À Hollywood, naguère fabrique à mythologies pour un monde avide d’épopées, l’on dirait aujourd’hui un hôpital des âmes hantées par la bien-pensance. La récente débâcle de la seconde saison de The Last of Us illustre jusqu’à la caricature le mal qui ronge l’industrie cinématographique américaine : la soumission zélée à l’idéologie dite «woke». La série, qui avait enivré le public par sa tension dramatique et son univers post-apocalyptique dans sa première saison, a vu son audience chuter de moitié, passant de 8,2 à 3,7 millions de téléspectateurs. Le public, semble-t-il, a fui non les infectés, mais les sermons.
Cette hémorragie s’explique moins par la lassitude que par une hostilité croissante envers un agenda idéologique devenu envahissant. Les spectateurs conservateurs d’outre-Atlantique, qui forment encore une partie substantielle du public, n’ont guère goûté la prédominance de scènes militantes au détriment de la trame initiale. La relation lesbienne entre Ellie et Dina, omniprésente et surlignée jusqu’à l’excès, est apparue comme une insertion forcée, une sorte de caution morale plutôt qu’un ressort narratif. L’essence tragique du récit s’en trouve diluée dans une soupe tiède de bienveillance obligée.
La série n’est pas la seule à sombrer dans les flots de l’inclusivité obligatoire. Les échecs de Lightyear, Wish, ou encore The Marvels, tous flops retentissants, démontrent une tendance : lorsque le message prévaut sur le récit, le spectateur s’évade. Il ne s’agit point ici de rejeter la diversité, mais de dénoncer la substitution du drame par la morale. Lorsque Blanche-Neige devient une fable sur l’émancipation féminine, amputée de son prince et peuplée de créatures CGI, ce n’est plus le conte que l’on trahit, mais le public même.
Le phénomène, abondamment commenté sur les réseaux, notamment par des observateurs comme @TheQuartering ou @EndWokeness, révèle un ras-le-bol que ni HBO ni Disney ne sauraient ignorer plus longtemps. L’argument du progrès social, invoqué pour justifier la marginalisation des héros masculins ou la relecture des classiques à l’aune des sensibilités modernes, masque souvent une paresse créative. L’intrigue devient secondaire, le casting un manifeste, et le spectateur une cible à éduquer.
Comme l’aurait dit Oswald Spengler, une civilisation qui renonce à sa grammaire esthétique au nom de l’inclusivité signe l’acte de décès de son imaginaire. Et le naufrage n’est pas seulement financier. Il est moral, spirituel, symbolique.
Dans cet empire de cellulose où tout vacille, l’on commence à percevoir les clameurs d’une révolte. Le slogan conservateur « Go Woke, Go Broke », naguère raillé, devient constat. Une génération lasse d’être sermonnée réclame à nouveau des héros, des tragédies, des épopées — non des tracts en images.
par Balbino Katz, Chroniqueur des vents et des marées
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Hollywood, naufrage sous bannière arc-en-ciel”
La loi du fric fera disparaitre la tendance woke dans le cinéma américain, pas chez nous malheureusement où il est largement subventionné et ce, malgré le désengagement partiel de canal+. On a pas fini de ce bouffer des navets à la sauce inclusive et immigrationniste. Pour ceux qui comme moi se sont tapé les 1h50 de Blanche neige 2025 (petites nièces oblige), on peut être quasi-unanimes à se demander si les studios Disney n’ont pas mis tout leur savoir faire pour bousiller le dessin animé de 1937. Casting raté, la méchante s’avère plus charismatique (et plus belle) que Blanche neige, image pourrie, nain affreux (grincheux ressemble à un psychopathe), chants insupportables, pourtant Rachel Zegler est plutôt bonne en la matière et puis une histoire improbable. Ce n’est bien sur que mon avis mais à la sortie de séance ma nièce de 16 ans c’est contenté d’un « bof ! » mais celle de 13 m’a dit « c’était merdique ! ».
Salutaire retour de bâton sur la G… des Wokes and Cie.