Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a lancé une alerte claire sur les conséquences de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Lors d’une intervention sur Kossuth Rádió, il a averti que cette intégration pourrait entraîner des bouleversements profonds, menaçant tant l’économie hongroise que l’équilibre politique du continent.
Une adhésion lourde de conséquences pour les agriculteurs et les travailleurs
Selon Viktor Orbán, l’intégration de l’Ukraine dans l’UE mettrait à mal l’un des piliers actuels du soutien européen : les subventions agricoles. « Si l’Ukraine est admise dans l’Union, la majorité des aides aux agriculteurs disparaîtra, ou pourrait même ne plus exister », a-t-il déclaré, estimant que les producteurs hongrois ne pourraient rivaliser avec l’afflux massif de céréales ukrainiennes à bas prix.
Autre point d’inquiétude : la pression sur le marché du travail. « Plusieurs centaines de milliers de personnes arriveront. Cela fera chuter les salaires en Hongrie », a-t-il mis en garde, évoquant un choc social potentiellement violent.
Une opposition frontale au projet européen actuel
Pour le dirigeant hongrois, la question dépasse largement le cadre économique. Elle est stratégique, civilisationnelle. Il appelle les citoyens à participer au Voks 2025, la grande consultation nationale hongroise sur les enjeux européens, dont les résultats serviront de mandat lors du prochain sommet de l’UE.
« Quand je parle au nom de la Hongrie à Bruxelles, il ne s’agit pas seulement de la position du gouvernement, mais de celle du peuple. C’est pourquoi le résultat du Voks 2025 est crucial », a insisté Orbán.
Il a par ailleurs dénoncé une Europe coupée en deux : d’un côté, les forces attachées à la souveraineté nationale ; de l’autre, celles qui soutiennent l’élargissement, la centralisation des pouvoirs à Bruxelles et l’ouverture migratoire. La Hongrie, dit-il, fait figure de dernier rempart.
Contre le passage au vote à la majorité qualifiée
L’un des dossiers les plus explosifs, selon lui, est la possible suppression de l’unanimité dans les décisions européennes en matière de politique étrangère. Un changement qui, s’il était adopté, « signifierait la fin de l’État hongrois millénaire », estime-t-il. « Si l’UE passe au vote à la majorité qualifiée, la politique étrangère de la Hongrie sera dictée par des bureaucrates bruxellois. »
Orbán a également répondu aux critiques sur la politique économique hongroise, notamment les plafonnements des taux d’intérêt et des marges de distribution. Selon lui, lever ces dispositifs provoquerait des ravages : « Si le plafonnement des taux d’intérêt sautait, 300 000 familles seraient immédiatement en grande difficulté, dont 28 000 se retrouveraient à la rue. »
Il défend une intervention de l’État comme seul rempart face à une mondialisation « devenue folle », affirmant que le gouvernement doit « protéger les familles avant tout ».
Nouvelles mesures sociales en juillet et octobre
Parmi les annonces, Viktor Orbán a confirmé une hausse de 50 % de l’allocation fiscale pour enfant dès juillet, ainsi qu’une exonération totale de l’impôt sur le revenu pour les mères de trois enfants à partir d’octobre. Il a également évoqué une revalorisation salariale pour les employés municipaux dans les petites villes.
Alors que la plupart des dirigeants européens déroulent le tapis rouge à Kiev, la Hongrie de Viktor Orbán campe sur ses positions : défense des intérêts nationaux, scepticisme face à l’élargissement de l’UE, protection du niveau de vie des citoyens. À ceux qui voudraient accélérer l’intégration ukrainienne, Orbán oppose une ligne claire : « Il peut y avoir la guerre, mais je me battrai bec et ongles pour atteindre ces objectifs. »
Le budget 2026 est présenté comme un « budget de la volonté », centré sur les priorités des familles hongroises et fondé sur une souveraineté assumée. Une stratégie qui fait de la Hongrie un cas à part… et peut-être un précurseur.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “Viktor Orbán met en garde contre l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne : « Une menace directe pour notre quotidien »”
Tout comme l’élargissement de l’UE aux pays de l’est et du sud a ruiné nos agriculteurs et nos industries. Je cherche toujours où est l’intérêt économique que nous retirons de l’UE.
Il ne faut pas perdre de vue que l’Ukraine, il n’y a pas si lontemps, n’était qu’une province de la Grande Russie. Et la confrontation qui a eue lieu recemment entre la Russie de Poutine et l’Ukraine de Zelynsky, resultait précisément de la volonté de nombreux Chefs d’Etat à vouloir faire mordre la poussière à la Russie. Or cela n’a pas été le cas. Et au contraire, l’Ukraine est ressortie de cette confrontation encore plus affaiblie que par le passé. De ce fait, sa présence dans le cadre de l’Union Européenne ne peut qu’affaiblir encore plus l’Europe. Et ce d’autant plus que ce geste d’acceptation, n’est rien d’autre qu’un pied de nez à Poutine, fomenté par des Chefs d’Etat de certains pays (En premier lieu Les USA) jaloux de la réussite économique actuelle de l’URSS.