À partir du 3 novembre, 3,8 millions de ménages modestes recevront le chèque énergie, une aide au paiement des factures d’électricité, de gaz ou de fioul. Créé en 2018 après la suppression des tarifs sociaux de l’énergie, ce dispositif concerne désormais 20 % des foyers les plus modestes. Les ménages dont le revenu fiscal par unité de consommation est inférieur à 11 000 € y sont éligibles. Le montant, inchangé depuis 2019, varie entre 48 et 277 €, avec une moyenne d’environ 150 €.
Cette année, le nombre de bénéficiaires chute fortement : 3,8 millions contre 5,6 millions en 2024. En raison de l’adoption tardive du budget 2025, l’envoi commence exceptionnellement à l’automne. L’aide est versée automatiquement : les foyers concernés sont identifiés par croisement des fichiers fiscaux et énergétiques, puis les chèques sont expédiés par l’Agence de services et de paiement (ASP).
Depuis le 10 juillet, les bénéficiaires peuvent également opter pour un format dématérialisé via leur compte sur chequeenergie.gouv.fr. En cas d’erreur ou de non-réception, une demande en ligne peut être déposée sur guichet.chequeenergie.gouv.fr jusqu’au 28 février 2026.
Escroqueries en série : mails, SMS et appels frauduleux
Comme chaque année, l’envoi du chèque s’accompagne d’une recrudescence d’arnaques. Le ministère de l’Économie alerte sur « une recrudescence des appels, mails et SMS frauduleux ». Les escrocs se font passer pour des agents de l’administration afin de soutirer des coordonnées bancaires ou de faux « frais de dossier ».
Les pouvoirs publics rappellent qu’aucun agent ne contacte les bénéficiaires et qu’aucune information bancaire n’est jamais demandée. Le site officiel le précise en toutes lettres : « L’Assistance Utilisateurs ne vous contactera jamais pour vous demander vos coordonnées bancaires. »
Des mails imitant parfaitement les messages du service public circulent actuellement, certains redirigeant vers de faux sites copiant l’adresse officielle. Ces pages demandent au destinataire de « compléter un formulaire » ou de « payer des frais » pour activer l’aide. « Merci d’être très vigilants si vous recevez un appel téléphonique », prévient le ministère sur le site officiel chequeenergie.gouv.fr.
Selon le magazine Capital, les fraudeurs « exploitent le flou qui entoure le dispositif » en visant les foyers mal identifiés par l’administration. Ces escroqueries peuvent aussi passer par SMS ou démarchage téléphonique, avec promesse d’un versement direct sur compte bancaire.
Un dispositif sous tension
Les autorités appellent à ne jamais cliquer sur les liens contenus dans les messages suspects et à taper directement l’adresse du site officiel dans le navigateur.
Tout message demandant des coordonnées bancaires ou un paiement en ligne doit être considéré comme frauduleux.
Au-delà de la vigilance numérique, plusieurs voix s’inquiètent d’un désengagement progressif de l’État. L’UFC-Que Choisir critique une aide « affaiblie » et non réévaluée malgré la hausse durable des prix de l’énergie, tandis qu’un rapport conjoint de l’Inspection générale des finances et de l’environnement évoque la possibilité de revoir le dispositif, jugé contraire aux objectifs de sobriété.
Alors que les Français les plus modestes attendent cette aide pour faire face à l’hiver, l’État doit désormais relever un double défi : protéger les foyers contre la fraude et garantir la pérennité d’un dispositif devenu vital.
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