Cuba 2025 : un record historique de 1 176 prisonniers politiques, symbole d’un régime en panique

Le mois de juillet 2025 marque un nouveau sommet de la répression à Cuba. Face à la pauvreté, à la faim et aux coupures massives d’électricité, des centaines de Cubains continuent de se lever. En retour, le régime les jette en prison. Bilan d’un enfer totalitaire banalisé par l’Occident.

Tandis que les élites occidentales fustigent à longueur de discours les atteintes aux libertés en Russie ou en Hongrie, le régime cubain, lui, poursuit sa descente aux enfers sans grand écho médiatique. Juillet 2025 : 25 nouveaux prisonniers politiques viennent allonger la liste macabre des Cubains incarcérés pour avoir simplement osé réclamer l’essentiel : de l’électricité, de l’eau, du pain, des médicaments, et surtout, un peu de dignité.

Le chiffre total atteint désormais 1 176 détenus politiques, dont 124 femmes et 33 mineurs. Des chiffres qui donnent le vertige, et rappellent que derrière les slogans progressistes sur « l’éducation gratuite » et « la médecine pour tous », Cuba reste une prison à ciel ouvert, administrée par un appareil de répression implacable hérité de la dictature castriste.

Une répression féroce et déshumanisante

Parmi les nouveaux prisonniers de juillet, 17 Cubains ont été arrêtés pour avoir manifesté pacifiquement à Granma en mars 2024, dans un contexte d’effondrement total des services publics. Privés de toute procédure judiciaire équitable, jugés sans avocat indépendant, ces citoyens ont été condamnés à des peines allant de 2 à 7 ans de prison, simplement pour avoir levé la voix.

Le cas de Luis Angel Cuza Alfonso, journaliste indépendant, illustre la brutalité du régime : arrêté en 2022 pour avoir… fait la queue pour acheter du poulet, il a vu ses accusations aggravées au fil des mois jusqu’à se retrouver enfermé dans une prison de haute sécurité, privé de soins, affamé, persécuté. Comme tant d’autres.

Le crime de Yuniesky Lorences Domínguez ? Avoir crié « mettez le courant, nous voulons du courant » devant une mairie. Quatre ans de prison. Le crime d’Alfredo Gonzalez ? Réclamer justice pour son fils suicidé à 18 ans lors du service militaire. Menotté, emprisonné, humilié.

Le régime cubain, incapable de fournir l’essentiel à son peuple, préfère l’écraser sous la botte policière, multipliant les procès politiques dignes des pires heures du stalinisme. La répression ne vise plus seulement les militants organisés, mais désormais chaque citoyen qui proteste, même brièvement, même pacifiquement.

Les femmes, nouvelles cibles de la dictature

Sur les 124 femmes emprisonnées pour des motifs politiques, 45 sont actuellement détenues dans des conditions insalubres, sans soins, sans hygiène, parfois séparées de leurs enfants. Leur « faute » ? Avoir participé à une manifestation, publié une vidéo, écrit un message sur les réseaux sociaux, ou simplement soutenu un proche détenu.

Certaines, comme Mayelín Rodríguez Prado, 24 ans, ont été condamnées à 15 ans de prison pour avoir filmé des violences policières contre des fillettes. D’autres, comme Misleidys Rodríguez Mas, ont tenté de se suicider en prison après avoir été condamnées à 10 ans pour « propagande ennemie ». Le tout dans un pays qui se dit « anti-impérialiste », mais traite ses propres femmes comme des ennemies de l’État.

À Cuba, le mot “justice” n’a plus aucun sens. Les tribunaux ne sont que des chambres d’enregistrement des condamnations dictées par la Sécurité de l’État. Il n’existe aucune défense indépendante, les avocats sont aux ordres du régime, les juges sont désignés par le Parti communiste, et les procureurs servent de bras judiciaire à la répression politique.

Le système judiciaire cubain est une machine à broyer l’opposition, les pauvres, les femmes, les croyants, les journalistes, les jeunes. Un théâtre de marionnettes où les peines sont décidées avant même le début du procès.

33 mineurs figurent actuellement parmi les prisonniers politiques, certains condamnés pour « sédition », avec des peines moyennes de 5 à 10 ans de prison. Les enfants sont internés dans des centres appelés « écoles de formation intégrale », qui n’ont d’école que le nom : de véritables prisons gérées par le ministère de l’Intérieur.

L’ONU a confirmé que plus de 400 mineurs sont enfermés chaque année à Cuba dans des conditions indignes, avec une justice d’exception pour les jeunes récalcitrants.

Un silence international coupable

Alors que des voix s’élèvent partout en Europe pour dénoncer les régimes dits populistes », le régime communiste cubain continue d’opprimer en toute impunité, bénéficiant de la complaisance voire du soutien discret d’une partie de la gauche radicale occidentale. Silence gêné dans les chancelleries, absence de couverture médiatique : Cuba n’intéresse plus que lorsqu’on y vante la rumba et le rhum.

Cuba n’est pas une île figée dans le temps. C’est aujourd’hui un laboratoire de la tyrannie moderne, surveillée, muselée, déconnectée, avec un vernis de légalité pour faire bonne figure auprès des idiots utiles.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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4 réponses à “Cuba 2025 : un record historique de 1 176 prisonniers politiques, symbole d’un régime en panique”

  1. jacques allemmoz dit :

    en Europe nous y arrivons à petit pas avec cette commission Européenne non élue qui font leur lois sans contre partie

  2. Pschitt dit :

    Cuba est un enfer totalitaire banalisé par l’Occident… mais soutenu par la Russie, qui ne semble guère dérangée par la brutalité de la dictature. Malgré la disparition de l’URSS, les liens entre les deux pays sont demeurés étroits. Un grand nombre de traités et de contrats ont été signés ces dernières années, sur toutes sortes de sujets. Cuba a été l’un des premiers Etats à soutenir l’invasion de la Crimée puis de l’Ukraine par la Russie.

    Leurs relations se sont cependant refroidies depuis la fin 2023, après la découverte d’un réseau russe de recrutement de mercenaires cubains appelés à combattre en Ukraine.

  3. Verdier dit :

    Il n’y a qu’à écouter « Le monde d’Élodie » journaliste de France Info, par exemple, et son interview du chanteur cubain Raul Paz, ainsi que de lire ses interviews écrits afférents, pour comprendre de quelle manière feutrée, finalement quasi inexistante, et les comiques troupiers français de service, et les artistes cubains qui obtiennent de voyager à l’étranger, ne disent rien de la dictature cubaine, et en font même joyeusement, sous couvert de musique qui permet prétendument de communiquer envers et contre tout, la promotion…

    https://www.franceinfo.fr/replay-radio/le-monde-d-elodie/raul-paz-et-sa-relation-avec-la-musique-je-suis-persuade-que-c-est-une-des-raisons-pour-lesquelles-on-est-la_7356021.html

  4. guillemot dit :

    C’est bizarre, comme c’est bizarre, on n’entend pas toutes ces belles consciences de gauche – intellectuels et gens du spectacle – qui dans le sillage de Daniel Mitterrand allaient se trémousser devant l’ami Fidel Castro alors que déjà on parlait des prisons dans lesquelles étaient enfermes tous les opposants. A ce sujet lire le livre de Armando Valladares  » Mémoires de prison » paru en 1986

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