Enxhi Seli-Zacharias : « L’AfD devient de plus en plus un pôle d’attraction pour les immigrés conservateurs et rejetant l’islam. » [Interview]

Enxhi Seli-Zacharias est née en 1993 à Tirana en Albanie et siège, en tant qu’élue du parti patriotique allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD), au sein du Parlement de Rhénanie du Nord-Westphalie, l’État le plus peuplé d’Allemagne. Elle a immigré, avec ses parents, à l’âge de sept ans en Allemagne à Gelsenkirchen dans la Ruhr, une région autrefois réputée pour ses hauts-fourneaux et son industrie lourde, issus de la révolution industrielle.

Lors des élections municipales et des conseils d’intégration [des immigrés] du 21 septembre 2025 en Rhénanie du Nord-Westphalie, il est apparu à divers endroits que l’AfD a fait le plein de voix auprès de personnes issues de l’immigration et d’immigrés. L’AfD y est même, semble-t-il, surreprésentée parmi ces individus. Lionel Baland a interrogé Enxhi Seli-Zacharias pour Breizh-info à ce propos.

Breizh-info : Vos parents ont quitté l’Albanie afin de vivre en Allemagne. Comment se sont déroulées une partie de votre enfance et votre adolescence dans ce pays ? L’Allemagne de l’époque était-elle différente de celle d’aujourd’hui ?

Enxhi Seli-Zacharias : L’Allemagne était vraiment différente à l’époque à laquelle je suis arrivée. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir immigrer vers la culture allemande et une véritable intégration a été possible, certainement aussi parce que les différences culturelles n’existaient pas en termes religieux. De nos jours, cela n’est plus possible dans de nombreux endroits en Allemagne. L’afflux d’étrangers est tellement fort que de nombreux parcours [problématiques] de jeunes ne me surprennent pas. L’intégration a été rendue de facto impossible par les immigrations massives en provenance du monde arabe.

Breizh-info : Pourquoi et comment avez-vous rejoint le parti patriotique Alternative pour l’Allemagne ? Le fait que vous soyez d’origine étrangère vous a-t-il posé des problèmes au sein de ce parti ?

Enxhi Seli-Zacharias : Je suis très reconnaissant envers ce pays et cela me fait mal d’observer cette évolution négative. Pour moi, l’Allemagne n’est pas seulement un endroit où séjourner, c’est mon chez-moi, un pays qui donne une chance à chacun. C’est principalement le manque de respect et souvent le comportement primitif des étrangers et des immigrants envers ma nouvelle patrie qui m’ont poussée à rejoindre l’AfD. Je n’ai rencontré aucun problème à cause de mes origines au sein du parti. Au contraire, l’AfD devient de plus en plus un pôle d’attraction pour les immigrés conservateurs et rejetant l’islam.

Breizh-info : Vous habitez à Gelsenkirchen. Qu’elle est la situation dans cette ville et quelles sont les solutions que l’AfD peut y apporter ?

Enxhi Seli-Zacharias : Les problèmes à Gelsenkirchen sont multiples et très complexes. Ils émanent de la gestion catastrophique de la ville durant des décennies par les sociaux-démocrates du SPD qui a conduit à un délabrement économique.

Le cœur de nos objectifs inclut, avant tout, la lutte contre l’immigration de pauvreté en provenance d’Europe du Sud-Est [NDLR : Gelsenkirchen rencontre des problèmes avec l’immigration de Roms en provenance des Balkans.] et notre réponse est très claire : pour ce groupe, tous les projets bénévoles au sein de la municipalité seront abandonnés sans être remplacés : fini les crèches mobiles, pas de traitement spécial et pas de tolérance. Au lieu de cela, il s’agit de vérifier si les critères sont remplis par rapport à la loi sur la liberté de circulation vers Allemagne au sein de l’Union européenne. Nous sommes convaincus que ce groupe très mobile quittera Gelsenkirchen s’il est privé de son milieu de bien-être.

Breizh-info : Comment les gauchistes réagissent-ils face à votre engagement ? Avez-vous subi des attaques physiques ou des menaces de la part de ces gens ? Les autres élus de l’AfD, dans votre région, sont-ils victimes de violences physiques ou d’attaques contre leur voiture ou domicile et d’ostracisme ?

Enxhi Seli-Zacharias : De nouvelles menaces voient constamment le jour. Celles-ci font partie du quotidien de la vie professionnelle. Les gauchistes traditionnels réagissent souvent à mon engagement par du racisme. Je le prends avec humour et cela m’affecte peu.

Breizh-info : Comment expliquez-vous le fait que différents éléments montrent que les personnes d’origine étrangère seraient surreprésentées à certains endroits parmi le vote patriote ?

Enxhi Seli-Zacharias : Beaucoup regrettent l’abandon de la tradition culturelle allemande en faveur d’un islam agressif, la destruction d’un pays qui était un fleuron commercial en raison d’une hubris climatique illusoire et l’attribution de la citoyenneté allemande à des individus culturellement sous-civilisés.

Breizh-info : De quelles origines sont, avant tout, les personnes étrangères ou d’origine étrangère qui votent pour l’AfD ?

Enxhi Seli-Zacharias : Je dirais que ces immigrés viennent avant tout des Balkans et des États baltes. Mais, bien sûr, il y a aussi des universitaires du monde entier ou des Perses qui savent vraiment ce que signifie l’asile !

Breizh-info : Êtes-vous issue de la partie musulmane de la population albanaise ? En Albanie et dans les Balkans, une partie de la population est musulmane. Dans ces endroits, les femmes ne portent pas le voile et vivent à l’« européenne ». L’islam européen et l’islam importé sont-ils incompatibles ?

Enxhi Seli-Zacharias : Il est faux de présenter l’Albanie comme musulmane. Ce pays était, sous [le dirigeant communiste] Enver Hoxha, celui dans lequel l’interdiction absolue de la religion était strictement vécue. En outre, le héros national de l’Albanie Skanderbeg, qui en Europe se voit attribuer le surnom de « Petit Alexandre » [en référence à Alexandre le Grand], porte le titre honorifique d’« Athleta Christi » (Champion du Christ). Désormais, l’Albanie est aussi majoritairement chrétienne. Néanmoins, je dois dire clairement que les femmes musulmanes d’Albanie ne se voilent aucunement. Beaucoup d’adeptes de cette religion y mangent même du porc, par manque de moyens financiers. Je suis moi-même athée – comme beaucoup d’Albanais d’ailleurs – et je considère l’islam comme fondamentalement incompatible avec la civilisation occidentale.

Propos recueillis par Lionel Baland

Illustration : ADR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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