Taxe Zucman : les indépendants tirent la sonnette d’alarme — « Ne touchez pas à l’outil de travail ! »

Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à examiner la controversée taxe Zucman — et sa version « light » proposée par le Parti socialiste —, la grogne monte dans le monde des petites entreprises. Le Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI), par la voix de son secrétaire général Marc Sanchez, met en garde contre toute dérive fiscale qui frapperait le capital productif.

« Taxer l’outil de travail, jamais »

Pour le SDI, la ligne rouge est claire : le patrimoine professionnel ne doit en aucun cas être inclus dans le calcul de cette nouvelle taxe.
« Taxer l’outil de travail, jamais. La justice fiscale ne peut pas se construire contre l’économie réelle », martèle Marc Sanchez.

Le syndicat estime qu’inclure les biens professionnels dans l’assiette fiscale reviendrait à punir ceux qui créent de la richesse, de l’emploi et de la transmission d’entreprise. Dans un contexte déjà tendu pour les artisans, commerçants et entrepreneurs, une telle mesure pourrait, selon lui, provoquer un véritable étouffement du tissu économique français.

La taxe Zucman et sa version « light »

La taxe Zucman, imaginée par l’économiste Gabriel Zucman, prévoit un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros.
Le PS a déposé un amendement alternatif, dit « Zucman light », abaissant le seuil à 10 millions d’euros et portant le taux à 3 %, tout en excluant les entreprises dites « innovantes » et certaines entreprises familiales.

Mais cette version « allégée » n’en reste pas moins problématique : les conditions d’exonération sont si restrictives qu’une grande majorité des entreprises familiales pourraient y être assujetties, dès lors que le capital est réparti sur plusieurs foyers fiscaux.
En clair, une PME familiale transmise sur trois générations pourrait être taxée comme un conglomérat financier.

Pour le SDI, l’enjeu prioritaire n’est pas de créer un nouvel impôt, mais de repenser la dépense publique.
« La soutenabilité budgétaire ne se résume pas à lever plus d’impôts. Elle suppose de questionner l’efficacité de la dépense publique — et à ce stade, le compte n’y est pas », souligne Marc Sanchez.

Le syndicat dénonce une politique fiscale incohérente, menée sous trois gouvernements successifs, consistant à accroître les recettes sans réduire les dépenses.
Les TPE en subissent déjà les effets : hausse des taxes locales, des loyers commerciaux, des redevances, des charges énergétiques…
Pour beaucoup, la « justice fiscale » évoquée à Paris se traduit sur le terrain par un étouffement économique.

Productivité en berne et fiscalité galopante

Le débat intervient dans un contexte de faible productivité nationale.
Selon les chiffres de l’OCDE, la productivité horaire française plafonne à 84 dollars, contre 89 en Allemagne et 94 aux Pays-Bas.
Malgré une légère stabilisation en 2025, la France reste à la traîne de ses voisins européens.

« La priorité nationale devrait être la productivité, et non la fiscalité », répète Marc Sanchez. Pour le SDI, la relance passera par une baisse des charges, une simplification réglementaire, et un soutien accru à la transition énergétique et à la digitalisation des TPE.

Dans un pays où les dépenses publiques atteignent 57 % du PIB, le syndicat appelle à rompre avec la tentation du toujours plus d’impôt.
Plutôt que d’opposer les riches et les pauvres, les grands groupes et les artisans, le SDI plaide pour une fiscalité de cohérence et de responsabilité, préservant l’investissement et la transmission d’entreprise.

Car derrière la « justice fiscale », c’est bien la survie de l’économie réelle qui se joue.
Et dans ce combat, les petites entreprises — colonne vertébrale du pays — n’ont plus grand-chose à donner.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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