Europe en colère : quand les citoyens prennent le relais d’États défaillants face à l’immigration illégale

Partout en Europe, des citoyens se substituent à des gouvernements incapables ou démissionnaires. Patrouilles populaires, barrages routiers, contrôles improvisés… Le réveil des peuples face au chaos migratoire est en marche.

À Harsefeld, petite ville paisible de Basse-Saxe, les habitants ne reconnaissent plus leur quotidien. Depuis plusieurs mois, une bande de jeunes, principalement d’origine étrangère, y sème la terreur : violences, trafics de drogue, extorsions. La police, débordée et sous-dotée, peine à intervenir. Le commissariat local étant fermé, les appels d’urgence sont redirigés vers une ville distante de 15 kilomètres. Autant dire que les délinquants ont tout le temps de disparaître.

Face à cette impuissance, les riverains ont pris les choses en main. Des groupes de surveillance citoyenne se sont formés, sillonnant les rues, caméra en main. Une initiative qualifiée de « troublante » par la police, plus prompt à dénoncer l’auto-défense populaire qu’à rétablir l’ordre.

La situation allemande n’est pas isolée. Aux Pays-Bas, dans le village frontalier de Ter Apel, les habitants en ont assez de voir des migrants clandestins franchir la frontière sans contrôle. En réponse à l’inaction de l’État, ils ont organisé leurs propres contrôles routiers : gilets fluorescents, lampes torches, et inspection des coffres. L’un des leaders du mouvement a été arrêté, accusé… de troubler l’ordre public. Ironique, quand l’État abdique sa propre mission première.

Même scène en Pologne, à la frontière avec l’Allemagne. Là aussi, des citoyens, rejoints par des agriculteurs en tracteurs, ont lancé un « Mouvement civique de défense des frontières ». Leur objectif : bloquer les véhicules suspects. Leur difficulté principale ? Les manœuvres des autorités allemandes, qui déposent en pleine nuit des migrants de l’autre côté de la frontière, en violation flagrante du droit international.

L’Irlande connaît également une révolte populaire croissante. À Columb Barracks, dans le comté de Westmeath, une cinquantaine de manifestants ont empêché physiquement un bus transportant 120 migrants de pénétrer dans une ancienne caserne militaire. À Inch, dans le comté de Clare, ce sont des silos d’ensilage et des tracteurs qui ont bloqué l’arrivée de nouveaux demandeurs d’asile. Et à Dromahair, petit village de 800 habitants, la population s’est levée contre l’hébergement de 155 réfugiés dans un hôtel local, saturant les infrastructures existantes.

À chaque fois, le gouvernement répond par le mépris. L’ancien Premier ministre irlandais Leo Varadkar résumait cyniquement la doctrine officielle : « Personne ne peut décider qui a le droit de vivre dans son quartier ». Une phrase qui en dit long sur le divorce entre les élites et les peuples.

Car derrière ces mouvements de résistance populaire, une question cruciale se pose : que reste-t-il de l’État quand il renonce à faire respecter ses frontières, à assurer la sécurité de ses citoyens, à faire appliquer les lois existantes ? Les forces de l’ordre elles-mêmes reconnaissent que ces initiatives sont « dangereuses » — mais le sont-elles plus que l’inaction totale ? Que peut-on attendre d’un système qui ne protège plus, ne contrôle plus, et dénonce ceux qui refusent de subir ?

Le phénomène dépasse largement les cas isolés. Il révèle un mal européen plus profond : la faillite des États-nations face à une immigration de masse encouragée ou tolérée, et l’émergence d’un réflexe de survie populaire. Une réponse instinctive à une dépossession politique. Ce qui se passe aujourd’hui dans les villages, les bourgs et les hameaux européens, c’est la reconquête d’un pouvoir abandonné. Si les gouvernements ne veulent plus gouverner, les peuples, eux, n’ont pas dit leur dernier mot.

Photo d’illustration : DR
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