À peine quelques mois après son élection, le pape Léon XIV se trouve déjà au cœur d’une bataille idéologique sur l’immigration. Plusieurs évêques américains, associations religieuses et ONG pro-migrants cherchent à l’amener à prendre publiquement position en faveur de l’ouverture des frontières — au moment même où Donald Trump relance une politique de fermeté migratoire aux États-Unis.
Pour l’heure, le pape s’en tient à des déclarations générales, appelant à accueillir les migrants « comme une opportunité de renouvellement spirituel » pour les sociétés occidentales. « Dans les communautés d’ancienne tradition chrétienne, la présence de frères et sœurs venus du Sud doit être perçue comme une chance d’échange », a-t-il affirmé le 5 octobre à Rome.
Mais derrière ces formules convenues, le Saint-Siège évite soigneusement de formuler une doctrine politique précise— au grand dam de ses soutiens les plus militants.
L’offensive du lobby catholique pro-migration
Selon le média américain Politico, une délégation composée de l’évêque Mark Seitz (El Paso, Texas) et de membres de l’organisation Hope Border Institute a récemment rencontré le pape pour lui remettre plusieurs centaines de lettres et une vidéo de migrants expulsés par les autorités américaines.
Le fondateur du groupe, Dylan Corbett, a affirmé que « le pape avait les larmes aux yeux » après le visionnage du film, et qu’il aurait déclaré : « Vous êtes avec moi, je suis avec vous, et l’Église restera aux côtés des migrants. »
Ces activistes espèrent désormais que Léon XIV s’exprimera ouvertement contre les politiques migratoires restrictives de Washington. Le même réseau bénéficie du soutien de la Conférence des évêques américains, qui a co-organisé début octobre à Rome un « Jubilé des migrants et des missions » avec le concours de deux dicastères du Vatican et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), dirigée par l’Américaine Amy Pope, proche de Joe Biden.
Sous l’impulsion d’Amy Pope, l’OIM s’est donnée pour mission de “rendre possible le choix de migrer”. Concrètement, cela signifie financer, orienter et sécuriser les flux migratoires vers l’Europe et l’Amérique du Nord, souvent au profit d’investisseurs privés dans l’immobilier ou les services à bas coût.
Cette politique, soutenue par l’administration Biden, a contribué à l’arrivée d’environ dix millions de migrants aux États-Unis en quelques années — un afflux aux conséquences dramatiques sur les salaires, le logement et la cohésion sociale.
Le Vatican entre charité évangélique et souveraineté des nations
Pour Mark Krikorian, directeur du Center for Immigration Studies à Washington, il serait dangereux que le pape cède à cette instrumentalisation : « L’Évangile donne des principes moraux, pas un programme politique. Le Christ invite à aider l’étranger, pas à abolir les frontières », rappelle-t-il.
Le théologien note que dans la tradition biblique, l’étranger désigne le voyageur ou le visiteur, non pas le colon ou le nouveau membre de la cité. « Interpréter le verset “Vous étiez étrangers en Égypte” comme un droit automatique à franchir la frontière mexicaine relève du contresens. »
L’Église catholique, poursuit-il, reconnaît le droit légitime des États à contrôler leurs frontières, tout en invitant les nations chrétiennes à protéger les plus vulnérables. Le rôle du pape, selon lui, n’est donc pas d’imposer une ligne politique, mais d’encadrer moralement le débat.
Les dégâts de l’immigration de masse
Les vagues migratoires encouragées par Washington et Bruxelles ont eu des effets dévastateurs :
- explosion des trafics d’êtres humains au Mexique et en Amérique centrale,
- morts par centaines dans la jungle du Darién,
- enrichissement des cartels et passeurs,
- déstabilisation des salaires et du logement dans les pays d’accueil.
Malgré ces drames, les ONG subventionnées continuent de présenter l’immigration comme un devoir chrétien. En réalité, selon Krikorian, le catholicisme social a été dévoyé : la compassion individuelle s’est transformée en idéologie politique, au service d’intérêts économiques et mondialistes.
Aux États-Unis comme en Europe, de nombreux fidèles reprochent à la hiérarchie catholique de s’être détournée des classes populaires pour épouser les thèses mondialistes. Les paroisses, autrefois ancrées dans la vie communautaire locale, servent désormais de relais à des ONG militantes financées par les institutions européennes, l’ONU ou les fondations américaines.
Ainsi, la religieuse texane Sœur Norma Pimentel, proche des réseaux pro-migrants, a déclaré : « Les migrants sont des missionnaires d’espérance : leur présence sanctifie notre société. » Une phrase qui illustre parfaitement la nouvelle théologie de la migration, où le migrant devient un vecteur de salut quasi messianique.
Pour l’instant, le pape Léon XIV ménage la prudence. Il n’a pas condamné les expulsions de clandestins menées par l’administration Trump, ni pris position sur les quotas d’accueil. Mais l’offensive du lobby pro-immigration — soutenu par les grands médias, l’ONU et une partie de l’épiscopat — ne faiblit pas.
Reste à savoir si le souverain pontife choisira la ligne de la tradition chrétienne, attachée à l’ordre et à la subsidiarité, ou s’il rejoindra la croisade universaliste d’un monde sans frontières.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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