Le 15 octobre 2025, Mossoul a vu résonner à nouveau les cloches de ses églises. Deux sanctuaires emblématiques de la vieille ville, Al-Tahira des chaldéens et Mar Toma des syriaques orthodoxes, détruits par l’État islamique et abîmés par les combats, viennent d’être inaugurés après trois années de restauration.
La mémoire chrétienne de Mossoul sauvée de l’oubli
De 2014 à 2017, Daech avait fait de Mossoul la capitale de son califat. Les chrétiens, déjà fragilisés par des décennies de guerres et d’exodes, furent chassés en masse. Les églises, pillées, transformées en prisons ou en postes militaires, avaient été méthodiquement profanées. La libération de la ville, en 2017, n’avait laissé que ruines et désolation.
Aujourd’hui, la réouverture d’Al-Tahira et de Mar Toma est un acte à la fois culturel, religieux et politique. « C’est un signe d’espérance », résume Mgr Najeeb Mickhael Moussa, archevêque chaldéen de Mossoul, rappelant que ces pierres restaurées portent la mémoire d’une communauté enracinée depuis l’époque des apôtres.
Un chantier international
La renaissance de ces deux édifices s’inscrit dans le programme « Mosaïque de Mossoul », porté depuis 2019 par la fondation ALIPH et l’Œuvre d’Orient, en partenariat avec les autorités irakiennes et l’Institut national du patrimoine français. Architectes, restaurateurs, archéologues, artisans irakiens et experts internationaux ont uni leurs savoir-faire pour redonner vie aux sanctuaires.
L’église Mar Toma, fondée au VIIᵉ siècle, a retrouvé sa porte royale en marbre sculpté des douze apôtres, restaurée après avoir été mutilée par les djihadistes. Quant à Al-Tahira, chef-d’œuvre du XVIIIᵉ siècle dédié à la Vierge Marie, elle a retrouvé son harmonie de voûtes et ses décors jalilis finement sculptés.
Symbole fort, chacune a reçu une nouvelle cloche coulée en France, portant des inscriptions bibliques gravées en syriaque et en arabe : « La vérité vous rendra libre » et « Je vous laisse la paix ».
Une renaissance fragile
Pour les chrétiens d’Irak, dont la population est passée de 1,5 million à environ 250 000 en vingt ans, l’événement dépasse la seule question patrimoniale. Ces restaurations encouragent le retour de familles déplacées et rappellent que Mossoul fut longtemps une ville plurielle, carrefour des cultures et des religions.
La reconstruction reste cependant fragile : la peur d’un retour de Daech demeure, et l’exil continue d’attirer les jeunes générations. Mais la réouverture de ces églises – bientôt accompagnée de l’ouverture d’une école chrétienne francophone – marque une volonté de redonner un avenir à cette communauté millénaire.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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