La Rabine a vibré. A hurlé. A espéré. Puis s’est tue, brutalement, sur un drop aussi précis que cruel. Celui d’Antoine Hastoy, à la 80e minute, est venu doucher les espoirs d’un RC Vannes qui méritait mieux qu’une défaite (29-30) au terme d’un match sans doute parmi les plus aboutis de sa saison.
Et pourtant, que retenir sinon la fierté ? Celle d’un groupe breton qui a regardé dans les yeux l’un des cadors du championnat, double champion d’Europe, et qui a failli l’abattre sur sa pelouse. Le public, lui, ne s’y est pas trompé. La Rabine a offert une ovation à ses joueurs, malgré l’issue cruelle, malgré ce point qui manque.
Une prestation majuscule, un Varney XXL
La performance de Stephen Varney mérite d’être soulignée. Le demi de mêlée gallois a été l’un des grands hommes de ce combat épique, alternant avec une justesse chirurgicale, accélérant les ballons au bon moment, mettant son équipe dans le bon sens à chaque lancement de jeu. Sa complémentarité avec Maxime Lafage, impeccable au pied et lucide dans la gestion, a été l’un des grands motifs d’espoir pour Vannes.
Face à une armada rochelaise venue quasiment au complet, les Bretons ont su renverser un début de match catastrophique – deux essais encaissés dans les dix premières minutes – pour reprendre le contrôle par leur engagement, leur solidarité et la précision de leur jeu au sol. Théo Béziat, pour sa 100e sous les couleurs vannetaises, a montré la voie avec un essai d’avants plein d’abnégation.
Le mano a mano a ensuite été haletant : égalité à l’heure de jeu (22-22), essai rochelais (22-27), réponse héroïque de Moukoro à la 79e (29-27). Il restait une minute à tenir. Une seule. Mais c’est là que tout a basculé. Coup d’envoi capté, possession rochelaise, ballon avancé de quelques mètres. Hastoy, à quarante mètres des perches, tente le drop. Silencieuse, la Rabine regarde le ballon retomber. Il passe. 29-30. Rideau.
Le maintien est encore possible
Malgré la détresse, Vannes repart de ce match avec le bonus défensif et surtout, avec la tête haute. L’USAP, en s’imposant contre Paris, a pris cinq longueurs d’avance, mais rien n’est encore joué. Trois matchs restent à disputer : un déplacement à Bayonne, invaincu chez lui cette saison, la réception de Pau, et un final à Bordeaux. Tout est possible pour une équipe qui affiche, plus que jamais, un état d’esprit admirable.
La fiche technique
Arbitre : M. Luc Ramos.
Les points. Vannes : 2 essais de Théo Béziat (23’) et Thomas Moukoro (77’) ; 2 transformations de Lafage (24’, 78’); 5 pénalités de Lafage (14’, 34’, 40’, 44’, 52’). La Rochelle : 4 essais de Leyds (2’), Boudehent (9’), Lespiaucq (63’), Favre, 71’) : 2 transformations d’Hastoy (3’, 64’) ; 1 pénalités de Hastoy (45’) ; 1 drop de Hastoy (81’).
Cartons jaunes. Vannes : Saili (1’). La Rochelle : Kerr-Barlow (57’).
RC VANNES : 15. Surano – 14. Porch, 13. Taccola (Saili, 73’), 12. Saili (Boudehent, 50’), 11. Camou – 10. Lafage (o), 9. Varney (m) – 7. Gorrissen (cap.), 8. Kalamafoni (Edwards, 64’), 6. Edwards (Augry, 50’, Kalamafoni, 76’) – 5. Metz (Bresler, 62’), 4. Marks (Mézou, 50’) – 3. Medrano (Kité, 48’), 2. Béziat (Blanchard, 48’), 1. Vunipola (Moukoro, 48’).
Non entrés en jeu : Debaës.
Entraîneur principal : Jean-Noël Spitzer.
STADE ROCHELAIS : 15. Leyds ; 14. Nowell (Bosmorin, 73’), 13. Seuteni (Danty, 52’), 12. Favre, 11. Bosmorin (Berjon, 62’) ; 10. Hastoy (Danty, 3’ ; Hastoy, 17’), 9. Kerr-Barlow ; 7. Pa. Boudehent, 8. Alldritt (Haddad, 66’), 6. Cancoriet (Jégou, 46’) ; 5. Skelton, 4. Lavault (Botia, 46’) ; 3. Atonio (Kuntelia, 54’), 2. Sutidze (Lespiaucq-Brettes, 52’), 1. Wardi (Paiva, 25’).
Entraîneur principal : Ronan O’Gara.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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