Le syndrome du chat parachutiste : un danger méconnu qui menace nos félins

À l’arrivée des beaux jours, fenêtres ouvertes et balcons deviennent des pièges invisibles pour nos compagnons à quatre pattes. Le « syndrome du chat parachutiste », bien que peu connu du grand public, est une réalité alarmante sur laquelle revient l’assurance pour animaux Agria : chaque année, des centaines de chats chutent accidentellement de balcons, toits ou fenêtres, souvent avec des conséquences graves.

Le syndrome du chat parachutiste – ou High-Rise Syndrome – désigne en médecine vétérinaire un ensemble de traumatismes subis par les chats après une chute de plusieurs mètres. Bien que fréquent, ce phénomène reste aujourd’hui ignoré par de nombreux propriétaires félins.

Pourquoi « parachute » ?

Lorsqu’un chat tombe, sa vitesse augmente progressivement jusqu’à atteindre un seuil où elle se stabilise (97 km/h environ). Une fois cette vitesse atteinte, il relâche ses muscles et écarte ses pattes, adoptant une posture qui freine sa chute, à la manière d’un parachute — une technique aussi observée chez les écureuils volants. Cette position caractéristique se déploie dès lors que l’animal fait une chute de plus de 7 mètres de hauteur.

Mais contrairement à une idée reçue, la capacité du chat à retomber sur ses pattes ne le protège pas des fractures, contusions internes ou lésions neurologiques.

Des chiffres qui interpellent

Une thèse de doctorat, soutenue à l’Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort fin 2019, présente une étude très approfondie du « syndrome du chat parachutiste », à partir de l’analyse des dossiers de 488 chats admis au Centre Hospitalier Universitaire d’Alfort

  • 88 % des chats survivent à leur chute, un taux porté à 90 % s’ils sont soignés dans les 48h.
  • 64,6 % des chats présentent des lésions thoraciques ; 12,1 % des lésions abdominales ; 10,5 % des lésions neurologiques.
  • Une fracture de la mâchoire est présente dans un tiers des cas.
  • La hauteur de chute la plus fréquente est celle du 4ème étage (un peu moins de 11 mètres)
  • 80 % des accidents surviennent au printemps ou en été.

La gravité des blessures dépend de la hauteur de la chute et de la surface d’impact. Paradoxalement, une plus grande hauteur peut parfois réduire la gravité des lésions, car le chat a le temps de se redresser et de se préparer à l’atterrissage.

Les causes : curiosité féline et environnement urbain

Les chats, par nature curieux et agiles, sont attirés par les hauteurs. Un oiseau qui passe, un insecte sur la rambarde, une fenêtre entrouverte : il n’en faut parfois pas plus pour provoquer une chute. Contrairement à un mythe tenace, les chats n’ont pas toujours le réflexe salvateur de se redresser à temps, surtout en cas de chute courte.

Ce phénomène touche principalement les jeunes chats urbains. En ville, ces chutes sont devenues fréquentes, surtout dans les appartements en étage élevé. La plupart des propriétaires ne mesurent pas le danger que représentent des fenêtres oscillo-battantes, des balcons ouverts ou des rebords non sécurisés.

Crédit photo : Pixabay (cc)
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2 réponses à “Le syndrome du chat parachutiste : un danger méconnu qui menace nos félins”

  1. Henri dit :

    « À l’arrivée des beaux jours, fenêtres ouvertes et balcons deviennent des pièges invisibles » Pfff Pourquoi les beaux jours ? Il y a aussi des gamins (mal élevés) qui s’amusent à jeter les chats (voire les chiens !) dans le vide. Ce sujet reste tabou.

  2. Bergeron dit :

    Cela nous est arrivé à Paris il y a 3 ans avec une jeune chatte de 3 mois: la fenêtre était ouverte, elle est montée sur l’appui de la fenêtre, puis sur la rambarde métallique elle même: un vrai numéro de cirque. Je croyais en effet qu’elle retomberait sur ses pattes. Certes, mais à quel prix:
    Patte cassée, dent cassée.
    Elle a survécu et a été opérée, avec des broches etc.
    Il faut dire que c’est une chatte berrichonne, maladroite mais dure au mal!
    Pas de séquelles si ce n’est qu’elle boitera toute sa vie
    FBe

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