Le Slovène Tadej Pogacar continue de marquer l’histoire du cyclisme. Il faudra néanmoins attendre dans quelques années…juste pour voir. Dimanche 15 juin, au sommet du plateau du Mont-Cenis, il a conquis sa première victoire sur le Critérium du Dauphiné, ajoutant une 99e ligne à un palmarès déjà monumental. Dans la même étape, le Français Lenny Martinez a quant à lui sauvé son Dauphiné en beauté en s’imposant en solitaire, offrant à la France sa seule victoire d’étape sur cette édition.
Pogacar dans les pas de Bobet et Hinault
Déjà champion du monde en titre, Pogacar devient le troisième coureur auréolé de l’arc-en-ciel à remporter le Dauphiné, rejoignant Louison Bobet (1955) et Bernard Hinault (1981). Le coureur d’UAE Emirates n’a jamais été inquiété sur cette dernière étape. Maillot jaune sur les épaules, il a géré sans trembler les timides offensives de ses rivaux, notamment Jonas Vingegaard, qui échoue à 59 secondes au classement général. Florian Lipowitz complète le podium à 2’38’’ et remporte au passage le maillot blanc de meilleur jeune, devant Remco Evenepoel.
Pogacar repart avec le maillot vert du classement par points, à égalité avec Mathieu van der Poel mais avec davantage de victoires d’étape à son actif. Il s’affirme plus que jamais comme l’homme à battre à quelques semaines du Tour de France.
Lenny Martinez, le panache en solitaire
À 21 ans, le grimpeur français de Bahrain-Victorious n’a pas raté l’occasion de sauver son Critérium du Dauphiné, jusque-là discret. Présent dans l’échappée du jour, il a placé une attaque tranchante à huit kilomètres de l’arrivée, laissant Enric Mas sur place. Il s’envole alors vers une victoire en solitaire sur les pentes du Mont-Cenis, sa troisième de la saison après Paris-Nice et le Tour de Romandie.
Avec ce succès, Martinez efface sa 28e place au général, loin des attentes initiales. Mais cette victoire éclatante lui permet de repartir du Dauphiné avec le sentiment du devoir accompli.
Une génération française prometteuse
Si la victoire finale a échappé aux Français, les promesses n’ont pas manqué. Deux coureurs tricolores figurent dans le top 10 final : Guillaume Martin, 10e, et surtout Paul Seixas, 8e du général à seulement 18 ans. Le jeune Lyonnais, victime d’une chute dans la dernière ascension, s’est accroché avec courage pour conserver sa place parmi les meilleurs. Une performance exceptionnelle pour un coureur si jeune, qui laisse entrevoir un avenir radieux.
Autre satisfaction hexagonale : Bruno Armirail, opportuniste sur la dernière étape, a dérobé à Pogacar le maillot à pois du meilleur grimpeur pour trois petits points. Un clin d’œil de panache dans une course dominée par les étrangers.
Cette édition du Critérium du Dauphiné, bien que privée de grands rebondissements dans sa dernière étape, a livré des enseignements clairs. Pogacar est un extra terrestre, son équipe UAE Emirates est soudée, et ses adversaires devront redoubler d’ingéniosité pour le faire vaciller sur les routes du Tour.
Du côté français, la relève est là. Martinez, Seixas, Armirail ou encore Guillaume Martin ont montré que la flamme tricolore brûle toujours. Il reste désormais à transformer ces promesses en résultats face aux géants du peloton mondial.
Crédit photo : © A.S.O / Tony Esnault
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine