Depuis quelques années, l’Histoire occidentale est devenue un terrain de jeu pour les idéologues du progressisme. Le moindre personnage célèbre du passé, du pharaon égyptien à l’amiral Nelson en passant par Jésus Christ lui même, semble désormais passer au crible de la théorie du genre. Tout héros est suspect : trop viril, trop féminin, trop amical. Résultat : des figures historiques entières sont repeintes aux couleurs de l’idéologie queer, sans fondement historique, mais avec la complaisance des institutions culturelles publiques.
Quand Nelson devient icône LGBTQ+
Dernier exemple en date : l’amiral Horatio Nelson, vainqueur de Trafalgar, symbole du courage britannique face à Napoléon. À Liverpool, la Walker Art Gallery a intégré deux toiles représentant sa mort dans une exposition consacrée à « l’histoire de l’amour LGBTQ+ ». Le motif ? Ses dernières paroles supposées à son ami, le capitaine Thomas Hardy : « Kiss me, Hardy » — « Embrasse-moi, Hardy ».
Les conservateurs du musée estiment que cette phrase prouverait une « affection homosexuelle » entre les deux hommes. Peu importe que Nelson ait été marié pendant dix-huit ans et qu’il ait entretenu une liaison passionnée avec Lady Hamilton. Peu importe aussi que les historiens discutent encore de ses véritables dernières paroles, certains témoins rapportant qu’il aurait simplement remercié Dieu avant de mourir. L’idéologie prime sur les faits.
Ce n’est plus l’Histoire qu’on enseigne, mais une fiction réécrite à la lumière des obsessions contemporaines.
Une tendance lourde : l’Histoire à la sauce identitaire
Nelson n’est pas un cas isolé. Depuis quelques années, des figures aussi diverses que Jeanne d’Arc, Jésus-Christ ou la reine Élisabeth Ire sont elles aussi « revisitées » sous l’angle du genre.
- En 2022, le Globe Theatre de Londres a monté une pièce présentant Jeanne d’Arc comme « non binaire ».
- Un musée anglais a rebaptisé l’empereur romain Élagabal « impératrice transgenre », sur la base de textes antiques pourtant connus pour leurs caricatures politiques.
- Et certains universitaires vont jusqu’à affirmer que les guerriers anglo-saxons retrouvés dans des tombes armées étaient en réalité des « femmes trans identifiées comme hommes »…
Ce ne sont plus des hypothèses, mais des dogmes imposés. Le moindre écart à la norme féminine ou masculine suffit désormais à classer un personnage comme « trans », « queer » ou « non-binaire ». Une femme guerrière devient forcément un homme qui s’ignore. Un homme affectueux devient suspect d’homosexualité refoulée.
Un révisionnisme militant subventionné
Ce phénomène, qu’on pourrait appeler le “queerwashing” du passé, ne naît pas dans les marges d’Internet : il est encouragé par des musées nationaux, des universités publiques et des fonds culturels. Le but affiché est d’« inclure » davantage de diversité dans les récits historiques. Mais le résultat est inverse : on nie la complexité du réel pour y plaquer des catégories inventées au XXIe siècle.
L’historien britannique Tom Holland l’a récemment résumé ainsi : « Le progressisme détruit la compréhension du passé en le transformant en miroir de lui-même. » Cette confusion est d’autant plus absurde que les sociétés anciennes n’avaient rien de commun avec nos débats identitaires modernes. Ni la Rome impériale ni la France médiévale n’avaient la moindre notion de “genre ressenti”.
Le danger n’est pas seulement intellectuel, il est politique. Car réécrire le passé, c’est aussi modeler l’avenir. En remplaçant les repères historiques par des récits militants, on fabrique une mémoire collective culpabilisée, sans racines ni certitudes.
C’est le même processus que celui à l’œuvre dans la “cancel culture” : déboulonner les statues, renommer les rues, effacer tout ce qui ne correspond pas à la grille morale du moment.
En prétendant “rendre visibles les invisibles”, les militants du genre finissent par effacer la réalité elle-même. Ils n’acceptent plus qu’une femme puisse être forte sans être un homme, ni qu’un homme puisse être affectueux sans être suspect.
La liberté des morts
Réduire les héros du passé à des symboles d’identités modernes, c’est leur voler leur humanité. C’est aussi une forme de profanation culturelle. L’amiral Nelson, Jeanne d’Arc, Élisabeth Ire ou Hatshepsout n’ont pas besoin d’être “queer” pour mériter l’admiration : ils appartiennent à l’Histoire, pas à l’idéologie.
Rendre justice au passé, c’est le regarder avec ses codes, ses valeurs, sa langue — pas avec nos slogans du moment. Ce n’est qu’à cette condition que l’Histoire demeure un outil de compréhension, et non un champ de propagande au service d’un progressisme qui, à force de vouloir tout déconstruire, finit par ne plus rien comprendre.
YV
Illustration : Benjamin West (1806)
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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