Selon le 15e rapport annuel du ministère italien du Travail, publié le 22 juillet 2025, plus de 2,5 millions de travailleurs étrangers sont actuellement employés en Italie, représentant 10,5 % des actifs du pays. En 2024, les entreprises italiennes ont conclu près de 2,7 millions de contrats avec des ressortissants étrangers, soit un quart du total. Pour l’année 2024, elles prévoyaient plus d’un million de recrutements supplémentaires, selon l’enquête Excelsior. Un chiffre en hausse de 25 000 par rapport à 2023.
Cette présence étrangère s’est imposée dans des secteurs clés de l’économie : les « autres services collectifs et personnels » (30,9 %), l’agriculture (20 %), l’hôtellerie-restauration (18,5 %) et la construction (16,9 %). La progression est particulièrement marquée dans les métiers peu qualifiés, où les embauches de migrants ont bondi de 87,3 % entre 2021 et 2024. Les ouvriers spécialisés (+79,4 %) et les professions de commerce et de service (+77,2 %) suivent de près.
Salaires faibles, précarité forte, mais tolérance élevée
Le revers de cette intégration rapide réside dans des conditions de travail nettement dégradées. Le salaire annuel moyen des travailleurs étrangers reste inférieur de 30,4 % à celui des Italiens, en raison de postes moins qualifiés et d’une moindre continuité de l’emploi. Les travailleurs étrangers représentent également 23,1 % des accidents du travail enregistrés en 2024, pour seulement 10,5 % de l’emploi total.
Les femmes immigrées, quant à elles, souffrent d’un écart d’emploi de près de 30 points avec leurs homologues masculins : seulement 46,5 % d’entre elles occupent un emploi, contre 75,2 % chez les hommes. Certaines communautés accusent des disparités flagrantes : parmi les Égyptiens, 76 % des hommes travaillent contre seulement 4 % des femmes. Les entreprises invoquent des « difficultés de recrutement » dans 54,7 % des cas concernant les travailleurs étrangers, un chiffre supérieur aux 46,1 % rencontrés pour les travailleurs locaux.
Source : ministère italien du Travail
Convergence d’intérêts entre certains patrons et pro-migrants
L’Italie comptait, au 1er janvier 2025, 5,4 millions d’étrangers, soit 9,2 % de la population. Pourtant, seulement 11,8 % des nouveaux permis de séjour délivrés en 2023 l’ont été pour des motifs professionnels. En revanche, 61 % relevaient du regroupement familial, et 32,1 % de la « protection » ou de l’asile. Un biais qui entretient un système où la présence migrante est d’abord sociale avant d’être économique, mais qui répond, in fine, aux besoins d’un marché du travail avide de flexibilité et de main-d’œuvre peu revendicative.
Cette convergence d’intérêts entre une partie du patronat italien, soucieux de maintenir des coûts salariaux bas, et les associations pro-immigration, toujours promptes à réclamer plus d’accueil, contribue à installer durablement une économie de substitution. Loin d’un véritable modèle d’intégration, cette mécanique met en péril la cohésion sociale et aggrave les déséquilibres régionaux, notamment dans le sud du pays, déserté par les jeunes Italiens.
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2 réponses à “Immigration économique. L’Italie toujours plus dépendante de la main-d’œuvre étrangère”
la seule immigration qui vaille est celles des pays du golfe.
immigration temporaire de travail.
Vert a une bonne idée, tu bosses et tu rentres chez toi… mais non, chez nous c’est le regroupement familial !