Samedi 16 août, peu après midi, les vacanciers présents sur la plage de Lermot, à Hillion (Côtes-d’Armor), ont été témoins d’une macabre découverte : le cadavre d’un sanglier échoué sur le sable. La scène s’est déroulée en pleine zone de baignade, sous les yeux de nombreux touristes.
Une découverte qui relance les inquiétudes
Alertés, les gendarmes ont immédiatement établi un périmètre de sécurité. Faute de moyens municipaux disponibles, ce sont les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) qui ont procédé à l’enlèvement de la carcasse. Comme le prévoit le protocole, des prélèvements ont été réalisés et transmis aux laboratoires Labocea et Chemtox, afin de rechercher d’éventuelles traces d’hydrogène sulfuré (H2S), un gaz hautement toxique émis par la décomposition des algues vertes.
La préfecture a confirmé qu’aucune nappe d’algues vertes n’était présente autour du site au moment des faits. La maire d’Hillion, Annie Guennou estime improbable que la mort de l’animal puisse être directement liée à ces algues.
Cette divergence d’analyse illustre la persistance du débat : noyade accidentelle ou intoxication invisible ? Les résultats des analyses en laboratoire devraient permettre d’y voir plus clair.
Une commune marquée par des précédents graves
Ce n’est pas la première fois qu’Hillion se retrouve au cœur de polémiques liées aux marées vertes. L’histoire locale est marquée par plusieurs épisodes dramatiques :
- en 2011, 36 sangliers avaient été retrouvés morts dans le même secteur, intoxiqués par les gaz issus des algues en putréfaction ;
- en 2016, un joggeur avait perdu la vie après avoir traversé une vasière saturée en hydrogène sulfuré ;
- en 2023, puis encore en 2024, des carcasses de sangliers avaient été découvertes sur les plages environnantes, certaines confirmées comme intoxiquées.
Plus récemment, en juin 2025, la cour administrative d’appel de Nantes a reconnu officiellement la responsabilité des algues vertes dans la mort de Jean-René Auffray, joggeur décédé neuf ans plus tôt dans l’estuaire du Gouessant.
Chaque été, les plages du secteur sont confrontées à la prolifération d’ulves, alimentées par les excès de nitrates d’origine agricole. Si les dépôts visibles varient selon les courants, les risques sanitaires demeurent. Plusieurs zones de baignade ont déjà été fermées au public cette année.
La mort de ce sanglier, sur une plage familiale en pleine saison touristique, rappelle que le phénomène des marées vertes n’appartient pas au passé. Même en l’absence d’algues visibles, les dangers persistants continuent de peser sur l’environnement, les animaux… et les habitants.
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