Le budget 2025 proposé par le gouvernement de Michel Barnier marque un tournant drastique, dans un contexte où la dette publique atteint des niveaux inédits et où les efforts demandés sont de plus en plus lourds pour les Français. Avec un objectif de 60 milliards d’euros d’économies, le plan budgétaire s’articule principalement autour de hausses d’impôts ciblées, de réductions des dépenses publiques et d’efforts imposés aux entreprises. Pourtant, ce plan suscite de vives critiques, notamment pour son impact sur le pouvoir d’achat des ménages et pour la pression accrue sur les entreprises, dans un contexte économique déjà tendu.
Hausse des impôts : un fardeau inégalement réparti
Pour combler une partie du déficit, le gouvernement prévoit des hausses d’impôts totalisant près de 20 milliards d’euros. Parmi les plus controversées, la « contribution exceptionnelle » imposée aux plus fortunés et aux entreprises les plus rentables pourrait rapporter 8 milliards d’euros dès 2025. Ce sont les grandes entreprises générant un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros qui supporteront la majeure partie de cet effort, ce qui soulève des questions sur l’équité de cette contribution. Dans le même temps, une augmentation de la taxe sur les billets d’avion et des taxes sur l’électricité risque de pénaliser les particuliers, notamment les foyers à faibles revenus, déjà affectés par la hausse des prix de l’énergie.
L’État cherche des fonds supplémentaires sans imposer une hausse générale de l’impôt sur le revenu, mais cette stratégie a ses limites. En ciblant des secteurs spécifiques, le gouvernement espère limiter l’impact sur les ménages les plus modestes, mais certains experts estiment que ces hausses risquent de se répercuter indirectement sur les consommateurs, notamment en augmentant le coût des services et des biens essentiels.
Des coupes budgétaires sévères qui impactent les services publics
Les réductions de dépenses prévues sont également massives, avec une coupe de 41,3 milliards d’euros touchant principalement les services publics. La politique de l’emploi, pourtant essentielle dans un contexte où la précarité augmente, verra son budget réduit de 2,1 milliards d’euros. De même, le budget de l’assurance maladie devrait diminuer de 3,8 milliards, une mesure qui pourrait affaiblir le système de santé déjà sous pression.
Les économies prévues dans le domaine social incluent le report de l’indexation des retraites, une décision qui rapportera environ 3,6 milliards d’euros, mais qui ne manquera pas de pénaliser les retraités, particulièrement dans un contexte inflationniste. Ce report est vu par certains comme une mesure d’austérité déguisée qui fragilise davantage les classes moyennes et basses. De plus, la réduction des aides écologiques de 1,9 milliard et la baisse des subventions pour la rénovation énergétique, avec un milliard en moins pour le dispositif MaPrimeRenov’, semblent aller à contre-courant des engagements écologiques de la France.
Des sacrifices exigés des entreprises : une compétitivité en danger
Le gouvernement a aussi choisi de mettre les entreprises à contribution, notamment avec une surtaxe temporaire sur les bénéfices des 300 plus grandes sociétés. Cette mesure devrait rapporter 8 milliards d’euros en 2025, mais elle pourrait également affecter la compétitivité des entreprises françaises, dans un contexte où l’inflation et les coûts de production augmentent déjà rapidement.
La révision des allègements de cotisations patronales devrait rapporter 5 milliards d’euros supplémentaires, mais elle suscite des inquiétudes dans le monde des affaires. Les allègements de charges sont souvent vus comme un levier pour stimuler l’emploi et l’investissement. En revenant sur ces aides, le gouvernement risque de décourager les entreprises d’embaucher ou de développer leurs activités en France.
Un budget sous le signe de la rigueur, mais est-il viable ?
Avec ce budget, Michel Barnier et son gouvernement semblent opter pour une rigueur budgétaire qui, bien que nécessaire selon eux, pourrait avoir des conséquences sociales et économiques importantes. Les réductions dans les dépenses publiques, combinées à des hausses d’impôts ciblées, dessinent une politique qui privilégie la réduction du déficit au détriment du soutien à la croissance et à l’emploi. Ce choix de l’austérité rappelle les politiques mises en œuvre dans d’autres pays européens au début des années 2010, qui avaient engendré une stagnation économique et une forte contestation sociale.
Même les journalistes de BFM TV semblent ne plus avoir de mot…
L’Etat républicain va en réalité inciter les entreprises ou bien à ne plus embaucher, encore moins à augmenter les salaires, et éventuellement à frauder pour se défaire des tentacules de la pieuvre. Chapeau. https://t.co/sniBXEltzv
— Breizh-Info (@Breizh_Info) October 10, 2024
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3 réponses à “Budget 2025. Que retenir des annonces de Michel Barnier ?”
merci a macron et a toute sa clique de bons a rien
Aucun commentateur ne relève que mettre la main à la poche devrait commencer par élus et ministères
Pour réduire leurs émoluments qu’ils s’étaient par ailleurs généreusement augmentés il y a peu
Salaire d’un député : 7493.30 € mensuel (sans les frais) x 577 x 12 = 51 883 609.20 € par an rien que pour cette bande de guignols qui ne sert pas à grand chose car le pouvoir législatif lui échappe et est confisqué par Bruxelles. Idem pour le palais du Luxembourg : 7 100.15 € + IRFM 6 109,89 € mensuel soit 13 210.04 € x 348 x 12 = 55 165 127.04 € par an pour les sénateurs. Au total les deux chambres de nos « représentants » nous coute 107 048 736.24 € (sauf erreur) et bien entendu sans les frais de fonctionnement de ces deux institutions, l’entretient, les logements et véhicules de fonctions et tout le tralala. Si leur efficacité était notable on pourrait se dire que c’est le prix à payer, mais vu dans la merde où ils nous ont foutu je trouve l’addition salée !