Le Rugby Championship 2025 tient toutes ses promesses. Après deux journées, les quatre nations phares de l’hémisphère sud affichent chacune une victoire et une défaite, signe d’un tournoi plus ouvert que jamais. Mais derrière les résultats, une dynamique se dessine : l’Australie, longtemps malmenée, est en train de franchir un cap important à l’approche de la prochaine Coupe du monde.
L’Argentine écrit l’histoire à Buenos Aires
Samedi soir, les Pumas ont signé un succès historique contre la Nouvelle-Zélande (29-23), leur premier jamais obtenu à domicile face aux All Blacks. Quarante ans d’attente balayés en une soirée incandescente au stade José Amalfitani, porté par une ferveur populaire impressionnante.
Disciplinés et opportunistes, les Argentins ont su exploiter les fautes adverses (trois cartons jaunes infligés aux Néo-Zélandais) et ont trouvé dans Santiago Carreras, entré en jeu, un ouvreur décisif au pied. Les essais de Juan Martin González et Gonzalo Garcia, combinés aux pénalités de Carreras, ont permis aux Pumas de renverser une équipe pourtant encore numéro un mondial.
« Le stade était en feu, c’était incroyable », a résumé leur capitaine Julián Montoya. Une victoire qui ne change pas seulement les chiffres : elle ancre désormais l’Argentine comme une nation capable de battre n’importe qui, n’importe où.
Si la Nouvelle-Zélande a marqué trois essais, elle a surtout donné l’image d’une équipe indisciplinée et parfois dominée dans l’intensité. Scott Barrett, capitaine lucide, a reconnu que son équipe avait été « surclassée » dans l’engagement. Les Blacks devront réagir vite : le 6 septembre, ils défendront à Auckland leur invincibilité vieille de 34 ans face à l’Afrique du Sud.
Les Springboks, victorieuxs mais poussifs
En Afrique du Sud, les champions du monde se sont imposés 30-22 contre l’Australie. Un succès qui ressemble davantage à un soulagement qu’à une démonstration. La présence retrouvée de Handré Pollard a apporté de la stabilité au pied, mais le collectif sud-africain a longtemps peiné face à des Wallabies décomplexés.
Eben Etzebeth a scellé la victoire en fin de match, mais les Boks devront hausser leur niveau pour espérer prolonger leur domination, notamment dans leur prochain défi à Eden Park.
Si les Wallabies quittent Le Cap sans point de bonus, ils ont marqué les esprits. Une semaine après avoir surpris les Springboks à Johannesburg, ils ont encore fait douter les champions du monde jusque dans les dernières minutes. Malgré les blessures (Wilson, Pietsch, Slipper) et les erreurs au pied (faute professionnelle) de James O’Connor, les Australiens ont montré un visage conquérant. Corey Toole, ailier issu du rugby à 7, a brillé pour sa première sélection, tandis que Rob Valetini et Tom Hooper se sont imposés comme des leaders en devenir dans le pack.
Mieux encore, la discipline a été au rendez-vous : seulement sept pénalités concédées sur l’ensemble de la rencontre, preuve d’une équipe en pleine maturité. Les Wallabies ont désormais deux matchs consécutifs à domicile contre l’Argentine pour confirmer cette montée en puissance.
Ce Rugby Championship 2025 ne désigne pas encore de favori clair, mais il met en lumière une tendance : l’Australie n’est plus l’équipe fragile des dernières années. Sous la houlette de Joe Schmidt, elle combine jeunesse, intensité et discipline. Si l’efficacité au pied s’affine, elle pourrait bien devenir la grande menace de la prochaine Coupe du monde.
Entre une Argentine historique, une Afrique du Sud toujours redoutable et une Nouvelle-Zélande en quête de rachat, le Rugby Championship offre cette année un parfum particulier : celui d’un hémisphère sud en pleine recomposition. Mais une certitude se dessine déjà : il faudra compter sérieusement avec les Wallabies.
Prochaines rencontres, début septembre, avec Australie-Argentine et Nouvelle-Zélande Afrique du Sud.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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