C’est la fin d’un système vieux de plus de 60 ans. À compter du 1er novembre, 11 millions de foyers français verront leurs plages d’heures pleines et creuses modifiées. La mesure, décidée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et mise en œuvre par Enedis, vise à adapter la consommation aux nouveaux modes de production électrique, en particulier au développement du solaire.
Le principe historique des heures creuses, créé dans les années 1960 pour lisser la demande nocturne et rentabiliser les centrales nucléaires, est désormais inversé : la production solaire impose d’encourager la consommation en journée.
Selon Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE citée par France 3 Centre-Val de Loire le 21 octobre, « pas mal de plages d’heures creuses sont placées à des moments qui ne sont plus des moments creux pour le système, et inversement on a assez peu d’heures creuses à des moments qui sont utiles ».
L’objectif affiché est de déplacer environ 5 gigawatts de consommation vers l’après-midi, précise Timothée Furois, directeur du programme Flexibilités chez Enedis.
Deux phases de bascule d’ici 2027
Le principe général reste inchangé : chaque foyer disposera toujours de huit heures creuses par jour, dont au moins cinq heures la nuit et jusqu’à trois heures en journée, désormais situées entre 11 h et 17 h. Les consommateurs concernés seront informés un mois à l’avance par leur fournisseur d’électricité, tandis que les compteurs Linky seront reprogrammés à distance.
La réforme se fera par étapes. Une première vague, entre novembre 2025 et juin 2026, touchera environ 1,7 million de clients. Pour eux, les plages d’heures creuses situées entre 7 h et 11 h ou entre 17 h et 23 h seront supprimées et décalées vers la mi-journée.
Une seconde étape, plus large, interviendra entre décembre 2026 et octobre 2027. Elle concernera 9,3 millions de foyers, qui verront leurs heures creuses évoluer selon la saison : différentes l’été et l’hiver, principalement entre 11 h et 17 h durant la période estivale.
Selon Enedis, chaque client ne subira qu’une seule modification de ses horaires. Environ 3,5 millions de foyers conserveront leurs plages actuelles, dont 1,4 million avec des heures creuses de 23 h à 7 h, considérées comme déjà conformes aux nouveaux critères.
Des conséquences concrètes pour les foyers
Les nouveaux horaires bousculeront le quotidien. Les lave-linges ou lave-vaisselles pourront désormais fonctionner en journée : « Il y aura plus de machines à laver qui pourront fonctionner en appartement en journée et donc plus de consommation en heures creuses », s’est réjouie Emmanuelle Wargon, rappelant que les essorages nocturnes sont mal vécus en logement collectif.
Mais les propriétaires de voitures électriques risquent d’être pénalisés car leur nouvelle plage nocturne pourrait être insuffisante. Si la transition sera automatique pour les équipements connectés, cette réforme illustre surtout la complexité croissante du système énergétique français, piloté par la technostructure sans concertation réelle. Derrière le discours sur la « flexibilité », beaucoup de foyers voient poindre une contrainte supplémentaire, signe d’une transition énergétique imposée d’en haut et dont les bénéfices concrets restent flous pour les ménages.
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