Cellule individuelle pour Nicolas Sarkozy vs prisons saturées partout en France : le roi déchu d’une République pourrie [L’Agora]

Il y a des symboles qui ne trompent pas.

Ce 21 octobre 2025, Nicolas Sarkozy entre en prison. Et, aussitôt, tout l’appareil médiatico-politique français s’émeut : éditorialistes en transe, ministres compatissants, amis dévoués, et même Gérald Darmanin, ministre en exercice, qui promet d’aller lui rendre visite, la larme au coin de l’œil.

On s’indigne, on s’apitoie, on invoque la dignité due à « un ancien président de la République ». La République, oui. Celle-là même qui ne connaît que deux poids et deux mesures. Celle qui protège ses princes et méprise ses gueux.

La prison, c’est pour les autres

Car enfin, qu’est-ce que Nicolas Sarkozy sinon un justiciable comme un autre, reconnu coupable par la justice qu’il a lui-même dirigée, soutenue, consolidée ?

Cette même justice, à laquelle il a confié le pouvoir de broyer les Français ordinaires, les policiers épuisés, les pères désespérés, les paysans ruinés, les militants politiques dissidents…

Et voilà qu’aujourd’hui, le roi déchu découvre la paille humide des cachots qu’il a fait bâtir. Mais attention, ne confondons pas tout : Sarkozy n’ira pas à Fleury-Mérogis mais à la Santé.

Il bénéficiera d’une cellule individuelle, d’un traitement digne, de repas équilibrés, d’un environnement sécurisé. De 3h de promenade par jour; D’une bibliothèque. Autrement dit : ce que tout prisonnier en France devrait avoir, mais que personne n’a.

Hypocrisie de la droite morale

Et comme toujours, la droite morale, celle qui parle d’ordre, de mérite et de discipline, se met à pleurnicher.

Ces mêmes politiciens qui exigeaient hier des conditions plus dures pour les détenus, qui dénonçaient « le confort des prisons françaises », qui votaient la réduction des budgets pénitentiaires, versent aujourd’hui des larmes sur le sort d’un ancien président condamné pour corruption.

Ils osent parler d’injustice, eux qui n’ont jamais levé le petit doigt pour ces dizaines de milliers de détenus  qui dorment à trois dans neuf mètres carrés, entre rats, punaises et matelas au sol. Ils réclament des égards pour un ancien chef d’État, mais aucune pitié pour le gamin de banlieue qui a vendu deux barrettes de shit, ou pour le marginal qui a volé trois bijoux dans une maison vide.

Le premier, on le montre en exemple de décadence judiciaire. Le second, on le traîne dans la boue. Deux poids, deux hontes.

Le spectacle de la République mourante

Ce pays ne sait plus ce qu’est la justice. Il ne sait plus ce qu’est l’exemplarité.

On applaudit quand un petit dealer prend six mois fermes, mais on organise une marche de soutien pour un président délinquant. On s’émeut des barreaux dorés de la cellule Sarkozy, mais on trouve normal que des milliers de prisonniers se partagent un bol de pâtes tièdes sous la lumière grise d’un néon cassé.

Et tout cela sous l’œil complaisant des médias : ces scribes du système, qui détaillent les murs de sa cellule, la marque de sa literie, la température de son café, la visite du ministre, et qui, d’un ton faussement grave, posent la question : « Est-ce humain d’enfermer un ancien président ? »

Ah ! Mais est-ce humain de laisser pourrir en prison des milliers d’hommes sans avenir, de transformer la détention en incubateur de haine, de promiscuité et de récidive ?

Est-ce humain de maintenir en détention des étrangers condamnés, au lieu de les renvoyer chez eux, faute de courage politique ?

Est-ce humain de financer à coups de millions un appareil carcéral en ruine, pendant que les tribunaux relâchent ceux qui menacent les rues ?

Le naufrage d’un régime

Cette journée du 21 octobre marque le crépuscule d’un système.

Celui de la droite républicaine, qui se prend pour une aristocratie morale, mais qui n’est qu’une caste apeurée, incapable d’assumer ses propres démons. Elle pleure sur Sarkozy comme on pleure sur soi-même, par peur de ce que sa chute dit de la France :
qu’il n’y a plus ni grandeur, ni justice, ni autorité, ni cohérence.

Pendant que les ténors des plateaux télé s’interrogent sur la « dignité présidentielle », les prisons débordentles gardiens se suicidentles récidivistes reviennent et les illégaux pullulent. Et l’on nous parle d’humanité.

Non, ce n’est pas d’humanité dont ce pays manque. C’est de vérité.
Et la vérité, c’est que le peuple est seul à payer pour les fautes des puissants.

Sarkozy ne restera peut-être que quelques semaines enfermé.

Mais ce moment restera symbolique : celui où le roi de la République est entré dans sa propre geôle. Ironie du destin : il paie le prix d’un système qu’il a lui-même alimenté — celui d’une justice idéologique, sélective, arbitraire, politisée.

La France s’apitoie sur la cellule d’un ancien président. Moi, je pense à celles et ceux — anonymes, perdus, oubliés — qui dorment sur le sol de la République pénitentiaire. Et je me dis que, finalement, Sarkozy, pour une fois, goûtera un peu (mais de très loin) de la France réelle.

Pas celle des salons et des dîners du Crillon. Celle des murs gris, de la porte qui claque, du silence qui juge. Ni joie, ni larmes.

Julien Dir

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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16 réponses à “Cellule individuelle pour Nicolas Sarkozy vs prisons saturées partout en France : le roi déchu d’une République pourrie [L’Agora]”

  1. petitjean dit :

    Sarkozy, cette crapule, Sarkozy ce TRAITRE !!
    Qui a fait le bilan catastrophique de son mandat ?

    faudrait commencer par ça…..

  2. Laurent Desjardin dit :

    Le peuple paie le prix des fautes des puissants. La vie en France est devenue un enfer. Le pays s’enfonce dans la pauvreté et le pire est devant nous. On comprend mieux la volonté des jeunes de fuir vers des cieux plus cléments comme les jeunes de ce récit « les corps indécents ». Rien ne va plus. Le malaise est palpable. Aucune perspective, aucun avenir. Triste.

  3. NEVEU Raymond dit :

    Suivez les chaînes « aux ordres » vous saurez tout sur sa garde robe, la taille de ses pompes…lui fait-on une prise de sang par jour pour tout savoir…rasantes ces chaînes de télévision!!!
    Pour les corps indécents allez donc faire un saut dans un club de nuit vers Bayeux vous verrez dz jolis corps indécents qui vous accueilleront avec un doux sourire! Franchement ils nous les brisent avec leur bouquin!

  4. Francesco dit :

    Il ne va pas déparer!

  5. Brun dit :

    République pourrie, mais plus grave, justice pourrie.

  6. Dupond dit :

    Ni joie, ni larmes… à voir… car, quand même, avec Nicolas Sarkozy, n’avons-nous pas eu un sacré foutage de gueule ? comme nous le rappelle clairement « Petitjean » dans le premier commentaire.

  7. Eschyle 49 dit :

    Avant 2012, les Cours d’appel étaient gérées par 444 avoués, une profession créée en 451 avant notre ère; ça tournait comme une horloge; en un demi-siècle d’exercice, je n’ai jamais vu un justiciable se plaindre de la durée, du coût des procédures ou de leur équité. En 2012, les 444 avoués ont été remplacés par 77.190 avocats, tous assurés en responsabilité civile par la Cie Les Mutuelles du Mans (MMA), qui s’apprête à résilier sa police de groupe. Et qui a signé cette loi ? Nicolas Sarkozy, assisté de Jacques Attali, Emmanuel Macron, et surtout Philippe Aghion, Prix Nobel d’économie 2025, le chantre de la destruction constructive.

  8. Jean Yves LE BESCONT dit :

    Il y a une différence entre hurler avec les loups et bêler avec les moutons. Face à une situation nous avons deux outils d’appréciation la raison ou l’émotion…

  9. mouchet dit :

    Si pour certains c’est une honte d’emprisonner Monsieur Sarkozy pour d’autres avoir initialisé la guerre avec les USA en soutient, en Libye il y a eu 450’000 morts c’est un crime contre l’humanité et donc la prison est méritée. Pour la France profonde elle a voté le principe et après vient pleurer. Tous les politiques de France franco Française bananière c’est une gabegie incroyable d’avoir 8600 milliards de dettes déficits et engagements pire que 2 guerres mondiales. Nous sommes dans l’effondrement financier typiquement français et la bourse du CAC 40 en main étrangère à 65 % se réjouit de la baisse des allocations, des subventions pour le peuple. Puis surtout de la deuxième dégradation de notre rating financier qui va faire augmenter les intérêts de nos dettes pour les créanciers, de 25 milliards annuels. Allez ramasser en cet automne les châtaignes dans les forêts pour la prochaine soupe populaire.

  10. Ubersender dit :

    Oui, le traitement réservé à Nicolas Sarkozy est inadmissible. Le concernant, la déportation sur une île lointaine aurait été justifiée ; aux Seychelles, par exemple ; un pays qu’il connaît bien et où il peut se rendre même sous bracelet électronique ; ça simplifie grandement les formalités à l’aéroport, non ? Essayez de passer les contrôles, vous, sans défaire votre ceinturon … Cela donne une idée des commodités d’exécution d’une telle mesure si elle avait été retenue, sans parler des économies vu qu’il va falloir maintenant renforcer sa sécurité et que c’est pas gratuit

  11. nicole dit :

    Et deux « gardes du corps », dans une cellule voisine !!

  12. Fernand Rinaude dit :

    On peut aimer ou non Sarko, lui reprocher des tas de choses, certes .. Mais ce que je vois, contrairement à certains propos de Julien Dir, c’est que Sarko a été incarcéré par les juges rouges qui ont voulu se venger. Le dossier instruit pendant des années et qui a coûté la peau du cul aux contribuables n’a rien prouvé du tout. Il n’y RIEN sur tous les chefs d’accusation, seulement l’hypothèse que « Il ne pouvait pas ne pas savoir » concernant les liens de ses proches avec la Lybie pour le financement de sa campagne électorale. Bref il n’y a RIEN, ce qu’on appelle RIEN pour justifier une condamnation basée sur des hypothèses.
    Que la prison pose problème, monsieur Julien Dir, que les politiques soient responsables des pouvoirs outranciers qu’ils ont donnés à la Justice pour en faire un Etat dans l’Etat et qu’ils en fassent les frais, on est d’accord, mais ça s’arrête là. Ce que je vois surtout c’est une condamnation de M**** fondée sur RIEN, sur AUCUNE preuve. Et croyez bien que c’est ce qui nous attend à tous, même à vous monsieur Dir, si nous avons un jour affaire à cette justice de M**** pour qui le « Mur des Cons » est toujours aussi solide.
    Pendant ce temps, la Gauche rigole et s’en bat le coquillard tandis que la racaille continue à sévir en toute impunité dans la Belle France, tout en faisant tirer le mouchoir de nos bons juges rouges.

  13. PAK dit :

    Sarkozi devrait être jugé et condamné pour les crimes et trahison qu’il a commit:
    La guerre en Lybie rendant la France coupable de crime contre l’humanité
    Le traité de Lisbonne imposant aux français ce qu’ils avaient refusé par referendum

    mais là on a affaire à une condamnation délirante et surtout politique, des juges de gauche  » se sont fait sarkozi » au mépris du droit.
    C’est courant dans les dictatures.

  14. Ubersender dit :

    Avez-vous eu accès au dossier – et si « oui » en quelle qualité ? – cher monsieur, pour être aussi péremptoire ?

  15. Fernand Rinaude dit :

    Condamnation politique
    Je ne discute pas de ce que Sarko a pu faire quand il était président. Je dis simplement que les juges gauchistes se sont FARCIS Sarko. Cette condamnation est politique, comme est politique la condamnation de Marine Le Pen. Voyez pour François BAYROU, accusé d’avoir été l’instigateur d’un « système frauduleux » entre 2005 et 2017, consistant à utiliser des fonds européens pour rémunérer des assistants parlementaires travaillant pour son son parti, le MoDem.
    les juges n’ont RIEN retenu car Rien ne fut prouvé. Mais pour Sarko, il n’y a Rien et c’est la taule !
    On est bien dans un système Rouge pourri jusqu’à la moelle, que vous le vouliez ou non. La question ce n’est pas Sako mais la justice rongée par l’idéologie..

  16. Henri dit :

    «  »du silence qui juge » Les prisons ne sont guère silencieuses la nuit, entre les cris pousés par les uns, les cauchemars que font d’autres. Et les insultes et sarcasmes : https://www.linternaute.com/actualite/faits-divers/9067819-oh-sarko-reveille-toi-nicolas-sarkozy-chahute-et-insulte-la-nuit-en-prison/

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