Des eurodéputés français de gauche, dont Manon Aubry (LFI), ont une nouvelle fois franchi la ligne rouge de l’ingérence en s’attaquant, au nom de leurs idéaux gauchistes, à la souveraineté de deux nations européennes. En Pologne comme en Hongrie, leur activisme militant suscite la controverse, voire l’indignation.
Des pilules abortives en Pologne, en violation de la législation locale
La scène a de quoi faire bondir. En juin, Manon Aubry, grande voyageuse ne lésinant manifestement pas sur son empreinte carbone, s’est rendue en Pologne avec d’autres élus de gauche pour distribuer des pilules abortives, dans un pays où l’interruption volontaire de grossesse est très encadrée par la loi. Ce geste, présenté comme un acte de « solidarité féministe », s’apparente en réalité à une provocation délibérée contre un État souverain, et ce, sur un sujet particulièrement sensible.
En Pologne, l’avortement n’est autorisé que dans de très rares cas. Contourner cette loi en important ou en distribuant des substances abortives constitue une infraction potentielle au regard du droit polonais. Pourtant, cela n’a pas empêché les députés européens de LFI, avec leur habituel mépris des cadres juridiques nationaux, de tenter d’imposer leur vision de la société en toute impunité.
Budapest, une Pride illégale soutenue par des eurodéputés français
Quelques jours plus tard, la même logique d’ingérence s’est manifestée en Hongrie, où plus de 70 députés européensissus des groupes de gauche, écologistes et libéraux – dont plusieurs Français – ont participé à la Pride de Budapest, pourtant interdite par les autorités.
Le gouvernement de Viktor Orbán avait, plus tôt dans l’année, modifié la législation pour interdire les marches publiques exposant les enfants à des contenus à caractère sexuel ou liés à l’idéologie LGBT. Une décision soutenue par une majorité de la population, selon un sondage du Nézőpont Institute (51 % favorables aux restrictions). Malgré cela, la municipalité libérale de Budapest a autorisé la tenue du cortège, en contournant la décision gouvernementale.
Savez-vous quel est mon mandat?
Je suis députée EUROPÉENNE, je défends donc les droits fondamentaux partout en 🇪🇺.
Orbán associe l’homosexualité à la pédophilie et interdit la Pride: voilà avec qui s’associe Bardella.
Voilà le vrai programme de l’extrême droite: l’homophobie. pic.twitter.com/Ju0ZI1Zmpr
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) June 30, 2025
C’est dans ce contexte tendu que les eurodéputés français et leurs alliés, accompagnés de la commissaire belge Hadja Lahbib, se sont invités à la manifestation, défiant ouvertement les autorités hongroises, drapeaux arc-en-ciel et messages militants à la main. Une manifestation réunissant environ 80 000 personnes (sur 9,5 millions de hongrois) et non pas 200 000 comme l »annoncent en coeur des journalistes visiblement plus indépendants du tout. Une initiative saluée par la Commission européenne, Ursula von der Leyen en tête, mais largement perçue par Budapest comme une tentative de pression idéologique de la part de Bruxelles.
A noter que selon nos informations, dès le vendredi soir, les hôtels les plus chers de Budapest, du centre-ville, affichaient complet. Hasard ou coincidence ?
Le président Hongrois d’extrême droite Orbán a interdit la Pride de Budapest.
Hier, elle a quand même eu lieu. La plus grande de toute l’Histoire du pays.
De Le Pen a Orbán, de Meloni à Trump et Netanyahou : les peuples ne veulent pas de l’internationale réactionnaire. pic.twitter.com/2ihqCirnfy
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) June 29, 2025
Une Union européenne de plus en plus intrusive ?
Les interventions répétées de parlementaires européens dans les affaires internes de pays membres soulèvent une question centrale : jusqu’où ira l’ingérence bruxelloise au nom des “valeurs européennes” ? La Pologne comme la Hongrie ont été démocratiquement gouvernées par des majorités conservatrices qui entendent défendre une certaine vision de la société, fondée sur la protection des enfants, de la famille traditionnelle et de la souveraineté nationale.
Mais pour certains élus de gauche, ces choix relèveraient d’une forme d’obscurantisme à combattre, y compris par des actions à la limite de la légalité. En distribuant des pilules abortives en Pologne, ou en participant à des événements interdits en Hongrie, ces élus ne défendent plus des droits : ils imposent une idéologie.
À force de voir des eurodéputés français s’ériger en procureurs moraux des autres nations, l’Union européenne court le risque d’accentuer la fracture entre l’Europe de l’Ouest progressiste et l’Europe centrale et orientale attachée à ses racines. Pour ces pays, il ne s’agit pas de “refuser les droits humains”, mais de défendre une conception différente de la société – ce qui est précisément le fondement de la souveraineté nationale.
Dans ce climat de tension croissante, les agissements de députés comme Manon Aubry apparaissent moins comme des gestes de liberté que comme des tentatives de domination culturelle, de colonialisme même. Et si des militants de droite Hongrois s’invitaient demain à la Gare du Nord pour distribuer des billets d’avion à des migrants afin qu’ils retournent dans leurs pays, que dirait Manon Aubry ?
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine