Le mois de juin 2025 confirme le ralentissement du marché automobile français, tant pour les véhicules neufs que pour les véhicules d’occasion. Selon les chiffres publiés par AutoScout24, le marché de l’occasion enregistre une baisse significative de -4,8 %, avec 449 739 immatriculations recensées. Un repli qui vient ternir un premier semestre pourtant globalement stable (+0,9 % par rapport à 2024), mais toujours en net retrait par rapport à l’avant-Covid (-5,5 %).
Du côté des véhicules neufs, la situation est encore plus préoccupante. Juin 2025 affiche une chute de -6,7 % sur un an (169 504 immatriculations), et -26,6 % comparé à juin 2019. Le bilan semestriel est tout aussi morose, avec -7,9 % par rapport à 2024 et -27,8 % par rapport à la période pré-pandémique.
Les très jeunes véhicules d’occasion en berne
Ce sont les véhicules d’occasion de moins d’un an qui souffrent le plus, avec un effondrement de -21,8 % par rapport à juin 2024. Le segment des 2 à 5 ans accuse également un recul marqué de -10,4 %. Désormais, les véhicules de moins de 5 ans ne représentent plus que 34,6 % du marché contre 38,3 % un an plus tôt. En revanche, les modèles plus anciens tirent leur épingle du jeu : +2,8 % pour les 6 à 10 ans, et +2,7 % pour les plus de 16 ans, notamment dopés par une offre élargie et des prix plus abordables.
Le mois de juin consacre la progression des motorisations électrifiées, qui atteignent 15,2 % de parts de marché, contre 14,1 % en mai. Ce sont les hybrides non rechargeables qui se démarquent avec une hausse spectaculaire de +31,3 % sur un an. À l’inverse, les hybrides rechargeables stagnent (+8,4 %), et les véhicules 100 % électriques progressent de manière plus modérée (+15,3 %), signe d’un marché en recherche de compromis entre coûts, autonomie et accessibilité.
Les motorisations thermiques reculent sensiblement : -8,3 % pour le diesel (45,7 % du marché) et -9,4 % pour l’essence (37,9 %). À noter, le diesel domine toujours nettement le segment des véhicules de plus de 16 ans, avec 56 % des ventes.
Marque par marque : Stellantis dégringole, Renault résiste
Les marques françaises conservent leur leadership avec 46,8 % de part de marché sur le VO, mais perdent 7 % en volume par rapport à juin 2024. Le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Opel, Fiat…) est particulièrement touché avec -12 % en volume. Renault limite la casse (-1 %) et progresse en part de marché (+4 %).
À l’inverse, les marques asiatiques affichent une santé insolente : +3,5 % pour les coréennes, +2,9 % pour les japonaises, et +111 % pour les chinoises – même si ces dernières restent marginales (0,4 % de part de marché). Les constructeurs allemands premium s’en sortent mieux que la moyenne avec un repli très modéré (-0,8 %).
Des prix toujours trop élevés
« Le bilan du marché de l’occasion en juin 2025 détonne avec ses performances de saison », commente Vincent Hancart, directeur général d’AutoScout24 France. « Les prix restent élevés, ce qui conduit à un désintérêt pour les véhicules plus récents. Cela se vérifie aussi dans les motorisations électrifiées, où seuls les hybrides non rechargeables, plus abordables, tirent leur épingle du jeu. »
Avec un ratio véhicules d’occasion / véhicules neufs (VO/VN) de 2,65 en juin, le marché de la seconde main reste prépondérant. Mais les signaux envoyés par ce premier semestre 2025 ne sont guère optimistes. Le second semestre dira si la tendance peut s’inverser, à condition que l’offre s’adapte mieux à une demande de plus en plus sensible aux prix et à la durabilité des véhicules.
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