Un nouvel épisode de la guerre culturelle secoue l’Irlande du Nord. À Belfast, vendredi 1er août, deux drag-queens ont été escortés par la police (PSNI) hors de la bibliothèque d’Holywood Arches, à l’est de la ville, après une manifestation de parents opposés à un événement de lecture pour enfants organisé dans le cadre d’un festival local.
L’événement était organisé par l’association EastSide Partnership, dans le cadre de son « EastSide Arts Festival ». Il était annoncé comme étant « adapté à tous les âges et aux familles » et visait à « promouvoir l’individualité et l’inclusivité auprès du jeune public, avec des chansons et des danses ». Concrètement, deux hommes grimés en femmes, Lady Portia et Miss Dora Belle, ont lu des histoires à des enfants, la seconde traduisant en langue des signes britannique.
Parents en colère, protestation devant la bibliothèque
Selon plusieurs témoins et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des parents locaux ont manifesté leur désaccorddevant la bibliothèque, criant notamment : « Laissez nos enfants tranquilles ! ». L’ambiance est restée tendue mais non violente. La police nord-irlandaise (PSNI) a confirmé être intervenue « à la suite d’une petite manifestation », afin d’éviter toute perturbation de l’ordre public. Les deux drag-queens ont été escortés à l’extérieur pour garantir la sécurité, précise la police.
NEW: Parents in east Belfast, Northern Ireland have confronted two drag queens after they hosted “Drag Queen Story Time” for children at a library in the city.
The event “brings your favourite childhood stories to life through the art of drag” and is “suitable for all ages”. pic.twitter.com/tk5LTGMXAY
— John James (@JohnJamesNI) August 2, 2025
Aucune infraction n’a été relevée, mais l’incident a relancé le débat sur l’utilisation d’espaces publics financés par les contribuables pour ce type d’événements, qui divisent profondément l’opinion. Le député unioniste Timothy Gaston (TUV) a officiellement saisi le ministre de la Culture, Gordon Lyons, en charge des bibliothèques. Dans une lettre ferme, il interroge :
« Estimez-vous que cela constitue un usage approprié des locaux des bibliothèques publiques ? Pour moi, absolument pas. Le drag est, par nature, une caricature sexualisée de la féminité, issue du monde du spectacle pour adultes et de la subversion du genre. Pourquoi serait-il acceptable qu’un artiste connu pour ses performances adultes conserve le même personnage pour lire des histoires à des enfants ? »
La gauche radicale dénonce les opposants
À l’inverse, le conseiller municipal écologiste Anthony Flynn, élu à Belfast, a dénoncé les protestataires comme étant mus par une « haine ignoble déguisée en inquiétude ». Selon lui, ces lectures seraient des événements « joyeux, sûrs et inclusifs », et ceux qui s’y opposent porteraient « une intolérance profonde qui n’a pas sa place dans une société décente ».
Dans un communiqué, EastSide Partnership affirme que cet événement est l’un des plus anciens du festival et qu’il revient chaque année en raison des retours positifs du public. L’association affirme avoir travaillé avec les artistes pour garantir un environnement « sûr, accessible et adapté aux familles ». Elle promet de poursuivre dans cette voie « inclusive et diversifiée ».
L’affaire pose une nouvelle fois la question du rôle des lieux publics dans la promotion de l’idéologie du genre et du droit des parents à protéger leurs enfants d’initiatives qu’ils jugent inappropriées. Pour certains, ces lectures ne sont qu’un prétexte pour introduire insidieusement des références sexuelles et militantes dans l’univers de l’enfance, sous couvert de tolérance.
Dans un climat social déjà polarisé, la tension monte entre deux visions irréconciliables de la société : l’une attachée à l’enfance, à l’innocence et aux repères naturels ; l’autre prônant l’inclusivité à tout prix, quitte à terroriser intellectuellement avant de se victimiser.
Crédit photo : (DR)
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