Une récente étude américaine soulève une inquiétude grandissante chez les médecins : les cancers de l’appendice, longtemps considérés comme extrêmement rares, sont en forte augmentation, notamment chez les jeunes adultes. En particulier, les personnes nées dans les années 1980 – autrement dit les milléniaux aujourd’hui quadragénaires – présentent un risque jusqu’à quatre fois supérieur à celui des générations précédentes.
Une maladie discrète, mais en plein essor
L’appendice, ce petit organe rattaché au gros intestin et souvent considéré comme vestigial, fait l’objet d’un regain d’attention scientifique. D’après une étude publiée dans Annals of Internal Medicine, entre 1975 et 2019, les cas de cancers de l’appendice ont progressé en moyenne de 3,7 % par an aux États-Unis, un chiffre bien supérieur à la hausse annuelle observée pour d’autres cancers.
Si la maladie reste rare – environ 3 000 cas par an –, l’augmentation est préoccupante. Ce cancer touche désormais plus fréquemment des adultes de moins de 50 ans, et surtout les « vieux milléniaux », c’est-à-dire les personnes nées entre 1980 et 1985.
Un cancer difficile à diagnostiquer
L’un des problèmes majeurs du cancer de l’appendice est qu’il passe souvent inaperçu. Dans près de la moitié des cas, il n’est diagnostiqué qu’après que la maladie s’est propagée à d’autres organes. Ses symptômes sont souvent confondus avec ceux de troubles digestifs bénins : douleurs abdominales persistantes, ballonnements, douleurs pelviennes ou masses abdominales.
Le diagnostic est d’autant plus complexe que les examens standards, comme la coloscopie, ne permettent pas de détecter facilement les tumeurs de l’appendice. Dans de nombreux cas, le cancer n’est découvert qu’après une appendicectomie, souvent réalisée pour traiter une appendicite.
Une évolution générationnelle inquiétante
Les chercheurs soupçonnent l’existence d’un « effet de cohorte de naissance » : les générations nées dans les années 1980 et au-delà auraient été exposées, dans leur enfance ou leur adolescence, à des facteurs environnementaux ou comportementaux spécifiques augmentant leur risque de développer ce type de cancer.
Tous les types de tumeurs de l’appendice sont en hausse : les mucineuses, les non-mucineuses, et en particulier les tumeurs dites à cellules caliciformes, dont la fréquence a été multipliée par cinq chez les personnes nées en 1980 par rapport à celles nées en 1945.
Par ailleurs, des mutations génétiques ont été identifiées dans environ 10 % des cas, suggérant une possible composante héréditaire encore mal comprise.
Un défi pour la médecine moderne
Faute de protocole de dépistage, de nombreux malades sont diagnostiqués trop tard. À cela s’ajoute une tendance récente à traiter l’appendicite par antibiotiques plutôt que par chirurgie, ce qui pourrait retarder la découverte de tumeurs encore invisibles. « Les antibiotiques ne soignent pas une tumeur », alerte la chercheuse américaine Andreana Holowatyj, en pointe sur ce sujet.
Ce phénomène s’inscrit dans une tendance plus large : l’augmentation des cancers gastro-intestinaux précoces chez les jeunes adultes, comme les cancers colorectaux ou gastriques. Certains scientifiques pointent des causes environnementales (alimentation, pollution, modification du microbiote intestinal) encore mal identifiées.
La mobilisation de la recherche internationale s’accélère, notamment via le consortium Appendiceal Cancer Consortium, qui cherche à comprendre les facteurs de risque partagés : alimentation, inflammations chroniques, expositions précoces… L’objectif ? Mieux prévenir, diagnostiquer plus tôt, et briser l’anonymat d’un cancer trop souvent ignoré.
L’affaire n’est pas théorique. En janvier 2024, l’acteur Adan Canto, vu dans la saga X-Men, est décédé à 42 ans d’un cancer de l’appendice, mettant brutalement en lumière la dangerosité de cette pathologie. Une piqûre de rappel salutaire : le cancer de l’appendice n’est peut-être plus aussi rare qu’on le croyait, et il concerne désormais une génération encore jeune.
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4 réponses à “Cancer de l’appendice : une explosion des cas chez les trentenaires, une maladie encore trop méconnue”
bien que senior ,,(73) je suis surbooké et ai parcouru l article en diago ,,, »cancer ,,explosion de cas « ,,,on parle des secondaires ? »piqués coulés ?? »le deni c est pathologique ,tare du « chiasseux « ,du collabo pour certains ,,
Ce qui est sympa avec la maladie, c’est qu’il y a toujours de quoi tartiner des articles ! Imaginez un monde en pleine santé, une catastrophe industrielle de première, faillite de toute l’industrie médicale, de tous les journaux médicaux, Breizh-info aura un article quotidien à remplacer … La santé ? Une horreur que ne peut se permettre notre société ! Mais que l’on ne s’inquiète pas, la maladie est un signe d’appartenance à cette société avancée et le citoyen s’y prosterne avec un plaisir évident.
Bonjour,
Et l’appendice servirait aussi de microbiote particulier et positif pour les intestins. A confirmer par des spécialistes de la question.
Cdt.
M.D
Encore une suite vaccinale?