mes éminents confrères. Paris s’est perdue en route et il n’y a que W.Disney pour nous le décrire à la mode Ratatouille !.Allez flâner le long des canaux ( La Villette Paris Plage dans le quartier du crack !).
    Aventurez- vous aux Champs de Mars à la nuit tombée…

  9. mouchet dit :

    Paris libéré, Paris outragé les paroles célèbre du général de Gaulle à la libération. On pourrait ajouter actuellement Paris dépassé, Paris vandalisé, Paris politisé, Paris déphasé, Paris surchargé, Paris centralisé, Paris non géré dans son utopie en économie, en finance, en gestion, en rationalisation, en échange. Bref j’ai vu, vécu, travaillé 6 heures par semaine durant 2 années pour les besoins de mon métier subissant une pollution effrayante, en se croyant le centre du Monde en allant nul part. En somme un grand village gaulois aux irréductibles idées franco françaises typiques de la France standardisée, qui veut gouverner et imposer ses idées dans une France réaliste, proche de la symbiose intelligente nature habitants. France qui refuse de plus en plus ces idées d’un Paris démodé en sociologie des populations, de la promiscuité et du réchauffement invivable. Les vues aériennes de notre mégalopole comme beaucoup de ville dans le monde, montre bien le peu d’espace verts alors que l’on devrait avoir une construction et l’équivalent en nature qui serait triple de la superficie actuelle mais un bienfait. Ce qui se fera pas avant plusieurs siècles du fait de l’utopie de nos civilisations, basée sur le rendement et la spéculation qui va nul part. Les générations le constateront plus tard, hélas. C’est en fait la perte de la physiologie de notre espèce bipède en voie d’évolution, d’où le malaise des générations et de ses révoltes perpétuelles. Le plus grave c’est que personne n’ose se révolter devant ce système utopique qui fait notre perte. Ou alors vivre sous des cloches de verre pour le 80% des populations contre les pollutions. Cela se fait, déjà dans de grands temples commerciaux de la consommation, complètement aseptisés et conditionnés, qui feront la dégénération de l’espèce, hélas déjà commencé. Ceci par le fait de nos apprentis sorciers avec leurs virus de laboratoire comme l’actuelle du SARS COV 2. 18 millions de morts par des épidémies programmées, censées rationaliser les populations urbaines trop âgées et trop couteuses. La conférence EVENT19 de New York le prouve incontestablement, pour un essai de contrer une faillite économique et financière, déjouée par les conflits des énergies, des richesses et les immigrations qui en découlent. Une sorte de lemming stories de l’auto destruction due à la surpopulation liée à la spéculation.

  10. An dit :

    L’Europe est une réalité bien plus tangible que la France.

    Quant à la couleur de peau, aller donc demander aux Nords-Americains ou Australiens s’ils se sentent un vrai destin avec l’Europe…
    Alors vous me retrouverez qu’entre le Hongrois et le Néerlandais, elle n’est pas beaucoup plus palpable.
    Mais le jour où l’Europe deviendra un réel tiers-monde, la géographie reprendra autant ses droits que la génétique.
    Restera la culture.
    Mais la créolisation française vaudra-t-elle nation face aux créolisations allemandes, belges, britanniques ?
    Peut-être. Ou pas.
    Les enclaves musulmanes des Balkans n’ont pas fait de communautés particulièrement solidaires avec les musulmans d’Afrique ou d’Asie. La pratique musulmane y est bien moins stricte en Albanie ou en Bosnie qj’ai
    Mais les US et autres joueront leurs jeux sans aucune solidarité, en dehors des marges individuelles, pour l’Europe.

    Nier l’Europe, c’est se nier soi-même.
    Et si c’est l’UE qui est visée, qu’elle soit amalgamée avec l’Europe est signe de soumission mentale.

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