Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Communes nouvelles : la foire aux noms crétins

Plus c’est con, plus c’est bon ! Les centaines de nouvelles communes fusionnées créées suite à la loi de 2016 ont des noms parfois totalement absurdes.  Rejetant l’identité locale et le sens, certains conseils municipaux ont privilégié les mots-valises à partir de noms de rivières ou des dénominations ressemblant à des franchises commerciales. Certains noms sont cependant plus heureux…

Depuis 2016, les communes rurales ont été encouragées à fusionner. Il faut « rationaliser » vous comprenez. Quant aux communes péri-urbaines où il faut encore bon vivre, entre bretons, berrichons ou provençaux, elles sont avalées unes à unes par les « agglos » qui étalent ainsi toujours plus loin leurs problèmes de délinquance et de « vivre-ensemble ».

Il y avait jusqu’alors 36 000 communes en France. Avec la loi de 2016, 630 ont été fusionnées en 241 « communes nouvelles ». Malgré des incitations financières et une certaine culture du couteau sous la gorge, l’état jacobin n’a pas réussi sa « rationalisation ». De 36 529 exactement, on est passé à 34 839. Visiblement, l’échelon communal compte encore pour les populations, notamment rurales, qui y trouvent une démocratie locale souvent apaisée et adaptée à la situation. La froide rationalité d’un connard de l’ENA est, en effet, à peu près aussi abscone à l’artisan enraciné du Cantal que la théologie chamelière islamique est inintelligible à mon oncle René.

Mais là où les élus locaux ont été navrants c’est bien souvent sur le choix des noms de ces nouvelles communes.

En 1790, la révolution jacobine a donné des noms parfois farfelus aux départements nouvellement créés. Sans parler des débaptisations de communes sur des prétextes anti-religieux (tous les Saint- devaient disparaître). Depuis 2016, c’est la foire à la saucisse partout en France quand il s’agit de rebaptiser un regroupement de 2, 10 ou 30 communes !

Les mots-valises sur le podium

Sur le podium du grand concours des monstruosités on trouve notamment « Rives-sur-Seine » en Normandie (regroupement de  Caudebec-en-Caux, Saint-Wandrille-Rançon et Villequier), « Évellys » en Morbihan dont le nom est un mot-valise logomaniaque reprenant les dénominations de deux cours d’eau : l’Ével et l’Illys. Pour info, cette commune regroupe des communes aux noms pourtant hautement bretons : Naizin, Remungol et Moustoir-Remungol.

Mais la mode des mots-valises de rivières a fait des émules avec « Valserhône », “Bairon-et-ses-Environs » (!) dans les Ardennes et quantité d’autres. Le département est sûrement un département de poète amateurs car il existe désormais « Chéméry-Chéhéry ». Dans le Calvados, on a désormais le mignon « Belle Vie en Auge » (jeu de mot avec la Vie qui traverse la commune).

Nom de centre commercial

Au firmament des noms bien cons remarquons aussi « Val-Mont » en Côte d’Or fusionnant une commune en montagne et une commune en plaine, « Beaussais-sur-Mer » dans les Côtes d’Armor, sachant que Beaussais est le nom d’une baie, « Les Premiers Sapins » dans le Doubs, « Plateaux-des-Petites-Roches » dans l’Isère (on imagine le nom des habitants), « Villages du Lac de Paladru » (le prix de la non-imagination), « Villeneuve en Retz » (parce que c’est une « ville neuve dans le Pays de Retz ») en Loire-Atlantique, « Terranjou » dans l’Anjou, « Terre-et-Marais » dans la Manche et le plus inventif « Cherré-Au » en Sarthe, regroupement de Cher et de Cherreau (!). Notons aussi « Plaine-et-Vallées » dans les Deux-Sèvres, « Hypercourt » dans la Somme (fusion de Hyencourt-le-Grand, Pertain et Bersaucourt) sans oublier le magnifique « Capavenir-Vosges » et son nom de centre commercial pourri qui est redevenu « Thaon-les-Vosges » suite à un référendum organisé en novembre tellement les habitants en avaient honte.

Tous ces noms idiots participent de l’acculturation des habitants qui ne savent même plus d’où vient le nom de leur commune ou même la dénomination de leur hameau quand ils n’ont pas le bonheur de connaître la langue locale. Sans parler des noms de communes faisant référence à des saints qui ont une fâcheuse tendance à se voir déchristianniser dans les trouvailles des conseils municipaux…

Heureusement certains conseils municipaux ont eu la présence d’esprit d’insuffler un peu de patrimoine dans le nom de leur commune nouvelle, tel « Maen-Roche » en Ille-et-Vilaine, commune parsemée des carrières de granit s’il en est (Maen : pierre en breton et Roche : pierre en gallo), « Treis-Sants-en-Ouche » (« Trois Saints » en langue normande pour les communes de Saint-Aubin-le-Vertueux, Saint-Clair-d’Arcey et Saint-Quentin-des-Isles) dans le pays d’Ouche (Eure) ainsi que « Illtal » dans le Haut-Rhin (« Vallée de l’Ill » en alémanique, la langue locale).

Crédit photo : site internet de Terranjou

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

6 réponses à “Communes nouvelles : la foire aux noms crétins”

  1. Bohanne dit :

    Ils font ça pour l’argent, mais c’est un appauvrissement considérable, quand tu chercher une maison à Saint Pierre de Plesguen et que sur l’annonce c’est écrit Mesnil Roch, tu sais pas dans quelle ville se trouve la maison…. et puis ces noms d’écolos en quête de transandence par la nature, et qui tronçonnent nos racines chrétiennes en supprimant des noms de villes riche de sens non seulement dans cette vie mais qui raisonnent dans l’éternité.

  2. rochereau dit :

    Et en Vendée, ces lieux on ne peut plus historiques “Chambretaud” et “La Verrie” sont devenus “Chanverrie”! Ils n’ont même pas conservé le M de Chambretaud pour un petit rappel du nom originel. Désastreux…

  3. JP VARESE dit :

    Hé oui, la commune de Martigné-Briand est devenue “Terranjou”. Kezaco?

  4. Patrick Yves GIRARD dit :

    A ma connaissance la commune de Saint Brice en Coglès où nous sommes passés dans le cadre du Tro-Breizh fait partie de la nouvelle entité nommée Maen-Roch et non Roche, Ro’h étant le correspondant breton de roche.
    Quant à masquer le nom d’une paroisse primitive tel que Ploubalay Balay étant le nom du Saint référent aussi présent à Lanvallay et que l’on retrouve comme patronyme sur la région du Penthièvre pour le remplacer par le nom d’une baie qualifiée de “sur mer”, Beaussais sur mer, il fallait vraiment être inculte et ignare.

  5. ROUSSEL Nadine dit :

    à revérifier mais « abscon » donne « absconse » au féminin et non « abscone »

  6. Eno dit :

    Crétins les noms, mais aussi les élus et leurs électeurs…

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Clisson, Local, NANTES

Loire-Atlantique : Le conseil d’Etat entérine le nom “Divatte-sur-Loire” pour la fusion “La Chapelle-Basse-Mer – Barbechat”

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky