L’Irlande vient d’annoncer une mesure choc : les familles de migrants en attente d’examen de leur dossier d’asile se verront proposer jusqu’à 10 000 € pour renoncer à leur demande et repartir volontairement. Une décision qui traduit l’impasse des politiques migratoires ouvertes menées ces dernières années à Dublin.
Une aide financière doublée
Le ministre de la Justice Jim O’Callaghan a signé un décret revalorisant fortement l’allocation de retour volontaire. Elle passe désormais à 2 500 € pour un individu et à 10 000 € pour une famille, contre 1 500 € et 6 000 € auparavant. Cette aide sera réservée aux demandeurs d’asile n’ayant commis aucun délit sur le territoire et dont la procédure est encore en cours.
L’objectif affiché est clair : réduire les dossiers jugés douteux et désengorger un système d’asile saturé.
Selon le ministère de la Justice, l’opération se veut avant tout une mesure d’économie. Car chaque demandeur d’asile coûte en moyenne 122 000 € à l’État irlandais, entre hébergement, alimentation et programmes sociaux. À titre de comparaison, une expulsion par vol charter – 35 migrants renvoyés au Nigeria – a récemment coûté 325 000 €, soit près de 10 000 € par personne.
En subventionnant le retour volontaire, Dublin espère donc réduire drastiquement la facture pour les contribuables.
Une tendance européenne
L’Irlande n’est pas un cas isolé. La Suède verse actuellement 5 000 € aux demandeurs d’asile ou déboutés acceptant de repartir. Le gouvernement conservateur de Stockholm envisage même de pousser plus loin le dispositif, jusqu’à 30 000 € pour inciter au retour des migrants chômeurs de longue durée ou dépendants de l’aide sociale.
En Allemagne, un programme similaire a permis le retour volontaire de 8 000 migrants en seulement dix mois.
Une crise migratoire profonde
Derrière cette annonce se cache une réalité préoccupante : l’Irlande a été particulièrement frappée par l’immigration de masse. Depuis 2006, la population étrangère a doublé pour dépasser le million de personnes, soit un habitant sur cinq.
Ce bouleversement démographique s’est accompagné d’une série de problèmes :
- crimes commis par des migrants ayant choqué l’opinion,
- tensions sociales croissantes,
- pression à la baisse sur les salaires avec l’afflux de main-d’œuvre bon marché.
Face à cette situation explosive, le gouvernement cherche désormais à freiner l’hémorragie et à répondre à une opinion publique de plus en plus hostile à l’immigration massive.
Pour ses détracteurs, cette mesure s’apparente à un aveu d’échec : après avoir ouvert largement ses frontières, l’Irlande en est réduite à payer les migrants pour qu’ils repartent. Un paradoxe qui ne manquera pas d’alimenter le débat politique, alors que l’immigration est devenue l’un des sujets les plus sensibles à Dublin comme ailleurs en Europe.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine..