Et si le peloton du Tour de France 2030 accueillait une équipe entièrement financée par les petites entreprises françaises ? C’est le défi audacieux relevé par six entrepreneurs passionnés de cyclisme, qui ont lancé en 2024 le projet « Ma Petite Entreprise ». Une aventure collective, sportive et entrepreneuriale qui bouscule les codes du sponsoring dans le sport professionnel.
Une ruche d’entrepreneurs à l’assaut du peloton
Face à un cyclisme professionnel dominé par les multinationales et les géants de l’agroalimentaire ou de la finance, « Ma Petite Entreprise » veut porter haut les couleurs des TPE et PME françaises, piliers discrets mais essentiels de l’économie nationale.
Le principe est simple mais ambitieux : constituer une équipe cycliste professionnelle masculine et féminine, dont le financement reposerait uniquement sur la contribution de milliers de petites entreprises. L’objectif affiché est clair : participer au Tour de France à l’horizon 2030, un Everest dans le monde du vélo.
Un modèle économique inédit
Au lieu de chercher des millions auprès de quelques sponsors, les fondateurs du projet – parmi lesquels Emeric Ducruet, Simon Sabre, Michaël Amand ou encore Rémy Halgand – misent sur le financement participatif à grande échelle. Le ticket d’entrée pour devenir sponsor ? 750 à 1500 euros par an, une somme accessible à bon nombre de structures locales ou artisanales.
À ce jour, plus de 200 PME ont déjà rejoint l’aventure, séduites par l’opportunité de gagner en visibilité dans un univers jusqu’ici réservé aux grandes marques. Mais il en faudra près de 3000 pour atteindre le budget estimé de 3 à 5 millions d’euros, nécessaire au lancement des deux équipes continentales en 2026.
Une équipe aux valeurs humaines et locales
« Ma Petite Entreprise » ne se contente pas de promettre de belles performances sportives. Le projet revendique une dimension sociale et environnementale forte. Le logo ? Une abeille cycliste, clin d’œil au financement prévu de ruches pour soutenir la biodiversité française.
Côté recrutement, l’équipe mise sur des coureurs et coureuses incarnant l’esprit entrepreneurial et la résilience. L’idée est de former une équipe qui ressemble à la France réelle, celle des artisans, des commerçants et des territoires.
Pas question de brûler les étapes. Les fondateurs visent d’abord le statut continental (équivalent à la 3e division) d’ici 2026, avant de gravir les échelons vers la Pro Team, puis la prestigieuse World Tour, sésame pour participer au Tour de France.
Dans les coulisses, l’équipe s’étoffe aussi de compétences solides : Vincent Lavenu, l’homme fort de la structure AG2R-La Mondiale, a rejoint l’aventure, apportant son expérience du plus haut niveau.
Une aventure collective et fédératrice
Au-delà de la performance, MPE veut devenir un catalyseur de liens. Les entreprises partenaires seront mises en réseau, invitées à des événements, à des courses, à participer à la dynamique du projet. Des clubs amateursbénéficieront du soutien logistique ou humain (bénévoles, salariés) de l’équipe. Et chaque sponsor, aussi modeste soit-il, verra son nom figurer sur le maillot des coureurs.
Un rêve de peloton porté par la France des ateliers, des exploitations agricoles, des petits bureaux et des entrepôts de campagne.
L’équipe « Ma Petite Entreprise » est en plein recrutement de sponsors et prépare ses premières courses tests. Avec sa communication soignée sur les réseaux sociaux, ses maillots aux couleurs simples et son projet porteur de sens, elle veut s’imposer comme le symbole d’un sport qui se réinvente par la base.
En 2025, dans une époque où tout semble dicté par les multinationales et les algorithmes, voir une équipe de cyclistes artisans, commerçants et chefs d’entreprises remonter les cols du Tour serait une fable moderne. Et peut-être, un retour à l’essence même du vélo : la passion, la sueur… et le courage.
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