Matthieu Lavagna : « Légaliser l’euthanasie revient à légaliser l’homicide volontaire dans certaines circonstances »

Alors que le gouvernement prépare une loi ouvrant la voie à l’euthanasie et au suicide assisté, un jeune auteur catholique, Matthieu Lavagna, prend la plume pour tirer la sonnette d’alarme.

À 26 ans, ce conférencier engagé dans la défense rationnelle de la vie publie L’euthanasie en débat (Salvator), un essai percutant qui démonte un à un les arguments en faveur de la « mort dans la dignité ». Sans recourir à la foi comme unique fondement, il s’appuie sur la raison, la philosophie et l’expérience des pays ayant déjà légalisé l’euthanasie pour alerter sur une « rupture anthropologique majeure ». Dans cet entretien, il revient sur les dangers éthiques, juridiques et sociaux d’un basculement que beaucoup présentent comme inéluctable.

Breizh-info.com : pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Matthieu Lavagna, j’ai 26 ans et je suis un auteur conférencier catholique français spécialisé dans le domaine de l’apologétique c’est-à-dire dans la défense intellectuelle de la foi catholique. Je m’intéresse aussi aux questions éthiques qui n’ont pas un rapport direct avec la foi (avortement, euthanasie, fécondation in vitro, etc.).

Breizh-info.com : Vous publiez L’euthanasie en débat à un moment où le gouvernement envisage de légaliser l’aide active à mourir. Pourquoi ce livre maintenant ? Quel est votre objectif ?

Mon objectif est de réveiller les consciences des français dans un contexte où cette loi s’apprête à être votée par le Sénat à la rentrée prochaine. Le but de ce livre est d’informer les français des raisons pour lesquelles il faut s’opposer à l’euthanasie.

Breizh-info.com : A qui s’adresse votre livre en priorité ? Aux convaincus, aux hésitants, aux décideurs ?

A toute personne de bonne volonté en recherche sincère de la vérité!

Breizh-info.com : Le débat est souvent présenté comme tranché, au nom du “progrès” ou de la “dignité”. Pensez-vous que les opposants à l’euthanasie soient caricaturés dans le débat public actuel ?

Oui je le pense. On souvent donne l’impression que les opposants à l’euthanasie seraient des personnes inhumaines voulant laisser les malades mourir dans d’atroces souffrances sur leur lit d’hôpital. Or cette caricature est grossièrement fausse. Il est évidemment de notre devoir de faire tout ce qui est possible pour apaiser la douleur du malade tout en respectant sa dignité. En revanche, affirmer qu’il faut supprimer la douleur du patient ne prouve en rien qu’il serait justifié de supprimer le patient en le tuant intentionnellement. Beaucoup de partisans de l’euthanasie ignorent que la médecine moderne est aujourd’hui capable de soulager les douleurs physiques grâce aux soins palliatifs. Pour les douleurs particulièrement insupportables, les soins palliatifs peuvent même recourir à la sédation profonde et continue jusqu’au décès qui consiste à plonger le patient dans un état d’inconscience afin qu’il ne ressente plus la douleur. Il ne faut donc pas caricaturer les opposant à l’euthanasie en les accusant de promouvoir une mort « dans l’indignité ».

Breizh-info.com : Comment distinguez-vous, sur le plan éthique, l’euthanasie du refus de l’acharnement thérapeutique, qui est aujourd’hui permis par la loi ?

L’euthanasie se distingue de l’acharnement thérapeutique (parfois appelée « obstination déraisonnable ») qui consiste à pratiquer ou entreprendre des traitements ou des actes inutiles, disproportionnés visant au seul maintien artificiel de la vie. En effet l’euthanasie implique une volonté délibérée de provoquer la mort du patient, tandis que le refus de l’acharnement thérapeutique consiste simplement à ne pas poursuivre des traitements lourds, invasifs et disproportionnés sans avoir l’intention positive de tuer.

Breizh-info.com : Vous affirmez que les arguments contre l’euthanasie peuvent être rationnels et philosophiques, sans référence religieuse. Pouvez-vous nous en donner un exemple fort ?

Il est indéniable que, du point de vue même de sa définition (l’acte consistant à provoquer intentionnellement la mort d’un patient en vue d’abréger ses souffrances), légaliser l’euthanasie revient à légaliser l’homicide volontaire dans certaines circonstances. Or tant que nous n’avons pas de bonne raison de justifier la légalisation de l’homicide dans certaines circonstances nous devons soutenir que le principe de l’illégalité du meurtre s’applique tout le temps. Tant que les partisans de l’euthanasie n’auront pas fourni des raisons suffisantes pour justifier la mise à mort intentionnelle de certains de nos concitoyens, la position anti-euthanasie doit l’emporter par défaut. En effet, tant que nous n’avons pas de bonnes raisons de légaliser le meurtre, il est rationnel de reconnaître que le meurtre doit demeurer illégal en toutes circonstances. C’est donc au partisan de l’euthanasie d’apporter des arguments positifs qui justifieraient une exception à cette illégalité. C’est pourquoi je m’attarde de le livre de réfuter leurs arguments un par un, montrant en quoi ils ne résistent pas à l’analyse rationnelle. Tout cela n’a rien à voir avec la religion. Point besoin d’être chrétien juif ou musulman pour s’opposer à la légalisation du meurtre !

Breizh-info.com : Vous parlez de “sophismes” dans le discours des partisans de l’euthanasie. Quels sont les plus fréquents que vous avez identifiés, et pourquoi sont-ils dangereux ?

Un des sophisme le plus fréquent est l’appel à l’argument de la liberté : « c’est mon corps, c’est mon choix de mourir ». Les partisans de l’euthanasie eux-mêmes ne sont pas cohérent avec leur propre argument. S’il était correct alors toute personne pourrait demander l’euthanasie à n’importe quel moment pour n’importe quelle raison, y compris pour des difficultés sentimentales ou financières. En effet, si l’autonomie corporelle me conférait un droit absolu de disposer de mon corps (car « c’est ma liberté »), alors rien ne justifierait qu’on m’interdise de me tuer pour n’importe quelle raison que je jugerais valable ! Si je considérais avoir assez vécu, avoir suffisamment « profité » de la vie, alors cet argument de l’autonomie corporelle absolue impliquerait inévitablement que je devrais avoir le droit de demander à me faire tuer. Imaginez un instant si nous allions jusqu’au bout de cette analyse. Cela signifierait que n’importe qui pourrait demander à mourir pour un chagrin d’amour, pour échapper à une dette ou encore pour éviter de payer ses charges de logement ! Ainsi, un jeune homme qui vient de se faire abandonner par sa petite amie pourrait en théorie demander l’euthanasie s’il estime souffrir d’ «une souffrance psychique inapaisable qu’il juge insupportable ». Nous connaissons tous des gens qui, emportées par leur passion amoureuse, affirment qu’ils « ne peuvent pas vivre sans elle ». Bien sûr, l’État pourrait refuser de telles demandes, mais un tel refus reviendrait à admettre que les citoyens ne sont pas entièrement libres de disposer de leur vie à leur guise. Par conséquent, un simple appel à l’autonomie corporelle ou à la liberté ne suffit pas à justifier l’euthanasie.

Breizh-info.com : Le terme même de “mort dans la dignité” semble orienter le débat. Ce langage est-il, selon vous, un instrument idéologique ?

Les lobbys pro-euthanasie utilisent l’expression trompeuse « mort dans la dignité » pour mieux faire passer leur loi. En réalité, cette expression est fausse et trompeuse. Comment peut-on parler de « mourir dans la dignité » en défendant activement le droit pour un médecin de commettre un homicide volontaire sur son patient ? Un tel geste n’a absolument rien de digne. Mourir dans la dignité, c’est être soigné jusqu’au bout, dans les limites du raisonnable, en soulageant les douleurs – même si cela peut, comme effet secondaire non désiré, hâter la mort. Tuer un patient ne lui apporte ni guérison ni soulagement : cela le prive simplement de la totalité de son être. La fondation Jérôme Lejeune formule avec justesse : « l’expression mourir dans la dignité est en réalité une erreur conceptuelle dramatique : car elle revient à déclarer que nos malades, nos personnes âgées, ceux qui souffrent et qui acceptent d’être soignés et soutenus, ont perdu leur dignité. Cette expression concentre le mépris que notre société porte en réalité sur ses membres les plus fragiles. Elle illustre, non pas la dignité, mais l’indignité de leur regard sur les personnes vulnérables. C’est une insulte à ceux qui savent ce que c’est d’être dans une situation de faiblesse ou d’aimer quelqu’un qui l’est. »1

Breizh-info.com : Vous consacrez un chapitre à la liberté de conscience des soignants. Craignez-vous que celle-ci soit remise en cause si une loi sur l’euthanasie est adoptée ?

Oui possiblement car plusieurs études ont même montré que, dans les pays où l’euthanasie est légale, les médecins qui invoquent leur droit à l’objection de conscience peuvent rencontrer de réelles difficultés à être recrutés.2 D’ailleurs, au Québec, certains établissements publics ayant refusé de pratiquer ce geste létal ont déjà été menacés de sanctions financières. Plus inquiétant encore : selon l’article 9 de la nouvelle proposition de loi française : « dans le cas d’un refus de sa part, il [le médecin] doit, dans un délai de deux jours à compter de la demande, s’être assuré de l’accord d’un autre praticien, et lui avoir transmis le dossier. »3

Autrement dit, cette disposition imposerait au médecin qui, fidèle à la vocation originelle de la médecine (« soigner, pas tuer »), de collaborer à l’homicide en trouvant lui-même un confrère qui acceptera d’exécuter leurs patients à leur place. Dans les faits, une telle exigence revient à demander à celui qui refuse de tuer d’organiser lui-même la mise à mort. Imagine-t-on vraiment un médecin objecteur de conscience dire à son patient « Chère madame, je suis désolé, je suis contre le meurtre et je refuse de vous euthanasier. En revanche, ne vous inquiétez pas, la loi me demande de trouver un autre praticien qui sera lui-même en mesure d’accepter de vous tuer à ma place. Je vais m’en charger, j’ai deux jours pour vous trouver un bourreau de remplacement et lui transmettre votre dossier !» ? On mesure ici la profonde irrationalité de cette loi. Elle contraint les objecteurs de conscience à collaborer à l’assassinat d’une personne en devenant complice de celui-ci. David Albert Jones, Professeur au centre de bioéthique à Oxford remarquait d’ailleurs à ce sujet: “Si un médecin s’oppose en conscience à la participation à la torture ou à la peine capitale ou à l’alimentation forcée d’un prisonnier en grève de la faim, il serait peu scrupuleux de sa part de trouver quelqu’un ayant moins de scrupules pour le faire à sa place. Exiger d’un objecteur de conscience qu’il facilite l’exécution de la procédure à laquelle il s’oppose constitue une attaque directe contre sa conscience et son intégrité morale”

Breizh-info.com : Dans les cas de souffrances extrêmes, certains invoquent le devoir de compassion pour justifier l’euthanasie. Que répondez-vous à cela ?

Evidemment qu’il faut compatir avec une personne qui souffre. Mais compassion ne signifie pas homicide ! Encore une fois, le langage est galvaudé et détourné au profit des lobbies pro-euthanasie. Étymologiquement, la compassion signifie « souffrir avec ». Il s’agit de partager la peine de l’autre, de l’épauler dans l’épreuve, de demeurer à ses côtés . Au contraire, tuer quelqu’un s’oppose radicalement au fait de « souffrir avec lui ». On ne peut pas réellement « souffrir avec » une personne que l’on exécute ! Le geste euthanasique est tout le contraire d’un acte de compassion, c’est un abandon radical. La vraie compassion consiste à soulager la douleur des malades et les accompagner dans la dignité jusqu’à leur mort naturelle via les soins palliatifs.

Breizh-info.com : Vous évoquez le risque d’une “rupture anthropologique majeure”. Pouvez-vous préciser ce que vous entendez par là ? Quel basculement cela représenterait-il pour notre civilisation ?

La rupture anthropologique dont je parle se situe précisément dans le fait que notre société s’apprête à légaliser le meurtre dans certaines circonstances. Or l’interdiction du meurtre d’une personne innocente est un des principes fondateurs de toute civilisation. Légaliser l’euthanasie s’opposerait à l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme : « La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement… ». En outre, si l’euthanasie venait à être légalisée un jour en France, cela provoquerait une véritable révolution juridique. En effet, l’article 221-1 du Code pénal dispose clairement : « Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre ». Et l’article 221-4 poursuit : « Le meurtre est puni de la réclusion criminelle à perpétuité lorsqu’il est commis : […] 3° Sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur ». Ces dispositions législatives impliquent logiquement que tout médecin pratiquant l’euthanasie commet actuellement un meurtre et s’expose à une peine de réclusion criminelle! La rupture anthropologique majeur se situe donc dans la légalisation de l’homicide volontaire.

Breizh-info.com : Dans les pays ayant légalisé l’euthanasie, comme la Belgique ou les Pays-Bas, constate-t-on des effets que vous jugez préoccupants ? A-t-on glissé d’un “droit à mourir” vers une “norme sociale” ?

Oui lorsqu’on regarde ce qui s’est passé dans les autres pays l’ayant légalisé, il n’y a pas de quoi se réjouir. Depuis que l’euthanasie a été légalisée au Canada en 2016, le nombre de personnes euthanasiées a augmenté chaque année. D’après le ministère de la Santé du Canada, le nombre de Canadiens ayant mis fin à leur vie par euthanasie et suicide assisté a augmenté de près de 35 % entre 2016 et 20204. En 2023, 15 343 personnes sont décédées par « aide médicale à mourir », soit 4,7% des décès dans le pays.5 Dans son 5e rapport annuel sur l’aide active à mourir, Santé Canada précise que ce chiffre représente une augmentation de 15,8% par rapport à l’année 2022. Entre 2019 et 2022, le taux de croissance annuel moyen était de 31%.6

De même en Belgique, le nombre d’euthanasies et de suicides assistés a fortement augmenté depuis la légalisation. Les cas déclarés sont passés de 235 en 2003 à 2699 en 2021 sur environ 112 000 décès cette année-là.7 Aux Pays-Bas, le taux d’euthanasies rapporté au nombre total de décès dépasse 4% depuis plusieurs années, atteignant 5,4% en 2023. Pour bien situer ce chiffre dans le contexte français, 5,4% de décès dus à l’euthanasie sur un total de 642 097 décès (en 2024)8 correspondrait à près de 35 000 euthanasies !

Dans une tribune publiée dans Le Monde, Theo Boer, ancien défenseur de l’euthanasie aux Pays-Bas écrit: « J’ai soutenu, écrit-il, la loi et travaillé, de 2005 à 2014, pour les autorités chargées de contrôler les cas d’euthanasie. J’étais convaincu que les Néerlandais avaient trouvé le bon équilibre entre la compassion, le respect de la vie humaine et la garantie des libertés individuelles. Cependant, au fil des années, certaines évolutions m’ont inquiété de plus en plus. Après une période initiale de stabilisation, nous avons assisté à une augmentation spectaculaire du nombre d’euthanasies qui sont passées de 2000, en 2002, à 7800, en 2021, avec une augmentation continue en 2022. Dans certains endroits des Pays-Bas, jusqu’à 15% des décès résultent d’une mort administrée. Le directeur sortant du Centre d’expertise sur l’euthanasie – qui fournit une aide à mourir à plus de 1000 patients par an – s’attend à ce que le nombre d’euthanasies double, à brève échéance. Nous avons également assisté à des évolutions dans la manière d’interpréter les critères juridiques. Au cours des premières années de l’euthanasie aux Pays-Bas, celle-là concernait presque exclusivement les adultes mentalement aptes et en phase terminale. Après quelques décennies, la pratique s’est étendue aux personnes souffrant de maladies chroniques, aux personnes handicapées, à celles souffrant de problèmes psychiatriques, aux adultes non autonomes ayant formulé des directives anticipées ainsi qu’aux jeunes enfants (sic !). Actuellement, nous discutons d’une extension aux personnes âgées sans pathologie. »9

Tout cela est logique. On sait par expérience que les lois commencent toujours par une simple autorisation, circonstanciée et très encadrée, avant d’être progressivement élargie. Les docteurs Favre et Gomas relèvent eux aussi avec justesse : « La loi est par nature normative et potentiellement incitative. La possibilité légale de l’euthanasie devient ainsi une offre ou une solution à envisager d’emblée pour le malade, […] L’ouverture d’un droit à la demande d’euthanasie constitue une offre qui induit naturellement une demande. L’enjeu a aussi une dimension collective. La société voire la famille peuvent se faire, volontairement ou involontairement, sources de pression. Le modèle du héros qui choisit l’euthanasie tend à imposer l’image de ce qu’il convient de faire. […] Là où l’on parlait de liberté apparaît bien vite une normativité. Celui qui prolonge son existence en redoutant de devenir un poids pour les autres alors qu’il a la possibilité de s’éclipser, risque de se sentir coupable de ne pas demander cette mort pourtant envisageable. »10

Breizh-info.com : Une annexe de votre ouvrage présente les positions des grandes religions sur la fin de vie. Y a-t-il, malgré les différences, un socle commun anthropologique ou moral sur cette question ?

Toutes les grandes religions sur terre (Islam, Judaïsme, Bouddhisme, et Christianisme), s’accordent pour condamner l’euthanasie et le suicide assisté. Elle rejettent aussi l’acharnement thérapeutique et autorisent l’arrêt des traitements disproportionnés. Leurs positions sont substantiellement identiques même si l’Eglise catholique a une doctrine plus précise et détaillée sur toutes les questions de la fin de vie (voir en particulier les enseignements de Evangelium Vitae du Pape Jean Paul II).

Breizh-info.com : Dans un monde occidental de plus en plus sécularisé, est-il encore possible d’opposer une vision “sacrée” ou “inviolable” de la vie humaine sans être disqualifié d’office ?

C’est de plus en plus compliqué dans la mesure où le matérialisme athée occidental est incapable de donner un fondement ontologique à la dignité humaine et au fait que la vie est sacrée. Toutefois notre République dit adhérer tout de même à la Déclaration Universelle des droits de l’homme de 1948 qui affirme l’existence d’une certaine forme de dignité humaine. Une loi qui enseigne que certaines vies comptent mais que certaines personnes « feraient mieux d’être mortes », sape ipso facto le fondement de l’égalité ontologique entre les hommes. Si l’on veut rester fidèle à cette Déclaration, nous devons soutenir que même les patients gravement malades gardent leur dignité. En effet cette dernière reconnaît : « la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et leurs droits égaux et inaliénables ». Son article 3 affirme: « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. ». Par conséquent, la Déclaration reconnaît que chaque membre de la famille humaine a un droit à la vie égal et inaliénable – dont il est impossible de se déposséder –, ce qui implique une protection absolue contre l’homicide. Ainsi, il est en principe, impossible de se réclamer de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de soutenir que certains de nos concitoyens méritent d’être tués à cause de leur état physique dégradé. Les partisans de l’euthanasie se trouvent donc face à dilemme : accepter la Déclaration universelle des droits de l’homme et rejeter l’euthanasie ou accepter l’euthanasie et rejeter la Déclaration universelle des droits de l’homme. Entre les droits de l’homme et l’euthanasie, il faut choisir !

1 Manuel sur l’euthanasie, fondation Jérome Lejeune, p. 37

2 Stevens K.R. Jr « Emotional and psychological effects of physician-assisted suicide and euthanasia on participating physicians” In Issues in law and medicine, 2006, Spring 21 (3), p. 191

4 https://ewtn.co.uk/article-deaths-by-euthanasia-soared-last-year-in-canada/

7 Fin de vie, p. 111

10 Jean Marie Gomas et Pascale Favre, Fin de vie : Peut-on choisir sa mort ?, op. cit., p. 124-125

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