Alors que la Commission européenne tente d’imposer un nouveau règlement destiné à accélérer les expulsions de migrants en situation irrégulière, le gouvernement italien de Giorgia Meloni hausse le ton. En dénonçant une atteinte grave à la souveraineté des États membres, Rome menace désormais de bloquer un projet perçu comme un cheval de Troie juridique au service d’un pouvoir bruxellois toujours plus centralisateur.
Une réforme controversée du droit de retour
Présentée en mars dernier par la Commission européenne, la réforme vise officiellement à rendre plus « efficaces » les procédures de reconduite à la frontière au sein de l’UE. Parmi les mesures clés figure l’instauration d’un ordre de retour européen, qui permettrait à n’importe quel État membre d’exécuter une décision d’expulsion prononcée par un autre pays de l’Union.
Le texte prévoit également la possibilité de transférer temporairement, en dehors du territoire européen, des migrants en attente d’expulsion. Une disposition inédite, qui semble avoir été inspirée par les demandes répétées des gouvernements dits « de droite » sur le continent. Dans un premier temps, la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, s’était montrée favorable à cette réforme. Mais face à certaines dérives du texte, elle a choisi de freiner des quatre fers.
Le 18 juin, la commission des politiques de l’Union européenne du Sénat italien a ouvertement exprimé ses inquiétudes. Dans son rapport de plus de 50 pages, élaboré par le ministère de l’Intérieur et porté au Sénat par Marco Scurria (Fratelli d’Italia), plusieurs points sont dénoncés comme attentatoires à la souveraineté nationale.
Le principal grief porte sur la reconnaissance mutuelle obligatoire des ordres d’expulsion entre États membres. Selon le rapport, cette mesure ferait peser une charge procédurale excessive sur les systèmes nationaux, risquant de ralentir – voire de paralyser – l’application effective des expulsions. Rome dénonce également la remise en cause du contrôle national sur des éléments clés comme la durée des interdictions de retour sur le territoire.
La commission sénatoriale italienne a décidé de reporter son vote final au 25 juin, en vue d’une possible opposition officielle au projet.
Un test politique pour l’Italie… et pour l’Union
Chaque projet de règlement européen doit faire l’objet d’un examen par les parlements nationaux afin de vérifier s’il respecte les principes de subsidiarité et de proportionnalité. Jusqu’à présent, aucun autre État membre n’a exprimé d’opposition formelle. Si le Parlement italien entérine les réserves formulées par sa commission, il deviendra le premier à s’opposer frontalement au texte. Un camouflet politique pour Bruxelles, et un signal d’alerte pour d’autres pays membres réticents.
L’Union européenne aura ensuite deux options : ignorer les objections italiennes, ou — fait rare — réviser son texte. Mais ce bras de fer met en lumière une tendance croissante : celle d’un pouvoir technocratique qui entend uniformiser par le haut des politiques aussi sensibles que la gestion des flux migratoires, en court-circuitant les parlements nationaux et la volonté populaire.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni, l’Italie multiplie les désaccords avec Bruxelles, en particulier sur les questions migratoires. Les Fratelli d’Italia, mais aussi leurs alliés de coalition, assument un positionnement clair : dire non aux oukases de la Commission, défendre les intérêts italiens, et réclamer le retour d’un véritable contrôle aux frontières.
Cette posture, autrefois isolée, trouve désormais un écho croissant auprès de plusieurs nations européennes confrontées aux conséquences du laxisme migratoire. Rome, loin d’être marginale, pourrait bien incarner la voix de la lucidité dans une Europe déboussolée, incapable de faire respecter ses propres frontières, mais toujours prompte à sanctionner les peuples qui réclament ordre et sécurité.
Le bras de fer entre l’Italie et Bruxelles ne fait que commencer. Derrière le prétexte d’une meilleure efficacité dans les expulsions, le projet de la Commission européenne traduit une fois de plus la volonté d’effacer les nations au profit d’un pouvoir bureaucratique, déconnecté des réalités de terrain.
En contestant frontalement ce texte, Giorgia Meloni ne défend pas seulement l’Italie : elle défend le principe même de la souveraineté populaire. Reste à savoir si d’autres pays auront le courage d’emboîter le pas, ou s’ils continueront à s’en remettre à Bruxelles pour gérer, ou plutôt subir, la crise migratoire.
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Une réponse à “Meloni face à Bruxelles : l’Italie s’oppose à un nouveau coup de force migratoire de l’Union européenne”
Heureusement que Giorgia Meloni Existe !!!
Elle a entièrement raison de s’opposer aux diktats de l’Union ou la Commission Européenne qui en fait sont totalement incapables de gérer les flux migratoires qui encombrent tous les pays d’Europe.
Et je le répète une fois de plus : Subir les crises migratoires en laissant vacantes nos frontières, c’est au final, la mort de nos acquits, de nos Patries, mais aussi de nos races.