Il est des nouvelles qu’il faut savoir lire entre les lignes. Le mercredi 9 juillet, une perquisition fut menée au siège parisien du Rassemblement national, en présence de l’avocat Wallerand de Saint-Just et du directeur de cabinet de Jordan Bardella. L’affaire, qui agite déjà les chancelleries médiatiques, repose sur une suspicion de financement illicite des campagnes électorales du parti, notamment par des prêts de personnes physiques. Ce que l’on feint de présenter comme une transgression du droit bancaire est en réalité une persécution d’un adversaire politique par les instruments de l’État.
À qui fera-t-on croire que le RN, formation qui concentre 85 % des emprunts privés consentis aux partis politiques en France, aurait abusé d’un système qu’il n’a fait que systématiser faute d’alternative bancaire ? En vérité, ce modèle, dont j’ai vu naître la plateforme en ligne de prêt automatisée, fut une réponse pragmatique à l’obstruction bancaire dont le parti est victime. J’ai connu personnellement l’artisan de cette innovation, un homme soucieux de restaurer une forme élémentaire d’équité dans la vie démocratique. L’idée était simple, presque naïve dans sa candeur républicaine : permettre à tout citoyen, dans le respect des plafonds légaux et avec l’encadrement requis, de prêter quelques milliers d’euros à un parti politique, avec la promesse d’un remboursement dès réception du remboursement des frais de campagne. Ce fut un travail de dentellier juridique. La plateforme fut conçue pour générer automatiquement les contrats de prêt, assurer la traçabilité des fonds, et respecter les exigences du code électoral et du code monétaire.
Depuis 8h50 ce matin, le siège du Rassemblement National – y compris les bureaux de ses dirigeants – font l’objet d’une perquisition menée par une vingtaine de policiers de la Brigade financière, armés et en gilets pare-balles, accompagnés de deux juges d’instruction.
Tous les…
— Jordan Bardella (@J_Bardella) July 9, 2025
Perquisitions au #RNPOL : on ne transige pas avec les libertés politiques, tous les persécutés méritent d’être soutenus !
« Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement » : manifestement les juges et…— Jean-Yves Le Gallou (@jylgallou) July 9, 2025
À aucun moment il ne s’est agi de contourner la loi. Bien au contraire, cette mécanique fut pensée pour éviter précisément les risques de confusion entre financement citoyen et activité bancaire. Il s’agissait de suppléer à la défaillance volontaire des établissements bancaires, qui, pour des raisons de convenance morale ou de frilosité politique, refusaient systématiquement d’ouvrir la moindre ligne de crédit au Rassemblement national. Non point à cause de son insolvabilité, ses scores électoraux récents lui assurant un financement public solide, mais par pur ostracisme. L’interdit bancaire, dans cette affaire, ne sanctionnait pas une incapacité de rembourser, mais une non-conformité idéologique comme la banque qui a clôturé le compte de Breizh-info, de TVLibertés, et de nombreux autres médias ou personnalités dissidentes, sans raison valable mais avec certainement l’intention de nuire.
Ainsi, ce système de prêts individuels, fragmentés, transparents, devint une béquille nécessaire, un pis-aller patriotique. Il reprenait, sous une forme modernisée, l’esprit d’un financement populaire, proche de l’autofinancement militant tel qu’il pouvait exister dans les premiers mouvements ouvriers ou catholiques sociaux, c’est-à-dire une mise en commun des ressources limitées des individus engagés. Et voilà qu’aujourd’hui, ce qui fut conçu comme une réponse de bon sens à un verrouillage injuste est traité comme un délit. On voudrait criminaliser la solidarité civique, requalifier en « activité bancaire habituelle » ce qui n’est que le sursaut d’un corps électoral privé de relais institutionnels. L’État libéral, lorsqu’il sent son monopole menacé, n’a pas de scrupules à bâillonner le peuple sous couvert de légalité.
La loi, dans l’interprétation restrictive qu’en fait le pouvoir, tolère le prêt unique, mais condamne la répétition. Un citoyen peut prêter une fois, mais qu’il récidive, et le voilà accusé de se livrer à une activité bancaire illégale. Il y a là une inversion burlesque de la hiérarchie des normes : l’individu, acteur de la souveraineté démocratique, est sommé de rester muet dans l’ordre économique. Derrière l’alibi du droit, c’est bien une volonté d’étouffement politique qui s’exprime. C’est l’arme préférée des régimes finissants : l’asphyxie administrative, le recours à des juristes d’alcôve, et des juges qui, le doigt sur la couture du pantalon, exécutent le plan de la caste au pouvoir.
🏛️ Je m’excuse d’avance pour le pavé qui s’annonce, mais il fallait que je couche quelques considérations à l’intention de la mouvance, sur le RN et notre avenir. Je vous prie de lire jusqu’au bout et vous remercie de partager !
Ceux qui me croisent souvent dans des colloques… pic.twitter.com/10EhxHnjci
— Raphaël Ayma 🇫🇷 (@raphael_ayma) July 9, 2025
L’enquête judiciaire, déclenchée à la suite de signalements de la Commission nationale des comptes de campagne, vise des prêteurs qui auraient « l’habitude » de consentir des prêts, une notion aussi floue que redoutable, car laissée à l’interprétation discrétionnaire de la puissance publique. On invoque des seuils, cinq prêts ou plus de 75 000 euros, mais sans base légale ferme. On avance dans le brouillard juridique avec, pour seul viatique, une présomption de culpabilité. Cette Commission, censée garantir l’égalité républicaine, agit aujourd’hui comme une Inquisition technocratique, traquant non le crime, mais le dissident.
Ce qui se joue ici dépasse de loin le cas du RN. C’est la question du pluralisme, au sens le plus strict du terme, qui est posée. Quand un parti ne peut ni obtenir un prêt bancaire, ni mobiliser à répétition ses sympathisants, comment peut-il concourir loyalement à la compétition électorale ? Oswald Spengler évoquait dans Le Déclin de l’Occident que toute démocratie finit par enfanter une oligarchie masquée. Cette mascarade judiciaire en est une preuve supplémentaire. À terme, c’est le régime lui-même qui se dissout, miné par sa propre peur de la contestation.
À ceux qui se réjouissent de voir perquisitionner un parti qu’ils abhorrent, il faut rappeler cette vérité ancienne : ce que l’on fait subir à ses adversaires finit tôt ou tard par se retourner contre soi. La mécanique administrative et judiciaire qui se met en place n’est pas celle de la justice, mais celle d’un pouvoir qui se crispe sur ses certitudes et qui, tel Saturne, commence à dévorer ses enfants. À force de vouloir purifier la scène politique à coups de procédures, c’est la vie politique elle-même que l’on stérilise.
La véritable illégalité, dans cette affaire, n’est pas dans les prêts, mais dans la fermeture du marché du crédit à une partie de la représentation politique. La CNCCFP, sous couvert de moralisation, agit comme un bras armé du conformisme partisan. L’égalité devant le suffrage devient fictive, corsetée par des dispositifs qui, sous prétexte de rigueur, restaurent un monopole de fait des partis installés. Ce n’est plus la République, mais une République Potemkine.
Il y aurait bien des manières d’amender la situation : une clarification législative sur la notion d’habitude, une exception encadrée pour les prêts citoyens, voire un financement public proportionnel sans discrimination bancaire. Encore faudrait-il que nos parlementaires aient le courage de sortir du consensus mou. Mais dans une France où l’horizon politique s’est rétréci au champ des idées admises, la vraie réforme semble désormais relever de l’utopie.
Il faut enfin dire ceci : cette affaire est une triste farce d’un système qui s’acharne sur le thermomètre plutôt que sur la fièvre. Le RN prospère sur la décomposition du régime, non parce qu’il serait seul à proposer, mais parce qu’il est seul à être empêché. Ce traitement d’exception, loin de l’affaiblir, l’auréole aux yeux d’une part croissante du pays réel. Cette France silencieuse, laborieuse, périphérique, que méprisent les élites et que l’État profond rêve de museler.
Les républicains de salon feraient bien de méditer cette leçon.
Balbino Katz — chroniqueur des vents et des marées —
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Une réponse à “Perquisitions au RN. La République en trompe-l’œil : quand le crédit devient crime”
La Macronie et la gauche travaille main dans la main pour faire en sorte que le RN ne puisse ce présenter aux prochaines élections , l’Europe fait de même avec tout les partis nationaliste.
Les gauches veulent garder le pouvoir afin de continué a mettre les population en servitude de plus en plus forte ; la liberté d’opinion politique est en danger , la liberté d’expression est en danger, la liberté de ce déplacer librement est en danger, la liberté de propriété privé est en danger.
Le communisme est en train de renaitre avec une haine féroce de LA LIBERTE .