Alors que l’Italie fait face à une dénatalité structurelle, certains milieux économiques multiplient les appels à faciliter davantage l’arrivée de travailleurs étrangers. C’est le cas de la Confindustria de Vicenza, puissante organisation patronale du nord-est du pays, qui juge insuffisants les quotas fixés par le nouveau décret sur les flux migratoires.
Adopté récemment par le gouvernement Meloni, ce décret prévoit l’entrée de 500 000 travailleurs non-européens supplémentaires entre 2026 et 2028, après les 450 000 autorisés pour la période 2023-2025. Dans son rapport, Confindustria Vicenza constate qu’« en 2013, 512 867 enfants sont entrés en première année d’école, contre 100 000 de moins en 2022 ». Pour Mario Roberto Carraro, porte-parole régional cité par l’agence de presse italienne Ansa, « il n’y a pas d’autre solution possible que de rendre notre pays plus intéressant pour les travailleurs étrangers ». Et de saluer l’augmentation des quotas, tout en dénonçant un système trop rigide, incapable de répondre aux besoins concrets des entreprises.
Un dispositif inadapté aux réalités économiques
Le système dit des « click days », qui autorise les demandes de visa en ligne à des dates précises, est jugé obsolète. « Il repose sur des critères uniquement quantitatifs, sans prendre en compte les qualifications ou les besoins des territoires », a critiqué Mario Roberto Carraro. Dans la province de Vicenza, la pénurie de main-d’œuvre serait telle que 17 860 embauches seraient possibles pour l’été 2025, mais 52 % des postes resteraient vacants selon les prévisions de l’organisation patronale. À plus long terme, la région manquerait de 35 000 travailleurs d’ici 2035.
Le secteur agricole n’est pas en reste. En Toscane, « un produit sur deux est récolté par des mains étrangères », selon Coldiretti Toscana cité le 7 juillet par le site Stranieriinitalia.it. L’organisation appelle à dépasser la logique du « jour du clic » et demande au gouvernement d’autoriser le dépôt de dossiers tout au long de l’année, en s’adaptant aux besoins saisonniers réels.
Une politique contestée, au cœur des tensions identitaires
Mais cette logique d’immigration économique de plus en plus massive suscite de vives critiques. Nous avons déjà rappelé à plusieurs reprises que l’Italie compte plusieurs millions de chômeurs, que les salaires stagnent et que le seuil de pauvreté ne cesse de progresser. En 2024, seuls 12 % des migrants entrés via le décret précédent ont effectivement signé un contrat de travail.
Dans ce contexte, l’importation de main-d’œuvre apparaît à certains comme une légalisation des flux que le pays ne parvient plus à maîtriser. Avec plus de 5,4 millions de résidents étrangers en 2024, l’Italie a franchi un nouveau seuil. Et les projections officielles évoquent 640 000 travailleurs immigrés supplémentaires d’ici 2028, dont une large part dans les métiers peu qualifiés. Un modèle que d’aucuns jugent économiquement inefficace et identitairement périlleux.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
3 réponses à “Immigration économique. En Italie, la pression des industriels pour assouplir les visas”
Seul les pays du golfe savent gérer l’immigration.
Une immigration temporaire de travail.
Le patron paie le billet aller retour et le logement.
Visa lié au contrat de travail.
Plus de travail ils repartent
C’est pourtant simple, tout au moins pour moi :
Il suffirait de bien ficeler le dossier de l’immigration volontaire, délimitée dans le temps et dans le cursus de la demande du travail, pour limiter considerablement l’implosion de l’immigration.
Tout travailleur étranger venu dans le pays dans le cadre d’un emploi, est assujetti aussi bien à certains Droits, et qu’autant à certaines obligations precises. Ne fussent que celles du renvoi dans le pays d’origine à la fin de son contrat.
Je suis intéressé