Une nouvelle étude, publiée dans Nature Genetics, révèle que les traitements par chimiothérapie, bien qu’efficaces contre les tumeurs, laissent des séquelles durables sur l’ADN des cellules saines. À long terme, ces altérations pourraient favoriser l’apparition de maladies graves et accélérer le vieillissement cellulaire.
Les traitements anticancéreux n’épargnent pas les cellules saines. Des chercheurs viennent de mettre en évidence, chez des patients de tous âges traités par chimiothérapie, une détérioration génétique comparable à un vieillissement prématuré. L’un des cas les plus marquants concerne un enfant de 3 ans, dont les cellules sanguines présentaient les stigmates génétiques d’un octogénaire, quelques mois seulement après sa chimiothérapie.
Des mutations qui marquent à vie
L’étude, réalisée sur 32 individus (dont 23 ayant reçu des traitements lourds contre le cancer), montre que les agents chimiothérapeutiques — en particulier les dérivés du platine et les agents alkylants — provoquent des mutations permanentes dans l’ADN des cellules sanguines. Ces mutations sont identifiables par des « signatures mutagènes », véritables cicatrices génétiques caractéristiques du traitement reçu.
Ces traces sont visibles des années, voire des décennies, après la fin de la chimiothérapie. Pour les scientifiques, cette découverte pourrait expliquer pourquoi les survivants du cancer présentent un risque plus élevé de développer d’autres pathologies graves avec l’âge : maladies cardiovasculaires, diabète, accidents vasculaires cérébraux ou démence.
Des traitements pas tous égaux
Tous les médicaments de chimiothérapie n’ont pas le même impact génétique. Par exemple, la cyclophosphamide, fréquemment utilisée pour traiter les cancers du sein ou le myélome, semble provoquer moins de mutations que d’autres de sa catégorie. En revanche, des produits plus anciens comme la procarbazine, aujourd’hui abandonnée dans certains protocoles pédiatriques, sont associés à un risque élevé de cancers secondaires et d’infertilité.
Les résultats de cette étude viennent renforcer les appels à développer des traitements anticancéreux plus sélectifs, moins agressifs pour les tissus sains. Immunothérapies, thérapies ciblées ou traitements personnalisés apparaissent comme des pistes crédibles pour l’avenir.
Aujourd’hui, à défaut de pouvoir encore protéger les cellules saines exposées, certains médecins estiment que le mieux que l’on puisse faire est d’adapter au mieux les doses et de privilégier d’autres approches thérapeutiques lorsque cela est possible . Pour l’instant, il n’existe aucune méthode éprouvée pour empêcher les dommages génétiques sur les cellules non cancéreuses.
Une étude encore limitée, mais essentielle
Malgré un échantillon de patients relativement modeste, les chercheurs estiment que leurs conclusions sont robustes, car elles confirment des soupçons déjà formulés dans des études antérieures. Reste à comprendre pourquoi certains patients subissent ces altérations massives, tandis que d’autres semblent épargnés : est-ce lié à la durée du traitement, au nombre de médicaments administrés ou au temps écoulé depuis la fin de la thérapie ? Des recherches complémentaires sont nécessaires.
Ce constat, aussi inquiétant soit-il, ne remet pas en cause l’utilité de la chimiothérapie dans de nombreux cas. Mais il rappelle l’urgence d’une médecine anticancéreuse plus fine, plus humaine, et soucieuse des conséquences à long terme pour ceux qui survivent à la maladie.
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3 réponses à “Cancer : la chimiothérapie endommagerait l’ADN et accélèrerait le vieillissement des cellules saines”
Résumons, la chimiothérapie « guérit » mais fait mourir d’autres choses … mais on va trouver d’autres chimios qui vont faire naître de grands espoirs qui vont offrir d’autres possibilités d’études qui vont infirmer ces espoirs … On ne tournerait pas un peu en rond ? « Vouloir guérir d’une maladie chronique sans éliminer les causes qui l’ont produites c’est s’illusionner gravement ! »
Dis, monsieur Breizh-Info, ça te fatiguerait de modifier ton système pour recopier le titre de l’article quand on veut le poster sur X ? C’est la 2e fois que je le demande respectueusement.
En attendant, je ne reposterai plus…
la chimio qui tue les cellules cancéreuses ah bon, ça se saurait, ne me dites pas ça à moi, je l’ai vécu avec mon épouse, ça l’a tué elle aussi, puisque non seulement soi-disant ça détruit les cellules cancéreuses mais ça détruit les autres ce qui aboutit à la mort, et j’en parlais avec une infirmière à la retraite, elle m’a confirmé que la chimio tuait aussi les gens