Lutte contre les « discours de haine » : l’Union européenne muselle-t-elle la liberté d’expression ?

Du 18 au 21 juin 2025, le Conseil de l’Europe a lancé sa désormais rituelle « Semaine européenne contre le discours de haine ». Une opération de communication bien huilée, censée célébrer l’unité démocratique européenne, mais qui soulève de sérieuses interrogations. Derrière des formules creuses et des intentions prétendument nobles, se cache un véritable arsenal de surveillance et de censure, financé par les contribuables européens.

Une novlangue inquiétante au service d’un projet idéologique

Le thème de cette édition ? « Renforcer les mesures juridiques et non juridiques contre le discours de haine via une approche multipartite ». Tout un programme. Alain Berset, président du Conseil de l’Europe, a ouvert les festivités à Strasbourg par un discours alarmiste : « Le discours de haine est un défi pour la démocratie elle-même ». Pourtant, c’est le droit de dire ce que l’on pense, même de manière choquante, qui constitue le socle de toute démocratie authentique.

Assimiler les mots à des violences physiques n’est pas seulement une erreur intellectuelle : c’est une arme redoutable contre la liberté d’expression. Ce flou autour de la définition du « discours de haine » permet en effet d’y inclure tout propos déviant de la norme progressiste, de la critique de l’immigration massive à la remise en cause des dogmes liés au genre.

Une offensive contre les opinions dissidentes

Les événements organisés pendant cette semaine en disent long : ateliers contre les discours sexistes, contre la « haine » envers les Roms, les voyageurs, ou encore les personnes transgenres… En toile de fond : l’idée que toute opposition à la doxa bruxelloise mérite d’être traquée, étouffée, voire criminalisée.

L’outil principal de cette répression est déjà bien connu : le Digital Services Act (DSA), une législation liberticide destinée à surveiller et censurer les contenus jugés « nocifs » sur Internet. En 2024, Thierry Breton, alors commissaire européen, affirmait qu’une simple interview de Donald Trump par Elon Musk pourrait enfreindre la loi, au motif qu’elle diffuserait des contenus dangereux.

Depuis, l’Union européenne poursuit une véritable guerre idéologique contre Musk et son réseau X, coupable de ne pas filtrer suffisamment les opinions politiquement incorrectes. Bruxelles l’accuse de ne pas respecter le DSA, au risque d’encourir une amende de près d’un milliard de dollars — ou, en théorie, une interdiction totale d’accès au marché européen.

Une machine à censurer bien huilée

Cette dérive est documentée : un rapport du MCC Brussels révèle que l’UE a déjà dépensé 649 millions d’euros dans des programmes de lutte contre la « haine » et la « désinformation », soit 31 % de plus que le budget européen pour la recherche transnationale contre le cancer. Parmi les projets les plus inquiétants : le développement d’outils d’intelligence artificielle destinés à détecter et supprimer les contenus jugés problématiques, et l’endoctrinement des jeunes pour les inciter à dénoncer toute pensée non conforme.

En réalité, la campagne européenne contre la « haine » vise bien plus que les insultes ou les propos réellement menaçants : elle cherche à éradiquer toute forme de contestation de l’idéologie dominante, sous couvert de moraline humanitaire. Et le bilan est édifiant : selon une étude récente, entre 87,5 % et 99,7 % des contenus supprimés sur les réseaux sociaux en vertu du DSA étaient en réalité parfaitement légaux.

Le vrai danger : le contrôle, pas la haine

La Semaine sans haine n’a donc rien d’anodin. Elle illustre la volonté croissante de l’Union européenne de contrôler l’opinion publique, en imposant des garde-fous toujours plus étroits autour du débat démocratique. En prétendant protéger la démocratie, Bruxelles la met en péril.

Car la meilleure arme contre la haine véritable, ce n’est pas le bâillon, mais le débat. Ce n’est pas la censure, mais la confrontation des idées. Autoriser l’expression même des opinions les plus choquantes permet de mieux les déconstruire, de les contredire au grand jour. À l’inverse, les faire taire, c’est les pousser dans l’ombre — et leur offrir un parfum de martyre qui ne peut que renforcer leur attrait.

Crédit photo : DR
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5 réponses à “Lutte contre les « discours de haine » : l’Union européenne muselle-t-elle la liberté d’expression ?”

  1. Vert dit :

    La haine n’est pas un délit.
    On a le droit de detester les islamistes ou les lgbt

  2. Hadrien Lemur dit :

    Comme le dit Vert, la haine n’est pas un délit mais un sentiment. Ce monde orwellien tente toujours de détourner les mots de leur sens réel ou d’en fabriquer des sur-mesures pour disqualifier toute contestation. En Europe la liberté d’expression se limite à exprimer ce que pense Bruxelles.

  3. guillemot dit :

    Censurer, enfermer, tuer toutes personnes qui ne pensent pas » correctement », voila le credo de toute les dictatures.

  4. kaélig dit :

    En fait ce « Digital Services Act (DSA) » est un contre-feu inventé par les pompiers-pyromanes qui « dirigent » les instances européennes et nationales pour faire taire les accusateurs de leur impuissance, leur laxisme, leur lâcheté à résoudre les problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés.
    C’est un déni de responsabilité semblable à l’attitude d’un meurtrier s’obstinant mordicus à nier sa culpabilité et tentant de renverser la charge accusatoire.

  5. patphil dit :

    évident, le suicide des blancs par les zélites

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