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Scolarisation des lycéens en Bretagne : disparités territoriales et montée en puissance de l’apprentissage

L’Insee a publié en septembre 2024 une analyse sur la scolarisation des lycéens en Bretagne administrative, c’est-à-dire sans compter la Loire-Atlantique. Ce rapport met en lumière les chiffres clés de la rentrée 2023, ainsi que les évolutions et disparités régionales concernant l’enseignement général, technologique et professionnel. Cette étude se concentre sur les 238 lycées de la région qui accueillent un peu plus de 119 000 élèves.

Des effectifs en légère baisse depuis 2018

La tendance à la diminution des effectifs lycéens se poursuit en Bretagne. Depuis 2018, le nombre d’élèves diminue en moyenne de 500 lycéens par an, soit une baisse annuelle de 0,4 %. Cette tendance est plus marquée dans les zones moins urbanisées, notamment en Centre-Bretagne, où les effectifs scolaires se réduisent plus rapidement. Cette baisse s’explique en partie par l’essor de l’apprentissage, qui attire de plus en plus de jeunes en quête de formations professionnalisantes.

Le secteur public a perdu environ 2 300 élèves depuis 2018, alors que le secteur privé a su maintenir ses effectifs à un niveau stable, notamment grâce à une légère augmentation des élèves dans les voies générale et technologique. Le développement de l’apprentissage a contribué à cette baisse des effectifs dans les lycées traditionnels, le nombre d’apprentis ayant progressé d’un tiers entre 2018 et 2022 en Bretagne.

Une répartition inégale des lycéens sur le territoire

Les disparités géographiques sont significatives. Près de deux tiers des lycéens bretons se concentrent dans sept des vingt-trois aires « Parcours » de la région, qui correspondent aux grandes villes de Rennes, Brest, Quimper, Lorient, Vannes, Saint-Malo et Saint-Brieuc. En revanche, les zones rurales, en particulier celles du Centre-Bretagne, scolarisent beaucoup moins d’élèves, et ces derniers se tournent majoritairement vers la voie professionnelle.

À Rennes, par exemple, environ 22 000 élèves sont scolarisés, tandis que des zones comme Carhaix-Plouguer ne comptent qu’environ 3 000 élèves. Cette inégalité reflète les différences d’attractivité et d’accès aux infrastructures éducatives sur le territoire breton.

La voie professionnelle majoritaire en Centre-Bretagne

L’enseignement professionnel joue un rôle important dans certaines zones. Près de la moitié des élèves de l’aire de Carhaix-Plouguer (46,5 %) sont inscrits dans un cursus professionnel, contre seulement 23 % à Rennes. Cette proportion est également élevée dans d’autres zones rurales comme Loudéac-Pontivy, Redon ou Guingamp.

Les lycées professionnels, qui forment les jeunes à des métiers spécifiques, attirent davantage dans les territoires ruraux où les options d’emplois locaux sont souvent en lien avec des secteurs comme l’agriculture ou l’industrie. En revanche, dans les aires plus urbanisées, l’enseignement général et technologique reste dominant.

Le poids important du secteur privé

La Bretagne administrative se distingue par une proportion élevée de lycéens scolarisés dans des établissements privés sous contrat, avec près de 45 % des effectifs totaux. Cette proportion est nettement supérieure à la moyenne nationale (33,6 %). Le secteur privé est particulièrement bien représenté dans les lycées agricoles, où plus de 80 % des élèves sont scolarisés dans des établissements privés.

Dans certaines zones comme Landivisiau ou Vannes, le secteur privé est même majoritaire, scolarisant plus de la moitié des élèves. Cette particularité bretonne est le fruit d’une longue tradition d’enseignement privé dans la région, notamment dans les petites communes rurales.

L’évolution de l’apprentissage en Bretagne

Entre 2018 et 2022, le nombre d’apprentis a augmenté de 33 %, passant de 8 900 à 11 800 jeunes. Cette hausse concerne particulièrement les jeunes de 15 ans, dont les effectifs ont presque doublé. L’apprentissage est particulièrement développé dans des zones peu peuplées comme Redon, Carhaix-Plouguer et Ploërmel, où il constitue une alternative à la scolarisation en lycée.

Cette évolution reflète les efforts des politiques publiques pour promouvoir l’apprentissage comme voie d’insertion professionnelle, en particulier dans des secteurs à fort besoin de main-d’œuvre qualifiée.

Des lycéens souvent éloignés de leur établissement

Près de 20 000 lycéens bretons, soit 19 % des élèves, habitent à plus de 20 kilomètres de leur établissement scolaire. Ce phénomène touche particulièrement les communes du Centre-Bretagne et les zones rurales éloignées des grandes villes. Parmi les 1 204 communes bretonnes, 277 envoient plus de la moitié de leurs lycéens à des établissements situés à plus de 20 kilomètres.

Cela conduit de nombreux élèves à opter pour l’internat, surtout dans les lycées professionnels. Environ 26 % des élèves de la voie professionnelle sont internes, contre seulement 8 % dans les filières générales ou technologiques.

L’analyse de l’Insee montre que le paysage éducatif breton évolue lentement mais sûrement. Les disparités entre zones urbaines et rurales, la montée en puissance de l’apprentissage et l’importance du secteur privé marquent profondément le système scolaire de la région. Malgré une légère baisse des effectifs, la Bretagne maintient une offre éducative diversifiée, adaptée aux spécificités de son territoire, mais qui fait face à des défis en matière d’accessibilité et de répartition géographique.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Scolarisation des lycéens en Bretagne : disparités territoriales et montée en puissance de l’apprentissage”

  1. fifi dit :

    PAS LU MAIS LA FORMATION est le forgeron de l’ascenseur social
    amities

  2. Raymond Neveu dit :

    On ne peut que reconnaître la justesse de de la remarque de la citoyenne fifi, combien d’enfants n’ont-ils pas eu la chance de croiser la route d’un abbé comme Millet le peintre de l’Angélus au début petit pâtre à Omonville repéré pour son intelligence par un vrai prêtre de Cherbourg qui lui apprendra à lire, écrire, épeler et ensuite il connaîtra Boas et Jakin. Mais il en va de même avec les hussards noirs de la République (ar Ripiblik)…Ah j’oubliais l’abbé Meslier aussi dans les Ardennes, que Voltaire appréciait beaucoup!

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