Alors que l’attention médiatique se concentre sur d’autres conflits à travers le monde, un drame silencieux et pourtant d’une cruauté inouïe continue de se dérouler à huis clos dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Victimes collatérales d’une guerre multiforme, les chrétiens congolais sont aujourd’hui la cible d’exactions systématiques, dans une indifférence quasi générale. Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) tire la sonnette d’alarme.
Un pays riche devenu champ de ruines
« Je fais partie d’un des pays les plus riches de la planète et pourtant le peuple de mon pays fait partie des plus pauvres du monde », déclarait le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix en 2018. Cette déclaration résume avec force l’abîme dans lequel la RDC est plongée depuis des décennies. Riche en minerais rares et ressources naturelles, le pays est ravagé par une instabilité chronique et des violences qui n’épargnent ni les femmes, ni les enfants, ni les lieux de culte.
À l’Est, plus de 200 groupes armés sèment la terreur. Parmi eux, les ADF (Allied Democratic Forces), affiliés à l’État islamique, et le M23, soutenu par le Rwanda, figurent parmi les plus redoutés. Ces milices, qui exploitent les failles d’un État corrompu et impuissant, multiplient les massacres, les pillages, les viols et les déplacements forcés. Les racines de ce chaos remontent aux conflits régionaux des années 1990, exacerbés par les conséquences du génocide rwandais.
Ciblés parce que chrétiens
Depuis le début de l’année 2025, au moins 7 000 personnes ont été tuées et 700 000 déplacées. Plus glaçant encore : un enfant serait victime de violences sexuelles toutes les 30 minutes selon les ONG locales. Au cœur de cette tragédie, une dimension religieuse ignorée de nombreux observateurs : les chrétiens sont délibérément visés.
En février dernier, 70 fidèles ont été décapités par les ADF dans une église du Nord-Kivu. Ce massacre, loin d’être isolé, s’inscrit dans une campagne d’intimidation religieuse méthodique. Le Parlement européen a reconnu cette persécution dans une résolution votée le 3 avril 2025, réclamant des sanctions ciblées pour protéger la liberté de religion.
Le travail de terrain de l’ECLJ
Face à cette barbarie, l’ECLJ s’engage. L’organisation a invité en Europe Camille et Esther Ntoto, fondateurs de l’ONG Un Jour Nouveau, basée à Goma, pour témoigner de la réalité vécue sur place. Leur action combine éducation, développement local et accompagnement des femmes dans une région à bout de souffle.
Les témoignages collectés ont alimenté un rapport remis à la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les déplacés internes, avant sa mission officielle en RDC prévue fin mai. Le document décrit une situation dramatique : 7,3 millions de déplacés, une explosion des cas de violences sexuelles (plus de 10 000 en deux mois selon l’UNICEF), des exécutions de chrétiens, et une impunité quasi totale des auteurs.
L’ECLJ y formule aussi des recommandations pour intensifier l’aide humanitaire, sécuriser les lieux de culte et permettre des enquêtes internationales indépendantes.
Après avoir porté leur message aux États-Unis, les époux Ntoto poursuivent leur mobilisation en Europe. Du 14 au 16 mai, ils ont rencontré à Bruxelles plusieurs eurodéputés sensibles à la liberté religieuse, ainsi que des représentants du Service européen pour l’action extérieure.
Objectif : faire en sorte que la résolution du Parlement ne reste pas lettre morte. L’ECLJ souhaite que cette indignation formelle se transforme en initiatives concrètes : aide humanitaire, pression diplomatique sur le Rwanda, enquêtes pénales internationales contre les responsables de crimes de guerre.
« Le silence est l’arme des bourreaux », rappelle à juste titre Denis Mukwege. Il est temps que l’Europe, si prompte à dénoncer certaines oppressions, ouvre les yeux sur le martyre des chrétiens du Congo. Il est temps de cesser de détourner le regard et d’agir, avant que d’autres églises ne soient transformées en charniers.
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3 réponses à “RDC : le martyre oublié des chrétiens dans l’Est du Congo”
Ne pas oublier que macron embrasse kagamé sur la bouche tout comme il déroule le tapis rouge de l’elyssee au ‘président » syrien. Alors qui est derrière ces millions de morts ?
Tiens, Mathieu Kassovitz qui souhaite qu’on se mélange tous et qui pense que les français de souche sont en fin de vie pourrait nous démontrer comment ces barbares africains pourraient se mélanger à nos enfants ( surtout s’ils sont cathos ! ) et créer de nouveaux hommes universels….Pas un mot dans les médias de ces atrocités et encore moins chez les nantis de festival de Cannes qui choisit les victimes dignes de leur considération.
les chrétiens (mécréants) doivent être tués dit le coran, livre saint dicté par allah(dieu en français)