La vidéo ci-dessous de NTD France dresse un constat glaçant : la justice française, débordée et discréditée, ne parvient plus à garantir l’ordre républicain. Résultat : de plus en plus de citoyens, désabusés, choisissent de se faire justice eux-mêmes. Derrière les faits divers spectaculaires, c’est toute une société en crise qui se révèle — une société où la colère a désormais remplacé la loi.
Des citoyens qui prennent les choses en main
Tout est parti d’une scène devenue virale : des agriculteurs expulsant eux-mêmes des gens du voyage installés illégalement sur leurs terres. Mais ce n’est là qu’un symptôme. Le phénomène de l’autojustice s’étend à tous les niveaux : expulsions de squatteurs, groupes de voisins vigilants, brigades “antisquat”, vidéos de “chasseurs de délinquants” diffusées sur TikTok ou Facebook.
Longtemps marginaux, ces comportements traduisent aujourd’hui une perte de confiance généralisée dans l’État de droit.
Selon les études citées dans la vidéo, trois quarts des Français jugent désormais “acceptable” le recours à la violence pour se défendre quand la justice faillit. Une évolution lourde de sens, qui dépasse le simple exaspération. Comme le rappelle le politologue britannique David Betz, la France et le Royaume-Uni sont aujourd’hui les deux pays européens les plus exposés à un risque de guerre civile, tant la fracture sociale et institutionnelle y est profonde.
Une justice paralysée, des citoyens à bout
La chaîne s’appuie sur des chiffres éloquents : 333 jours en moyenne pour traiter un dossier judiciaire en France, soit cent de plus que la moyenne européenne. Dans certains tribunaux, plus de 4 000 affaires criminelles attendent d’être jugées.
La justice, faute de moyens, finit même par classer sans suite des plaintes graves, parfois pour viol, simplement pour désengorger ses services.
Les plaintes en ligne, censées simplifier le dépôt, ont accentué l’embolie : près d’un million de signalements numériques chaque année, pour seulement 17 000 enquêteurs disponibles dans tout le pays. Selon la vidéo, 80 % des plaintes ne sont jamais traitées. Le système craque, et la population s’en détourne.
Dans ces conditions, la tentation de se substituer à l’État devient quasi inévitable. Comme le résume un commentaire repris dans la vidéo : “Quand la justice protège la délinquance, il ne faut pas s’étonner que le peuple fasse le travail lui-même.”
Le glissement vers une justice parallèle
Ce désengagement institutionnel a ouvert la voie à une “justice 2.0”, souvent sauvage et virale. Les réseaux sociaux regorgent de groupes d’alerte : Attention cambriolage, Balance ton chauffard, Alerte rodéo urbain.
Certains internautes filment et publient des images de délinquants présumés, souvent sans flouter les visages ou les plaques d’immatriculation. Une justice populaire numérique, fondée sur la dénonciation, la mise en scène et la vindicte, s’installe peu à peu.
Le problème, rappelle la vidéo, c’est que la violence est mimétique : elle s’imite, s’alimente, et finit par s’emballer. Chaque expédition punitive filmée appelle sa réplique.
Les algorithmes, eux, amplifient ce cercle vicieux : plus un internaute regarde ce type de contenu, plus les plateformes lui en recommandent.
C’est ainsi que des colères locales peuvent se transformer en déchaînements collectifs, comme ce fut le cas en Inde en 2018, où une simple rumeur sur WhatsApp avait provoqué des lynchages.
Mais le fond du problème n’est pas technologique, il est politique.
Selon les données analysées dans la vidéo, plus de 66 % des Français estiment que la justice fonctionne mal, qu’elle est “trop lente, trop laxiste, politisée et déconnectée du peuple”.
Le politologue américain Robert Putnam l’a montré : lorsque la confiance dans la justice passe sous le seuil de 30 %, les comportements d’autojustice explosent mécaniquement.
Or, ce basculement, la France l’a déjà amorcé depuis plus de dix ans.
Le phénomène des voisins vigilants, apparu dès 2014, marquait déjà la délégation implicite d’une part du maintien de l’ordre aux citoyens eux-mêmes.
Puis le Covid-19 a accentué la tendance : en imposant aux Français de s’auto-autoriser à sortir, l’État a, sans le vouloir, normalisé la prise d’initiative individuelle dans des domaines autrefois strictement régaliens.
Les signes d’une possible bascule
La vidéo identifie sept marqueurs “prérévolutionnaires”, tous ou presque réunis en France aujourd’hui :
- Crise de légitimité du pouvoir et effondrement de la confiance politique.
- Blocage des réformes et montée de la contestation sociale.
- Accroissement des inégalités et frustrations économiques.
- Inflation durable et perte de pouvoir d’achat.
- Multiplication des violences et des mouvements de masse.
- Fracture entre élites et peuple, avec 75 % des Français estimant leurs élus corrompus.
- Sentiment d’insécurité généralisé, partagé par 93 % de la population.
La France coche toutes les cases d’une société à cran, où la confiance dans les institutions s’effondre et où la justice devient le thermomètre d’une colère collective.
Quand la République abdique son autorité
L’État français, censé incarner la justice et la force légitime, se trouve aujourd’hui délégitimé par son incapacité à protéger, juger et sanctionner.
En refusant d’appliquer la loi, il pousse les citoyens à s’en affranchir. Et quand ceux-ci se font justice eux-mêmes, l’État les condamne au nom des lois qu’il n’applique plus.
C’est tout le paradoxe d’un pays où les institutions exigent la confiance tout en démontrant chaque jour leur impuissance. Une impuissance qui, demain, pourrait se transformer en soulèvement, si le fossé entre gouvernés et gouvernants continue de s’élargir.
La vidéo conclut sur une note d’avertissement : rien n’est encore écrit. Les sociétés, même au bord du chaos, peuvent parfois se redresser.
Mais à condition que leurs dirigeants restaurent la justice, la légitimité et la confiance.
Or, dans la France de 2025, ces trois piliers vacillent. Et tant que la justice ne sera plus perçue comme juste, le peuple n’obéira plus à la loi — il y répondra par la colère.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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2 réponses à “Autojustice en France : quand la colère remplace la loi”
Bonjour,
Heureusement, on nous interdit pour notre propre bien de transporter un tournevis ou un couteau.
Merci le parlement.
M.D
Les français ont été dressés les uns contre les autres. les minorités ont pris le pouvoir, souvent par des actions violentes que le pouvoir craint. Le peuple français a maintenant compris qu’il était le dindon de la farce, seul obligé des se soumettre à des lois incompréhensibles et souvent inconnues, et jamais appliquées aux intouchables de notre pays, de plus en plus nombreux. Monsieur tout le monde a perdu toute illusion. Sera-t-il mouton mené à l’abattoir ou y aura-t-il un sursaut? Les jeunes sont moins prêts à accepter.. GENZ en avant garde?