Le climat d’insécurité s’aggrave à Rennes, et le quartier Villejean symbolise cette dérive. Le lundi 20 octobre, plusieurs commerçants de la dalle Kennedy, dans un secteur gangrené par le trafic de drogue, ont reçu une lettre d’intimidation leur proposant une « protection » en échange d’argent. Sur le courrier, truffé de fautes, on peut lire que l’offre « n’est pas une option » et que la somme due serait collectée « tous les dimanches ». Le message, signé « cartel V », reprend les codes des mafias sud-américaines.
Cinq à six établissements, dont un tabac-presse, une pharmacie et un restaurant Subway, ont été visés. Deux mineurs de 16 et 17 ans, déjà connus de la police, ont été interpellés en flagrant délit de distribution d’enveloppes. Placés en garde à vue, ils ont été relâchés après audition. Le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet, a précisé : « Ces deux jeunes, qui ont été très récemment recrutés pour distribuer des enveloppes, n’avaient pas connaissance de leur contenu. Les investigations visent à identifier le ou les donneurs d’ordre » rapportait France Bleu Armorique le 21 octobre.
Cette tentative d’extorsion a suscité de vives réactions. « Ce qui se passe à Villejean marque souvent le basculement d’un quartier sous emprise mafieuse : c’est le symptôme d’une perte de contrôle », a dénoncé Charles Compagnon, élu d’opposition au conseil municipal de Rennes auprès du journal Ouest-France.
Une violence ancrée depuis des mois
L’affaire du « cartel V » s’inscrit dans un climat de tension déjà ancien. Le 17 avril 2025, une fusillade à la kalachnikov éclatait devant un restaurant Subway de Villejean, sur fond de règlement de comptes entre trafiquants. Quatre personnes avaient été blessées. Selon France 3 Bretagne, deux nouveaux suspects ont été mis en examen pour association de malfaiteurs, complicité de tentative de meurtre en bande organisée et trafic de stupéfiants, puis placés en détention provisoire.
Le procureur Frédéric Teillet précisait alors que « leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité ».
🚨 RENNES : Le courrier reçu dans les boites aux lettres des commerçants de la dalle Kennedy…. Les menaces des dealers sont devenus réelles. La pression pour les gérants de ces entreprises de Villejean est inadmissible !
Allons nous laisser la situation continuer à s’empirer ? pic.twitter.com/rSUFdjBUtS— Le Jarl (@le_jarl) October 22, 2025
Rennes et ses « territoires perdus »
Plus généralement à Rennes, l’actualité récente confirme la montée d’une insécurité endémique. Le 30 août dernier, un homme de 21 ans, Mamadou Barry, poursuivi par la police dans le quartier Henri-Fréville, avait abandonné un pistolet semi-automatique chargé avant de tenter de forcer plusieurs véhicules occupés. Les agents avaient dû faire usage de leur arme de poing pour le maîtriser.
Jugé le 20 octobre, Mamadou Barry a été condamné à 18 mois de prison ferme. L’arme, un pistolet de poing 7,65, était « chargée et prête à l’emploi » a rapporté Ouest-France.
Villejean illustre aujourd’hui la fracture sécuritaire d’une métropole où les réseaux criminels étendent leur influence. Entre racket de commerçants, fusillades et armes en circulation, la situation témoigne d’un affaiblissement durable de l’État dans ces territoires, que certains considèrent comme « perdus »…
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