L’Assemblée nationale a vécu l’une de ses nuits les plus explosives depuis le début du quinquennat. Le projet de budget 2026, texte majeur du gouvernement Lecornu, a été rejeté à la quasi-unanimité : 404 voix contre, un seul vote pour, et 84 abstentions.
Un camouflet d’une ampleur historique.
À droite comme à gauche, les oppositions ont étrillé un texte jugé incompréhensible, instable, illisible, et de plus en plus déconnecté des réalités économiques du pays.
Dans ce chaos institutionnel, une voix s’est rapidement élevée : Marine Le Pen, qui appelle désormais à la démission du gouvernement et à une dissolution de l’Assemblée. « La force de ce rejet ne peut avoir qu’une conclusion : la démission du gouvernement et la dissolution afin que le peuple se choisisse une majorité d’alternance », a écrit la présidente du groupe RN.
Une déclaration qui cristallise un malaise politique profond — et une défiance grandissante envers un exécutif qui ne parvient plus à bâtir une majorité stable.
Un budget rejeté sur la colonne “recettes” : symbole d’une perte totale de confiance
Après 125 heures de débats, record sous la Ve République pour un texte financier, les députés ont dit non à la partie “recettes”.
Un vote qui entraîne automatiquement l’échec du projet global, même avant d’aborder les dépenses.
Un seul député a voté pour, rappelant dans une boutade amère que si le ridicule tuait, « on aurait 577 morts à déplorer ».
Ce rejet total est le résultat de plusieurs semaines de tension autour de :
– l’alourdissement de la fiscalité du patrimoine,
– la hausse de la CSG et de l’impôt sur le revenu,
– de nouvelles taxes sur les entreprises, les holdings, les transmissions,
– et d’un malus écologique toujours plus pénalisant pour les ménages modestes.
Un cocktail fiscal explosif qui a soudé, fait rare, l’ensemble des oppositions… contre le gouvernement.
Un budget jugé “culturellement expropriateur”
Dans une analyse très reprise ce week-end, l’économiste Alexis Sémanne, fondateur de l’Institut pour la propriété privée, dénonce un texte qui « organise la confiscation progressive du fruit du travail ».
Selon lui, le budget 2026 ne corrige rien, n’allège rien, mais :
- augmente les dépenses de +29 milliards d’euros,
- augmente les prélèvements de +40 milliards,
- et renforce l’État au détriment de l’économie réelle.
Ce qu’il décrit comme une « culture de l’expropriation », une tutelle permanente sur l’initiative individuelle, s’est imposé au cœur de la polémique.
Dans son viseur, notamment : la transformation de l’IFI en impôt sur la « fortune improductive », symbole d’un État qui dicte ce que les citoyens doivent considérer comme investissement “utile”.
Pour lui, la France décroche : 55e sur 165 pays pour la liberté économique, fiscalité parmi les plus lourdes du monde, stagnation de la création d’entreprises et recul de l’investissement familial.
Sur le terrain : entrepreneurs au bord de la rupture
Alors que le gouvernement s’enfonce dans la crise parlementaire, la colère monte dans les territoires — particulièrement chez les petites entreprises, déjà étranglées par la fiscalité, les normes, et l’effondrement de la consommation.
Ce lundi, à Toulouse, plusieurs syndicats de PME et TPE organisent une mobilisation générale.
Leur slogan : « Sauvons nos entreprises ! On nous essore avec trop de taxes mais on ne jettera pas l’éponge ».
Fleuristes, garagistes, artisans du bâtiment, restaurateurs, concessionnaires automobiles : tous dénoncent la même spirale.
– Ventes en chute libre.
– Charges incompressibles.
– Apprentis impossibles à embaucher après la suppression des aides.
– Investissements gelés.
– Normes incompréhensibles.
– Et surtout : un manque total de visibilité.
Et partout, le sentiment de devoir éponger les dettes de l’État. La fiscalité actuelle refroidit les consommateurs. Le cadre fiscal change tout le temps.
Les entrepreneurs redoutent également la remise en cause du pacte Dutreil, dispositif crucial pour la transmission des entreprises familiales. Sa disparition reviendrait, selon eux, à taxer une deuxième fois ce qui a déjà été construit, risquant de condamner des milliers de PME à la disparition.
Un pays verrouillé, une économie asséchée, une crise politique ouverte
Le rejet du budget n’est pas seulement une crise institutionnelle. C’est le révélateur d’un pays fracturé entre une technostructure parisienne qui continue de produire des textes abstraits et un tissu économique qui étouffe, se vide de sa substance et se déclare en état d’urgence.
Alors que Paris s’écharpe, les territoires — eux — parlent d’expérience : 2025 est une année record pour les faillites, les trésoreries implosent, les délais de paiement explosent, les embauches s’effondrent.
Le gouvernement espère encore ramener le déficit à 4,7 % du PIB. Mais sans croissance, sans entreprises solides et sans stabilité fiscale… l’objectif relève de la fiction.
Le rejet massif du budget ouvre une séquence politique à hauts risques.
Marine Le Pen a déjà posé le diagnostic : gouvernement illégitime, majorité introuvable, dissolution nécessaire.
Dans les couloirs de l’Assemblée, le mot circule déjà. À droite comme à gauche, plusieurs élus reconnaissent en privé que la crise budgétaire pourrait se transformer en crise de régime.
La suite dépendra désormais du Sénat… puis du président.
Une chose est certaine : le vote de ce week-end marque un tournant. Pour la première fois depuis longtemps, le Parlement a cessé de signer les chèques en blanc.
Crédit photo : DR
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine