La Meute : le livre choc sur l’horreur LFI (2-la cour et l’aveuglement)

Pour ses lecteurs, Breizh-Info a lu le livre « La Meute » des journalistes de Libération et du Monde Charlotte Belaïch et Olivier Pérou consacré à Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise. Thème après thème, cet ouvrage mérite d’être décortiqué tant le système LFI est effrayant et préfigure, si le mouvement prend le pouvoir un jour, une catastrophe pour la France.

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A LFI, il n’y a pas de remise en cause possible. Car il n’y a pas de démocratie interne. « Mouvement gazeux » selon les mots de son créateur Jean-Luc Mélenchon, LFI est géré depuis un smartphone via des applications internes et des boucles Telegram. De ce fait, le pouvoir réel appartient à un petit nombre d’initiés gravitant autour du Maître. Les militants apprennent « la Ligne à tenir » par messages. Parfois, ils demandent à l’organisation qu’elle doit être leur pensée puisqu’ils ne peuvent plus réfléchir par eux-mêmes. Même sur les sujets les plus anodins. Seule compte la « Ligne officielle de LFI ».

Car LFI, en plus d’être une religion, est une cour. Une cour tremblant devant les colères du Maître. « Parfois je me dis qu’on peut nous comparer à une secte, sourit désespérément un parlementaire insoumis. Tout est en fonction de Jean-Luc. Il arrive à faire que les gens deviennent fous. Normalement, tu n’autorises personne à te traiter comme Jean-Luc te traite. Même ta mère ou ton père ne peuvent pas te faire ça, te faire ramper comme ça. Y compris moi. » (p°41) et le Maître à penser doit avant tout être traité comme un maître, avec ses exigences et ses caprices (p°42) : « En juillet 2023, Jean-Luc Mélenchon se rend au Parlement Européen, à Bruxelles, pour un sommet avec les pays latino-américains. « C’est là que je me suis dit que c’était vraiment le gourou qui venait. » se souvient un collaborateur. Autour de l’Insoumis, son équipe s’affaire, au garde à vous, sans cesse tendue par la peur de faire une erreur. Il ne faut rien oublier : déposer le petit paquet de fraises Tagada dans sa loge, organiser le déroulé de la journée pour lui permettre de faire une sieste, tenir les curieux à l’écart, et quand il faut lui annoncer un changement qui pourrait l’irriter, tout le monde se défile » (…) A 74 ans, l’Insoumis en chef vit désormais entouré d’une cour, assisté dans la moindre tâche de son quotidien. C’est quelqu’un qui n’est pas dans la réalité (…) à part les militants et les cadres, il ne voit personne »

Cet isolement d’apparatchik lui a petit à petit fait perdre le sens du réel. Ainsi, à chaque élection, il est toujours « presque élu ». « Il manquait X voix et c’était bon » clame-t-il. Et le militant insoumis de base doit y croire ! Car à LFI toute critique sur la stratégie ou le positionnement politique est inimaginable : « Ce sont des clones », se désole Luce Troadec (p°145) (…) « au bout de deux ans enfermés à l’Assemblée, ils ne se rendent pas compte de ce qui se passe à l’extérieur. Ils se montent la tête, ils ont l’impression que le pays est au bord de la Révolution. » Ils ont aussi le sentiment d’être des victimes, lâchés par le reste de la gauche, persécutés alors qu’ils détiennent une vérité à laquelle les autres n’ont pas accès ». Une histoire de foi. Des croyants. « Ils sont comme lobotomisés, c’est le mot ».

D’où les innombrables trolls LFI qui peuplent les réseaux sociaux et qui croient dur comme fer que la France est un pays où les immigrés se font égorger dans les rues, immanquablement « attaqués par des nervis d’extrême-droite », où les musulmans sont « persécutés ». Terrible phénomène de bulle, d’enfermement mental typique de la gauche.

Et ce n’est pas « la base » qui pourra les contredire. Véritables groupies, les militants insoumis n’attendent qu’une petite attention de Mélenchon. Et si celle-ci arrive « tu as l’impression d’être l’élu » abonde Stéphane Pocrain, militant écologiste qui l’a connu jeune, dans l’Essonne » (p°136). La cour surveille tous les éventuels dissidents. Et puis, selon le mot d’ordre léniniste, « le parti se renforce en s’épurant », d’où des purges internes régulières. La peur de la dissidence est telle qu’à l’époque du Parti de Gauche (le parti mélenchoniste pré-LFI) « il s’inquiétait de compter près de 15 000 adhérents » au sein du PG après l’élection présidentielle de 2012. « Il charge alors ses lieutenants dont François Delapierre, de diviser par deux le nombre de partisans. » (p°76) Car autour de lui ne doit rester que les purs, ceux à la foi inébranlable et à la fidélité entière au Maître.

Animal solitaire, Jean-Luc Mélenchon ne compte aucun véritable ami. Le lieutenant François Delapierre est mort, d’autres se sont éloignés, autour de lui ne subsiste que des jeunes, « qui lui doivent tout ». Les pionniers de la sortie du PS et de la fondation du Parti de Gauche sont tous partis ou ont été épurés. Reste la cour. La Meute. Les jeunes sans culture politique, sans profondeur. Entièrement dévoués. Entièrement construits par Mélenchon Jean-Luc. Comme la génération Brejnev avec Staline. Et ces jeunes sont d’un niveau intellectuel et politique bien moindre que la génération précédente, comme tout un chacun peut le constater tous les jours à l’Assemblée, dans la rue ou sur les réseaux sociaux…

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