Lors d’un débat organisé à Ballymena dans le cadre du festival du Covenant d’Ulster, l’activiste loyaliste Jamie Bryson a exhorté le DUP (Democratic Unionist Party) à utiliser « tous les outils à sa disposition » au sein de l’exécutif nord-irlandais pour renforcer la lutte culturelle contre le républicanisme.
Au cœur de son intervention : son recours judiciaire contre le projet de la ministre Sinn Féin de l’Infrastructure, Liz Kimmins, visant à installer des panneaux en langue irlandaise dans la nouvelle gare Grand Central de Belfast.
Pour Bryson, cette procédure n’est pas un cas isolé mais « le début d’un combat plus large » que l’unionisme doit mener sur tous les fronts culturels.
« Si nous ne pouvons pas défiler, ils n’auront pas leurs panneaux »
Le militant loyaliste a rappelé les interdictions de défilés emblématiques comme Drumcree ou Crumlin Road, symboles pour l’Ordre d’Orange. « Si nous n’avons pas le droit de marcher, alors il ne doit pas y avoir de signalisation en irlandais », a-t-il lancé, ajoutant que l’argent public ne devrait pas non plus financer le GAA (fédération sportive nationaliste) tant que les célébrations orangistes n’obtiennent pas un traitement équivalent.
Il a dénoncé « deux décennies où l’unionisme s’est comporté en victime passive dans une guerre culturelle », appelant désormais à « rendre les coups ».
L’événement réunissait plusieurs figures du camp unioniste et loyaliste : le chef de l’Ordre d’Orange Mervyn Gibson, le député TUV Jim Allister, le conseiller PUP Russell Watton, ou encore des élus du DUP et de l’UUP. Tous ont affiché leur soutien au recours de Jamie Bryson, présenté comme une première étape d’une stratégie concertée.
Celui-ci a averti que son action judiciaire allait se poursuivre jusqu’à un jugement complet si la ministre n’abandonnait pas « sans condition ». « Cette fois, c’est moi qui tiens les cartes, et il n’y aura ni compromis ni colombes », a-t-il martelé.
« Utiliser le droit comme une arme »
Bryson a également dénoncé le fait que, selon lui, les républicains aient longtemps « eu le champ libre devant les tribunaux », tandis que l’unionisme se serait abstenu de les défier sur ce terrain. « Nous allons désormais utiliser la loi pour rendre coup pour coup », a-t-il déclaré, prévoyant déjà des résistances de la part des médias, des milieux universitaires et de la bureaucratie issue de l’accord de Belfast.
« Qu’ils viennent. Nous ne céderons pas, nous ne serons pas achetés. »
Dans une intervention parallèle, le leader du TUV Jim Allister a rappelé l’héritage du Covenant de 1912, signé pour s’opposer au Home Rule irlandais. Selon lui, l’égalité de citoyenneté au sein du Royaume-Uni n’a jamais été aussi menacée. Il a pointé du doigt le Protocole nord-irlandais, qui maintient plus de 300 domaines de droit alignés sur la législation européenne et, dans certains cas, sur la République d’Irlande.
« Nous sommes gouvernés comme une colonie », a-t-il accusé, reprochant au DUP de maintenir en vie un exécutif qui, selon lui, consacre ce recul constitutionnel.
En conclusion du débat, le modérateur David Graham, ancien conseiller du DUP, a insisté sur la nécessité de rapprocher les différentes sensibilités du camp unioniste. « Les désaccords existent, mais l’objectif est commun : défendre l’Union », a-t-il résumé, appelant à une coopération renforcée en vue des prochaines échéances électorales.
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