Rugby. Ces points loupés en route durant la saison et qui coûtent au RC Vannes sa place en Top14

Nous avions calculé en début de saison que pour que le RC Vannes se maintienne en Top 14, il aurait fallu entre 40 et 42 points. A trois points prêts, nous étions dans le vrai, puisque le Stade Français s’en sort 12ème avec 45 points. Au delà de la saison mémorable livrée par les joueurs du RC Vannes dans son ensemble, et de l’appui fidèle des supporteurs (guichets fermés toute la saison, gros déplacements dans la plupart des villes affrontées malgré la distance, y compris en Géorgie), il est aussi temps de voir là où les choses ont pêché.

Et quand on regarde en arrière, sur les 26 rencontres livrées par les joueurs du RC Vannes, il y a eu énormément de points laissés bêtement en route. Alors certains diront que c’est facile après coup, que nous ne sommes pas sur le terrain. Très bien. Est-il néanmoins permis, malgré la passion autour du RC Vannes, de voir aussi ce qui n’a pas été ? (Car une descente en Pro D2 avec toutes les incertitudes que cela entraine, n’est pas une « victoire » en fin de saison. Et même si la saison a été formidable d’un point de vue ambiance, et engouement, au final, sportivement, le RC Vannes termine dernier, donc moins bon que les 13 autres clubs devant, ou plutôt, moins malin). Tour d’horizon.

On ne revient pas sur la première journée, et la défaite 18-43 contre  le Stade Toulousain, pas de contestation possible. On revient par contre sur la défaite 34-31 à Paris, contre un Stade Français largement prenable. Durant ce match, 6 points n’ont pas été pris face aux poteaux. Il y a déjà eu 3 points oubliés en route sur cette rencontre.

Suit un victoire méritée (30-20) contre Lyon, puis une défaite (54-19) à Toulon, après avoir tenu la dragée haute 60 minutes…avoir eu la possibilité de passer devant à 21-19…et n’avoir pas pris les points, puis encaisser ensuite 5 essais.

Une défaite à domicile dans la foulée face au Racing (24-27), et trois nouveaux points laissés en route, mais pour le coup, ce sont les aléas d’un match. Idem (26-24) à Montpellier. Rien à dire à Clermont (55-33). Rien à dire non plus de la belle victoire contre Castres (34-28). On pourrait revenir sur la très mauvaise presation à Perpignan (32-13) mais la saison ne s’est pas jouée là.

Elle s’est jouée le 23 novembre 2024 à la mi temps d’un match contre l’UBB, où les joueurs menaient 29-0. Avant de perdre 29-37 et de finir à 0 points. On est au niveau d’une faute professionnelle, clairement. 4 points laissés en route. Au moins 1 pour les moins grincheux. Ce qui fait 3 (Stade Français) + 1 ou 4 (UBB) = 4 ou 7.

La victoire à la Rochelle aura racheté en partie cette faute (14-23). Puis vinrent deux défaites, à domicile contre Bayonne et sa défense imprenable (avec ce jour là une attaque bretonne stérile) 21-27 puis 48-24 à Pau.

Vint une nouvelle défaite à domicile, d’un point, face à Clermont (19-20) où là encore, les Bretons laissèrent clairement filer 3 points. Avant de l’emporter 33-28 face au Stade français puis au Racing (25-30). Suivirent une belle victoire contre Montpellier (37-24), une branlée à Toulouse (63-21), une défaite à Lyon (36-21) après un craquage sur 15 minutes.

Mais là où se joue la saison après le match au Stade Français et celui de l’UBB, c’est contre Perpignan, à domicile (20-20). Deux points laissés en route, du fait d’un manque de concentration dans les dernières minutes (essai d’Allan à la 80ème). On est à 6 ou 9 points déjà laissés en route à ce stade de la saison.

Défaite sans contestation à Castres 32-13, puis victoire solide contre Toulon (29-19) avant de perdre définitivement la saison par ce drop de La Rochelle dans les arrêts de jeu, suite là encore à une erreur défensive qui redonna le ballon à l’adversaire (29-30). 3 nouveaux points perdus en route, ce qui en fait 9 ou 12 selon que l’on soit grincheux ou pas.

Rien à dire, ou pas grand chose, sur les défaites ensuite à Bayonne (38-32), face à Pau (26-52) même si il semblait clairement manquer du jus sur ce match, ou contre l’UBB (59-28), une erreur d’arbitrage provoquant sans doute un retournement du match.

Mais au final, en enlevant les aléas extérieurs, ce sont bien 9 à 12 points qui ont été perdus, de façon totalement stupide, cette saison. Ce qui aurait porté à minima Vannes à 45 points, et devant le Stade Français puisque meilleur différence de buts particulières, et au mieux à 48 points, c’est à dire 12ème.

Ce ne sont pas des comptes d’apothicaire. Simplement des erreurs à retenir, pour ne pas les répéter en cas de remontée (mais même l’an prochain en Pro D2). Car jouer avec panache, avec courage, et avec toute une région derrière soi,avoir une attaque en feu, ne sert absolument à rien, si c’est pour finir dernier, et donc descendre. La Française, joueuse de tennis, Loïs Boisson, qui indiquait vouloir remporter Rolland Garros malgré son statut de qualifiée, était sans doute dans le vrai en terme de mentalité. Un sportif professionnel, et tous les joueurs du RC Vannes le concèderont ou le diront, c’est à dire payer pour exercer son métier, ne rentre pas sur un terrain pour faire du beau jeu. Mais pour gagner des rencontres, y compris en jouant mal…ou en prenant les trois points lorsqu’ils se présentent…ou encore, en restant concentré jusqu’au buzzer.

Si les joueurs du RC Vannes corrigent le tir dans les deux prochaines saisons, alors il n y a aucune raison de ne pas les voir se maintenir en Top 14 et même devenir un club redoutable dans le plus dur des championnats du monde.

Leurs supporteurs eux, seront toujours là, dans la défaite comme dans la victoire.

YV

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