Nouvelle scène de chaos ordinaire en Catalogne. À Torelló, petite commune de la province d’Osona (près de Barcelone), une conversation enregistrée entre une habitante et la police municipale a révélé l’ampleur de l’insécurité qui gangrène la ville. Dans l’audio, authentifié par les autorités, un agent admet son impuissance face à un groupe d’une vingtaine de jeunes délinquants installés dans le quartier de Sant Josep, théâtre de violences et de provocations à répétition.
« Ils se rient de nous. Ils nous jettent dehors. Si nous ne voulons pas être blessés, nous devons nous retirer », confie l’un des policiers à la résidente, excédée.
L’incident, rapporté par ElCaso.cat illustre la perte de contrôle progressive des forces de l’ordre locales face à des bandes hostiles qui n’hésitent plus à attaquer ou menacer la police.
Des zones où la police ne peut plus entrer
Selon les témoignages recueillis, ces bandes — composées majoritairement de jeunes hommes d’origine maghrébineoccupant illégalement plusieurs appartements — se retrouvent régulièrement sur un terrain vague du quartier, l’ancienne usine Vitri, où elles boivent, crient, se battent et harcèlent les riverains.
La police locale, en sous-effectif chronique (deux agents seulement de garde lors de l’appel), avoue ne plus pouvoir intervenir sans risque. Les habitants décrivent des nuits ponctuées de bagarres, de cambriolages et d’intrusions dans les commerces. « Nous avons appelé plusieurs fois, mais ils n’ont pas les moyens d’agir. On vit dans la peur », confie une résidente à la presse catalane.
La mairie admet la gravité de la situation
Face à la colère montante, Elisabet Viñas, adjointe à la sécurité publique et membre d’Esquerra Republicana (parti indépendantiste de gauche), a reconnu dans un message privé adressé aux habitants que la situation était critique : « La police locale est intervenue à plusieurs reprises et a procédé à de nombreuses arrestations. Mais les lois ne sont pas assez dures et la justice n’est pas assez rapide pour nous débarrasser de cette racaille. »
La responsable municipale assure travailler avec les Mossos d’Esquadra (police régionale catalane) pour rétablir l’ordre, tout en concédant que la situation dépasse le seul cadre de Torelló : « Nous avons besoin de lois plus fermes, d’une justice plus rapide et de plus de policiers dans la rue. »
La mairie a d’ailleurs annoncé la création de cinq nouveaux postes de policiers municipaux, sans que cela ne suffise à rassurer la population.
Épuisés, les habitants du quartier de Sant Josep ont décidé de prendre les choses en main : une manifestation a eu lieu à 19 heures devant la mairie, pour réclamer un retour de l’ordre et une véritable protection policière. Pour beaucoup, la diffusion de l’enregistrement n’est rien d’autre qu’un cri d’alerte désespéré d’une police dépassée, livrée à elle-même dans un contexte d’abandon institutionnel.
La Catalogne, épicentre de l’insécurité en Espagne
Le cas de Torelló n’est pas isolé. Les statistiques officielles du ministère espagnol de l’Intérieur, publiées début 2025, confirment que la Catalogne est désormais la région la plus touchée par les crimes violents du pays. Les dix villes espagnoles les plus concernées par les vols avec violence et les agressions se trouvent toutes en Catalogne, Barcelone en tête.
Les chiffres des prisons catalanes sont tout aussi révélateurs : plus de 50 % des détenus sont étrangers, une proportion en constante augmentation, notamment en raison des bandes issues d’Afrique du Nord. Sous couvert de « tolérance » et de « respect de la diversité », les pouvoirs publics ont laissé s’installer des zones de non-droit où la police recule et les voyous dictent leur loi.
Pendant que les élus promettent des réformes et des effectifs supplémentaires, les habitants, eux, n’attendent plus rien de l’État. Dans les rues de Torelló, comme ailleurs en Catalogne, l’ordre public ne tient plus qu’à un fil.