Une nouvelle polémique secoue Rome. Le 6 septembre dernier, un « Jubilé LGBTQ+ », inscrit au calendrier officiel du Jubilé 2025 du Vatican, a vu défiler dans la basilique Saint-Pierre un cortège de militants et de fidèles revendiquant la reconnaissance des « droits homosexuels » par l’Église.
Une initiative organisée par plusieurs associations militantes, dont La Tenda di Gionata, le Réseau mondial des catholiques arc-en-ciel et Outreach du père James Martin, SJ — un jésuite connu pour ses positions progressistes sur les questions de morale sexuelle. Mais cette fois, la riposte ne s’est pas fait attendre. Dans un entretien accordé à la journaliste Diane Montagna, Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana (Kazakhstan), a condamné avec fermeté ce qu’il considère comme une “profanation” de la Porte Sainte et une « moquerie envers Dieu ».
« Une abomination de la désolation dans le lieu saint »
« Ma réaction a été un cri silencieux d’horreur, d’indignation et de tristesse », confie Mgr Schneider. Pour lui, cet événement constitue une gifle faite à Dieu et à tous les fidèles attachés à l’enseignement moral de l’Église. Il cite les paroles de l’Évangile selon saint Matthieu : « L’abomination de la désolation dans le lieu saint » (Mt 24,15).
Le prélat rappelle que la Porte Sainte, ouverte à l’occasion des années jubilaires, symbolise la conversion, la pénitence et la purification. Y faire entrer des militants promouvant un mode de vie explicitement contraire au sixième commandement, sans signe de repentir, relève selon lui d’une parodie sacrilège du pardon divin. « Franchir la Porte Sainte tout en promouvant une idéologie qui rejette les commandements de Dieu, c’est profaner la maison du Seigneur et se moquer de la grâce du Jubilé », dénonce-t-il.
Le 6 septembre, une messe a été célébrée par Mgr Francesco Savino, vice-président de la Conférence épiscopale italienne, dans l’église du Gesù à Rome. Tous les participants ont été invités à communier. Pour Mgr Schneider, il s’agit là d’un scandale doctrinal majeur : « Celui qui mange et boit sans discerner le Corps du Christ mange et boit sa propre condamnation », rappelle-t-il, citant saint Paul (1 Co 11,29).
Le prélat kazakh souligne donc la contradiction flagrante entre l’enseignement officiel de l’Église et la pratique de l’homosexualité désormais tolérée au plus haut niveau du Saint-Siège.
Le silence du Vatican : entre approbation tacite et confusion
Mgr Schneider va plus loin : il accuse les autorités du Vatican d’avoir de facto sapé le sixième commandement, en permettant que Dieu soit publiquement ridiculisé. Et face au silence du Saint-Siège, il voit un signe inquiétant : « Le silence du Vatican ressemble à celui d’une conscience qui sait qu’elle a mal agi », déplore-t-il.
Pour le prélat, ce n’est pas seulement une erreur pastorale mais une dérive spirituelle. En autorisant de telles manifestations, le Saint-Siège transmettrait au monde le message que l’Église reconnaît désormais les revendications LGBTQ+, au mépris de la doctrine catholique.
Mgr Schneider appelle les fidèles à réparer les offenses commises contre le Cœur immaculé de Marie et contre la sainteté de l’Église. « Ce qui s’est produit est une humiliation publique de notre Sainte Mère l’Église. Nous devons accomplir un acte collectif de réparation pour l’offense commise contre la sainteté de la maison de Dieu. »
Il exhorte également le pape Léon XIV (successeur du pape François) à suivre l’exemple de Jean-Paul II, qui avait dénoncé publiquement la World Pride de Rome en 2000, qualifiant l’événement d’« offense aux valeurs chrétiennes ». « Le pape Léon XIV ne perdrait rien en reconnaissant la faute du Saint-Siège. Mais s’il ne le fait pas, il perdra quelque chose aux yeux de Dieu », conclut-il.
Une crise spirituelle et morale
Pour Mgr Schneider, l’affaire du Jubilé LGBTQ+ révèle l’effondrement moral et doctrinal d’une partie de la hiérarchie ecclésiale. Alors que l’Europe se déchristianise et que l’islam gagne du terrain, l’Église, dit-il, « se ridiculise elle-même » en cherchant l’approbation du monde. « Il n’existe dans ce monde aucune autorité morale plus élevée que celle du Christ. Mais cette autorité est aujourd’hui réduite au silence, étouffée par la compromission et la peur de déplaire », avertit-il.
Son appel résonne comme un avertissement : sans clarté doctrinale, l’Église risque de perdre non seulement son âme, mais aussi sa crédibilité morale.
La profanation décrite par Mgr Schneider n’est pas qu’un épisode symbolique : elle marque un tournant spirituel dans la dérive de l’Église post-conciliaire, tiraillée entre fidélité à la Révélation et soumission au monde.
Illustration : https://dianemontagna.substack.com/p/spiritual-criminals-and-murderers
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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