Les Catacombes de Paris, impressionnant ossuaire souterrain abritant les restes de millions de Parisiens des Xᵉ au XVIIIᵉ siècles, font actuellement l’objet d’un programme de restauration ambitieux visant à conserver ce patrimoine unique et fragile. À 20 mètres sous la capitale, ces galeries attirent chaque année quelque 600 000 visiteurs, fascinés par l’histoire de ce lieu et par la diversité des ossements qu’il conserve. Depuis 2023, un programme triennal, soutenu par la Fondation Roc Eclerc, est en cours pour restaurer et renforcer les murs d’ossements, aussi appelés « hagues », et assurer la pérennité de ce site historique.
Un projet de restauration pour les murs des capucins Saint-Honoré
Après le succès du remontage de la hague dite « des Martyrs de Septembre » en 2023, la restauration des murs d’ossements des capucins Saint-Honoré a été entamée à l’automne 2024. Ces deux hagues, longues d’environ 10 mètres, regroupent les ossements des religieux de l’église et du cloître des capucins de la rue Saint-Honoré, déplacés aux Catacombes en 1804. L’église et le couvent des capucins, installés près de la place Vendôme au début du XVIIᵉ siècle, furent démolis sous la Révolution française, marquant la fin d’une ère pour ces lieux de recueillement.
La restauration des Catacombes est réalisée avec une rigueur scientifique, s’inspirant des méthodes traditionnelles des carrières parisiennes. En effet, la technique de montage des murs d’ossements reprend les principes de l’édification des murs en pierres sèches, une méthode déjà utilisée dans les carrières d’où proviennent les matériaux ayant servi à bâtir Paris. Ce chantier de restauration, supervisé par Clotilde Proust, conservatrice spécialisée, et une équipe de maçons et manutentionnaires experts, est réalisé sous les yeux des visiteurs, rappelant la fragilité et l’importance de préserver cette matière osseuse unique.
L’observation de cette restauration en direct constitue une expérience éducative et enrichissante pour le public, sensibilisé ainsi à la vulnérabilité des ossements et aux soins minutieux qu’exige leur conservation. Ce projet n’est qu’une étape, car en 2025, une phase plus ambitieuse de restauration est prévue, accompagnée d’une modernisation des installations techniques et d’une scénographie revisitée pour améliorer l’expérience de visite.
Les Catacombes de Paris : un patrimoine unique et fascinant
Les Catacombes s’étendent sur 11 000 m² de galeries, avec un parcours souterrain de 1,5 km qui plonge les visiteurs au cœur de l’histoire parisienne. Limitée à 200 personnes en simultané pour préserver les lieux, cette visite permet de découvrir bien plus qu’un simple ossuaire. Les Catacombes racontent l’histoire de Paris à travers ses carrières souterraines, autrefois refuges de contrebandiers et de cataphiles, et témoignent de l’évolution des pratiques funéraires.
Chaque mur d’ossements retrace des moments clés de l’histoire, notamment celle de la Révolution française, lors de laquelle des figures emblématiques comme Robespierre et Danton y trouvèrent temporairement refuge dans la mort. Le lieu se présente également comme un « temple de l’égalité », rassemblant sans distinction des anonymes et des personnalités illustres, telles que Molière, La Fontaine ou encore Lavoisier.
Ce programme de restauration est vital pour la préservation des Catacombes, qui, malgré leur solidité apparente, nécessitent une attention constante en raison de la fragilité de la matière osseuse et des conditions géologiques particulières. Avec le soutien de la Fondation Roc Eclerc et d’une équipe pluridisciplinaire, ce projet garantit que ces murs d’ossements continueront de témoigner de l’histoire et de la mémoire parisienne pour les générations futures.
En visitant les Catacombes, le public découvre non seulement une part cachée de la capitale française, mais aussi les défis auxquels les conservateurs et les restaurateurs font face pour préserver ce patrimoine unique. Ce programme de restauration offre un nouvel élan à ce site emblématique et contribue à prolonger la vie de cet ossuaire, tout en enrichissant l’expérience des visiteurs à travers une plongée captivante dans l’histoire de Paris.
Illustration : DR
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5 réponses à “Restauration des Catacombes de Paris : Une opération de conservation pour préserver le plus grand ossuaire du monde”
Il faudrait également interdire toutes nouvelles construction au dessus sur la totalité du XIV arrondissement de paris.
En effet c’est sous cette arrondissement que ce trouve les anciennes carrières qui ont permis de construire au-dessus dont fait parti l’Ossuaire , les galeries qui reste permettent une ventilation et un asséchement du sous sol qui est constituer de calcaire , pour rappel le calcaire est sensible a l’action de l’eau (la nappe phréatique ce trouve a peux prêt a la même profondeur) , en comblant les salles et galeries qui reste on change totalement le système de ventilation et de ce fait permet a l’eau de reprendre sont travaille de destruction. L’IGC (l’Inspection Général des Carrières) surveille en permanence les lieux ou de temps en temps elle constate des ciels (plafonds) qui ce sont effondré sous l’action de l’humidité et du poids du dessus dans les parties ou elle a accès , pour les parties déjà comblé pour permettre la construction de nouveaux immeuble en béton ,il ni y a plus aucunes possibilités de contrôle et de ce faite on ne peux pas savoir si cela c’est fragiliser ou pas.
Le jour ou il y aura un effondrement cela aura de terrible répercussion en surface ou des immeubles ce retrouveront a 20m sous terre et les vibrations pourraient mettre en péril l’Ossuaire ou repose tant de Parisiens.
Que de fôt !
D’accord avec Poulbot sur la fragilité technique de ces carrières et galeries sensibles à l’eau et aux travaux réalisés en surface.
Puisqu’on en est à parler bâtiment, je me risque à émettre une blague vaseuse de la profession:
« Il me semble reconnaître en haut à droite le crane auguste de mon arrière-arrière grand-père ».
Je le écris come je le panse et rapide-ment , j’a pa la bac pluch 8
Et pi on é pa là pour feir de la prause.
Étant ancien Cataphile j’ai pus admirer les anciennes carrières et y parcourir les centaines de kilomètres de galeries et salles ,sauf l’ossuaire qui est physiquement séparer du reste des carrières du fait que les galeries qui y même sont bouchés.
Pour rappel les carrières sous paris sont interdite a toutes visites, un service de police y veille avec verbalisation et tribunal a la sortie.